Migrations internationale en Italie
L’Italie
était un pays d’émigration et il est devenu un pays d’immigration. Le tournant
intervient en 1974. Aujourd’hui il y a environ 5 millions d’étrangers en Italie
et on note une accélération récente. La question ressemble à la question de la
France mais la France a toujours été un pays d’immigration. Comment les étrangers
trouvent-ils du travail ? Quel travail trouvent-ils ? Quels sont les rapports
sociaux qui se mettent en place ? Les mondes urbains et ruraux ne sont pas
séparés du monde de l’immigration. On assiste à l’imbrication de ce qui se
passe au niveau régional et national. La xénophobie et le racisme arbitraire ne
sont pas liés nécessairement aux différences nationales ou à la couleur de
peau.
I.
Héritage :
histoire des migrations de travail qui accompagne l’histoire du capitalisme
1) Méridionaux en Italie du nord dans les
années 1960
Les immigrés
du Mezzogiorno (sud de l’Italie), sont principalement des ruraux qui quittent leur
situation d’exploités dans le domaine agricole et qui viennent en ville notamment
au nord pour être des ouvriers. Il y a un double passage d’une part des campagnes
vers les villes et d’autre part du sud
au nord dans le triangle industriel (Milan, Turin, Gênes). Les immigrés sont vus
de façon péjorative. Cette idée est renforcée car ils sont assignés à des
postes d’ouvriers sans qualification donc dans le bas de la hiérarchie. Les stéréotypes
sont renforcés. Les discriminations sont typiquement racistes. Les pratiques de
discrimination s’opèrent au niveau du logement. Les méridionaux sont exploités
au travail mais cela ne s’accompagne pas forcément de problèmes de logement qui
proviennent plus des rapports de classe. Il y a 3 formes d’exploit° :
*
Au
travail (le travail à la chaîne est considéré comme une forme d’aliénation),
les patrons exploitent les ouvriers du sud.
*
Au
niveau du logement (où les immigrés se heurtent aux propriétaires)
*
Au
niveau des formes spécifiques de recrutement. Il y a une séparation entre les
propriétaires fonciers et les travailleurs. Les recruteurs servent d’intermédiaire
et se basent sur certains critères. Le système est mis hors la loi par le
regroupement des exploités (lors d’une solidarité entre les classes du nord et
du sud). Les formes d’emploi sont différentes entre le nord où les ouvriers
étaient des contremaîtres et le sud composés plutôt d’ouvriers déqualifiés.
Il n’y a pas
besoin d’avoir des critères physiques ou de nationalités pour avoir un
processus de racionisation. Une culturalisation des rapports sociaux est à
l’œuvre. Les immigrés ont conscience que cet état n’est pas naturel mais les
différences culturelles sont liées à l’origine rurale. Ce sont des migrants de
l’intérieur.
2) Italiens en France
Les accords
d’emploi se font avec des pays amis. La France possède des accords migratoires
bilatéraux avec certains pays. Parfois certains pays ont besoin des immigrés pour
pallier au déficit de main-d’œuvre nationale puis ils ont une volonté de les
renvoyer chez eux. Le problème est qu’ils ne rentrent pas forcément après. Le
contrat de séjour permet de travailler pour une période donnée. Il y a donc un
lien fort entre l’Etat et le patronat dans une perspective d’utilitarisme économique.
L’immigration se statue entre le légal et l’illégal. Beaucoup entrent dans la légalité
sur le territoire mais ils peuvent perdre leur titre. La précarité est toujours
présente. Parfois il manque certains types de main-d’œuvre dans certains
secteurs. L’Etat peut donc avoir la possibilité de recourir à l’immigration
alors qu’il y a du chômage. Cela crée du populisme, de la xénophobie car les
immigrés sont accusés de voler le travail des français. La violence est
indirecte car elle provoque la division des dominés. Cela permet d’éviter les
solidarités exploitées. La combinaison entre le racisme par le haut dans la loi
et les politiques publiques se superposent au racisme par le ba notamment entre
les travailleurs.
II.
Xénophobie
et utilitarisme économique sont-ils compatibles dans la démocratie libérale ?
1) Eléments de xénophobie et de racisme
Une politique
migratoire est intégrée dans une loi sur la sécurité. La loi date de 2009 et
elle est ancrée dans la mentalité depuis longtemps. L’utilisation du mot
clandestin place les immigrés comme venant par des voies détournées qui
viennent « voler » des emplois. L’Etat joue sur tous les tableaux et
il pénalise les clandestins. Un amalgames est fait entre les sans papiers et la
criminalisation. De plus en plus de morts clandestins sont dénombrés aux frontières.
Dans ce sens les Etats ferment leurs frontières ce qui implique plus de risques
pour ceux qui veulent passer les frontières.
2) Utilitarisme économique et
l’exploitation spécifique des étrangers
Les lois
contiennent leurs propres contradictions. Parfois, des régularisations régulières
sont effectuées pour tous les immigrés. Plus qu’un cadeau pour les immigrés,
l’Etat prend cette mesure pour arranger les patrons. Mais les régularisations
sont payantes ce qui permet de rapporter de l’argent à l’Etat. La loi touche
les questions de l’emploi, de la finance publique. La construction de l’Italie
médiane se fait sur des systèmes locaux de petites industries, très flexibles donc
favorise les emplois immigrés. Les liens entre le taux de population étrangère
et le district industriel sont visibles puisque la troisième Italie repose sur l’emploi
immigré.
3) Rapports de sexe et rapports
ville/campagnes
Les roumains
et les ukrainiens ne se trouvent pas dans les mêmes endroits en Italie. Les roumains
sont plutôt urbains donc se situent dans le nord alors que les ukrainiens vont
vers l’Italie du sud. Les différences entre les deux nationalités qui sont
employés dans des activités différentes. On remarque des logiques de niches
migratoires et économiques. Les conditions de travail sont précaires et
difficiles. Le secteur est très flexible surtout dans domaine agricole qui
emploie beaucoup de saisonniers. Les migrants saisonniers sont logés dans des baraquements
sur les exploitations. Les écarts de la population locale provoquent une
racialisation de l’espace. L’enjeu du travail domestique dans la régularisation
est important notamment pour le vieillissement de la population et de la sécurité sociale faible.
Plus on réduit la sécurité sociale, plus le besoin d’auxiliaires se fait
ressentir. Ces emplois sont composés d’une majorité de femmes qui se trouvent
essentiellement dans les milieux urbains. Il y a un transfert entre l’Etat social
et la sphère privée dans le domaine du Care. Une forme de sexualisation domine
les rapports de classe. L’intersectionnalité est le cumul des rapports de
race, de classe et de sexe. Elle accentue l’effet de culturalisation des rapports
de classe. La solidarité de classes est rendue impossible par les divisions de
genre et de nationalité.
On constate
une spatialisation des immigrés. Les exploités sont comme mis à part du corps
soc, ou ils sont invisibles. Cela renforce le racisme. Un climat de tensions
entre les populations provoque des clivages.
Doc 3, 6 et
7 : Quels sont les rapports de sexe à l’œuvre au sein de l’immigration en
Italie ? Comment s’articulent –t-ils avec les rapports de classes et les rapports
de race ? Quelle est la situation des immigrés en Italie dans les villes
et dans les campagnes ?
Au sein de
l’immigration, les rapports de sexe se manifestent par les activités distinctes
exercées par les hommes et par les femmes Les femmes sont plutôt dans des activités
de services et de soin aux personnes alors que les hommes sont plutôt dans les
activités qui nécessitent plus de force. Les activités sont donc basées sur des
stéréotypes.
Les rapports
de races et de classes s’opèrent entre les roumains et les ukrainiens. Les
roumains sont plus au nord et sont plus régulés alors que les ukrainiens sont moins
nombreux et sont donc moins régularisés.
La ville
compte plus de domestique donc plus de femmes
alors que les campagnes sont plus agricoles donc emploie plus d’hommes.
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