vendredi 23 mars 2012

Td géo sociale 6-02


Migrations internationale en Italie

L’Italie était un pays d’émigration et il est devenu un pays d’immigration. Le tournant intervient en 1974. Aujourd’hui il y a environ 5 millions d’étrangers en Italie et on note une accélération récente. La question ressemble à la question de la France mais la France a toujours été un pays d’immigration. Comment les étrangers trouvent-ils du travail ? Quel travail trouvent-ils ? Quels sont les rapports sociaux qui se mettent en place ? Les mondes urbains et ruraux ne sont pas séparés du monde de l’immigration. On assiste à l’imbrication de ce qui se passe au niveau régional et national. La xénophobie et le racisme arbitraire ne sont pas liés nécessairement aux différences nationales ou à la couleur de peau.

         I.            Héritage : histoire des migrations de travail qui accompagne l’histoire du capitalisme

1)       Méridionaux en Italie du nord dans les années 1960

Les immigrés du Mezzogiorno (sud de l’Italie), sont principalement des ruraux qui quittent leur situation d’exploités dans le domaine agricole et qui viennent en ville notamment au nord pour être des ouvriers. Il y a un double passage d’une part des campagnes vers les villes et d’autre part du  sud au nord dans le triangle industriel (Milan, Turin, Gênes). Les immigrés sont vus de façon péjorative. Cette idée est renforcée car ils sont assignés à des postes d’ouvriers sans qualification donc dans le bas de la hiérarchie. Les stéréotypes sont renforcés. Les discriminations sont typiquement racistes. Les pratiques de discrimination s’opèrent au niveau du logement. Les méridionaux sont exploités au travail mais cela ne s’accompagne pas forcément de problèmes de logement qui proviennent plus des rapports de classe. Il y a 3 formes d’exploit° :

*         Au travail (le travail à la chaîne est considéré comme une forme d’aliénation), les patrons exploitent les ouvriers du sud.

*         Au niveau du logement (où les immigrés se heurtent aux propriétaires)

*         Au niveau des formes spécifiques de recrutement. Il y a une séparation entre les propriétaires fonciers et les travailleurs. Les recruteurs servent d’intermédiaire et se basent sur certains critères. Le système est mis hors la loi par le regroupement des exploités (lors d’une solidarité entre les classes du nord et du sud). Les formes d’emploi sont différentes entre le nord où les ouvriers étaient des contremaîtres et le sud composés plutôt d’ouvriers déqualifiés.

Il n’y a pas besoin d’avoir des critères physiques ou de nationalités pour avoir un processus de racionisation. Une culturalisation des rapports sociaux est à l’œuvre. Les immigrés ont conscience que cet état n’est pas naturel mais les différences culturelles sont liées à l’origine rurale. Ce sont des migrants de l’intérieur.

2)       Italiens en France

Les accords d’emploi se font avec des pays amis. La France possède des accords migratoires bilatéraux avec certains pays. Parfois certains pays ont besoin des immigrés pour pallier au déficit de main-d’œuvre nationale puis ils ont une volonté de les renvoyer chez eux. Le problème est qu’ils ne rentrent pas forcément après. Le contrat de séjour permet de travailler pour une période donnée. Il y a donc un lien fort entre l’Etat et le patronat dans une perspective d’utilitarisme économique. L’immigration se statue entre le légal et l’illégal. Beaucoup entrent dans la légalité sur le territoire mais ils peuvent perdre leur titre. La précarité est toujours présente. Parfois il manque certains types de main-d’œuvre dans certains secteurs. L’Etat peut donc avoir la possibilité de recourir à l’immigration alors qu’il y a du chômage. Cela crée du populisme, de la xénophobie car les immigrés sont accusés de voler le travail des français. La violence est indirecte car elle provoque la division des dominés. Cela permet d’éviter les solidarités exploitées. La combinaison entre le racisme par le haut dans la loi et les politiques publiques se superposent au racisme par le ba notamment entre les travailleurs.

        II.            Xénophobie et utilitarisme économique sont-ils compatibles dans la démocratie libérale ?

1)       Eléments de xénophobie et de racisme

Une politique migratoire est intégrée dans une loi sur la sécurité. La loi date de 2009 et elle est ancrée dans la mentalité depuis longtemps. L’utilisation du mot clandestin place les immigrés comme venant par des voies détournées qui viennent « voler » des emplois. L’Etat joue sur tous les tableaux et il pénalise les clandestins. Un amalgames est fait entre les sans papiers et la criminalisation. De plus en plus de morts clandestins sont dénombrés aux frontières. Dans ce sens les Etats ferment leurs frontières ce qui implique plus de risques pour ceux qui veulent passer les frontières.

2)       Utilitarisme économique et l’exploitation spécifique des étrangers

Les lois contiennent leurs propres contradictions. Parfois, des régularisations régulières sont effectuées pour tous les immigrés. Plus qu’un cadeau pour les immigrés, l’Etat prend cette mesure pour arranger les patrons. Mais les régularisations sont payantes ce qui permet de rapporter de l’argent à l’Etat. La loi touche les questions de l’emploi, de la finance publique. La construction de l’Italie médiane se fait sur des systèmes locaux de petites industries, très flexibles donc favorise les emplois immigrés. Les liens entre le taux de population étrangère et le district industriel sont visibles puisque la troisième Italie repose sur l’emploi immigré.

3)       Rapports de sexe et rapports ville/campagnes

Les roumains et les ukrainiens ne se trouvent pas dans les mêmes endroits en Italie. Les roumains sont plutôt urbains donc se situent dans le nord alors que les ukrainiens vont vers l’Italie du sud. Les différences entre les deux nationalités qui sont employés dans des activités différentes. On remarque des logiques de niches migratoires et économiques. Les conditions de travail sont précaires et difficiles. Le secteur est très flexible surtout dans domaine agricole qui emploie beaucoup de saisonniers. Les migrants saisonniers sont logés dans des baraquements sur les exploitations. Les écarts de la population locale provoquent une racialisation de l’espace. L’enjeu du travail domestique dans la régularisation est important notamment pour le vieillissement de la  population et de la sécurité sociale faible. Plus on réduit la sécurité sociale, plus le besoin d’auxiliaires se fait ressentir. Ces emplois sont composés d’une majorité de femmes qui se trouvent essentiellement dans les milieux urbains. Il y a un transfert entre l’Etat social et la sphère privée dans le domaine du Care. Une forme de sexualisation domine les rapports de classe. L’intersectionnalité est le cumul des rapports de race, de classe et de sexe. Elle accentue l’effet de culturalisation des rapports de classe. La solidarité de classes est rendue impossible par les divisions de genre et de nationalité.

On constate une spatialisation des immigrés. Les exploités sont comme mis à part du corps soc, ou ils sont invisibles. Cela renforce le racisme. Un climat de tensions entre les populations provoque des clivages.

Doc 3, 6 et 7 : Quels sont les rapports de sexe à l’œuvre au sein de l’immigration en Italie ? Comment s’articulent –t-ils avec les rapports de classes et les rapports de race ? Quelle est la situation des immigrés en Italie dans les villes et dans les campagnes ?

Au sein de l’immigration, les rapports de sexe se manifestent par les activités distinctes exercées par les hommes et par les femmes Les femmes sont plutôt dans des activités de services et de soin aux personnes alors que les hommes sont plutôt dans les activités qui nécessitent plus de force. Les activités sont donc basées sur des stéréotypes.

Les rapports de races et de classes s’opèrent entre les roumains et les ukrainiens. Les roumains sont plus au nord et sont plus régulés alors que les ukrainiens sont moins nombreux et sont donc moins régularisés.

La ville compte plus de domestique donc plus de femmes  alors que les campagnes sont plus agricoles donc emploie plus d’hommes.

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