mercredi 28 septembre 2011

CM de Géographie des Suds !

Géographie des Suds : Afrique subsaharienne – Mme Jaglin.


Introduction : l'ASS entre crises et bifurcation

Interview de Yves BOUDOT, directeur du département Afrique Subsaharienne de l'agence française de développement.
25 M de km² pour l'Afrique subsaharienne. 860M d'habitants (12% de la pop mondiale). Multiplié par 5 depuis 1950. En 2025, environ 1,2 milliards et 1,6 en 250 et 2,5 milliards en 2100. C'est un relativemment peu peuplé : 60/70 hab/km². Il y a 48 États.

I- Une terre de contradictions et de contrastes.

L'Afrique est l'un des berceaux de l'humanité. Mais transition démographique en retard. Très grande richesse naturelle, beaucoup de matières premières mais 2% du PIB mondial. Continent sous développé mais on met en valeur l'énergie sociale des populations.

Quand on parle d'Afrique, on ne peut que parler du continent, il y a une trop grande diversité. Il y n'a a pas que des populations noires, il y en a des blanches et des métissés. Pas les mêmes cultures, difficultés, etc.
Les télécoms et le commerce fonctionne très bien, il n'y a pas que des choses qui ne fonctionnent pas.

Il ne faut donc pas euphémiser les problèmes, aller voir de façon plus précises lorsqu'on s'intéresse à des effets, des changements. Il y a des défis, population jeune fait qu'il faut des infrastructures sociales, défi environnementale, défi de la construction des instruments institutionnels politiques, institutions étatiques voir régionales.

L'Afrique n'est pas qu'un réceptacle du monde extérieure, ils sont insérés dans le monde et ont des interactions entre eux et à l'extérieur.

II- Les Afriques avant la « mise en valeur » des années 1950 : un monde tropical qui évolue en vase clos et soumis à la prédation extérieure.

1- Des effets de continentalité et de distance.

Opposition entre hautes et basses terres : hautes terres où il y a moins de maladies, activités économiques différentes. La température n'est pas discriminante, les températures varient peu en général d'une région à l'autre mais il y a une pluviométrie très discriminante, cela va de 1mm de pluie par an ah Sahara à plus de 1500mm de pluie par an. C'est donc de l'humidité que dépend les différences.
Cela fait qu'il y a des formations végétales différentes : de la foret humide, de la savane et de la step.

Le relief n'empêche pas la circulation par contre le Sahara est à la fois une barrière et un filtre : il y a des passages mais il n'y a pas d'irrigation qui passe par celui-ci, la charrue n'existait pas au sud du Sahara, Le contact entre le sud et le nord est difficile mais celui entre l'est et l'ouest ne s'est fait qu'au XVIIIe siècle.
En Afrique subsaharienne, il y a 15 États enclavés. Ils ont un nombre de frontières avec un Etat extérieur supérieur à la moyenne, c'est un problème car les sources de disputes sont potentiellement plus nombreuses. C'est un facteur de fragilité, cela n'empêche pas le développement mais cela peut le contraindre, le pays est dépendant des autres pour les ports.
Des géographes pensent que l'Afrique s'est développé en vase clos, avec peu de contact avec l'extérieur, a accru la vulnérabilité de la société.

2- Une vulnérabilité accrue par la traite négrière.

Les traites ont été un événement historique qui a joué en défaveur des pays d'Afrique. La traite atlantique (11M), la traite d'Afrique centrale (5M) et la traite transsaharienne (7,5M) : c'est un manque de 24M d'adultes sur plusieurs siècles. Effet direct : survie du groupe ; effet indirect : générations fantomes, manquantes. Explique le retard dans la transition démographique. Moins de résistance aux maladies endogènes, ravage de la maladie du sommeil.

3- La colonisation : les divisions politiques en héritage.

La colonisation s'ajoute à cela. L'Afrique reçoit un deuxième choc. En 1884, après la conférence de Berlin, les forces coloniales font une course au territoire, pour se faire une zone de chasse-gardée. 250 traités de délimitation entre la France et l'Angleterre. En 1914, carte de l'Afrique avec les grandes ensembles. On a tendance à dire que ce partage par l'Europe de l'Afrique serait une malédiction : aujourd'hui, on constate que ces frontières ont été voulu par les futurs Etats indépendants, du moins ils ont souhaité les conserver. On dit que les populations ont été séparé : les africains arrivent à utiliser les frontières pour faire des activités économiques et les populations n'ont pas été empêché de bouger. Aujourd'hui, il n'y a pas de contestation sur les frontières, pas plus qu'ailleurs dans le monde. Les problèmes ont été réglé à la cours de la Haye.
Ce qui pose problème, c'est plutôt là où il n'y a pas de frontières : les ressources lacustes et maritimes, pour récupérer ce qu'il y a sous l'eau : pétrole et gaz. Les Etats africains auraient plus de poids s'ils étaient regroupés en association régionale car même s'il y a prés d'un milliard d'individus, ils sont divisés en 48 Etats.

III- De la « mise en valeur » aux territoires de la rente (1950-1975/80)

Avant, l'Afrique était un peu l'arrière cours du monde, on investissait peu. Une fois que l'on a découvert des matières précieuses, on a commencer à entrevoir un projet d'aménagement. Le premier épisode colonial est marqué par un mercantilisme et une économie de traite, cela ne favorise pas l'accumulation sur place.
Finalement, jusqu'en 1950, l'Afrique est sous exploité : on y a investit peu d'argent, il y a très peu de monde installé et il n'y a peu d'aménagement : c'est une « économie de cueillette ».

1- Les éléments de la « nouvelle donne ».

Après 1950, la colonisation est désavouée, on est dans l'idée d'une remise en cause des colonies. En Afrique émerge une élite politique grâce à la guerre car cela a éduqué une partie de la population, les armant contre les colons. Il y a aussi l'idée de faire une administration locale pour gérer les colonies et donc qu'il fallait former des individus.

2- Formes et contenus de la « mise en valeur ».

On fait des expériences de plantation, des industriels se disent que finalement il y a peut être un avantage à investir en Afrique. C'est le vrai départ de la valeur africaine, à la fois agricole et industriel, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ex : la sauce tomate qui était importé alors qu'il y avait des tomates au Sael : on décide d'en produire, demandant toute une logistique. La même pour le coton, produire des textiles sur place.
La décolonisation et l'indépendance ne changent pas grand chose au développement et aux politiques d'industrialisation : la rupture économique n'est pas en 1960 mais en 1980.


3- Les variantes du modèle rentier étatique post-colonial (des politiques publiques d'aménagement différentes).

Quatre modèles de développement économiques :
→ les économies involutives : qui ne se développent, qui stagnent, qui restent dans une économie de pré-modernisation. Agriculture vivrière, un peu d'élevage, une économie minière d'exportation de matière brute. Sael et Madagascar.
→ les économies rentières, pétrolière et minière : on ne réinvestit pas les bénéfices d'une ressource, il n'y a pas de modernisation, à la rigueur on entretient. Le pétrole : Nigéria, Gabon. Uranium : Niger ; Diamant : Botswana. Un peu de tout : république démocratique du Congo.
→ les économies rentières agricoles : Kenya. Il y a ici un peu d'investissement, en routes et bâtiments administratifs et publics.
→ les économies développées : l'Afrique du sud, le Zimbabwe (jusqu'en 1980), l'île Maurice.

IV- Crise(s), recompositions et défis pour demain.

1- Les années 80 : la conjoncture puis les crises.

La conjoncture fait que les matières premières diminuent en prix, ainsi les pays africains sont déficitaires. Cette crise économique se couple d'une crise économique, les Etats ne sont plus légitimes (système rentier).

2- L’embellie économique des 2000

Lions on the move. Rapport sur les pays africains. Sur 10 ans, l'Afrique a un taux de croissance du PIB de 5%. Les IDE reviennent. Plus d'inflation, baisse de 20% de la dette.

3- Les défis du futur : le développement, l'environnement, la modernisation politique.

Le vrai problème de l'afrique aujourd'hui est le développement : la croissance économique ne suffit pas, c'est l'amélioration du bien être des populations qui compte avec la baisse de la mortalité, augmentation de la scolarité, etc.
L'IDH (espérance de vie à la naissance, niveau d'étude et revenu par habitant) : l'Afrique est dans le bas de l'échelle de l'IDH. En scolarisation, elle est très mal positionnée.

OMD : objectif du millénaire pour le développement, objectif en 2015. Presque tous les pays sont en retard sur les objectifs. L'Afrique reste très en retard, par rapport aux autres continents.
On est toujours dans une phase d'exploitation brutale capitaliste, sans prendre en compte l'environnement, on pense que cela aura un impact sur le retard de l'Afrique.

mardi 27 septembre 2011

Introduction et séance 1 du CM de sociologie des TIC.

Sociologie des Technologies de l'Information et de la Communication.

Histoire et évolution sociale des TIC (ou médias). Diffusion au sein de la société de technologies numériques. Nous avons la certitude que ces technologies se sont répandues dans la société : les personnes qui sont nées à des périodes différentes de l'histoire se sont habitués à des technologies différentes (nous = génération internet ; génération 60' : début de la microinformatique domestique ; génération 40 : généralisation du téléphone filaire). Affirmation que l'on va discuter : ces médias arrivent par vagues successives.

Michel CALLON et Bruno LATOUR sont des sociologues qui se sont intéressé aux phénomènes d’innovation. Ils proposent de différencier deux modèles.
Modèle de diffusion : cela résume la compréhension que l'on a du sujet. On explique le succès de l'innovation par les qualités de la technologie qui se diffuse. Ex : généralisation de la HDTV car les nouveaux téléviseurs sont de plus en plus robuste et de moins en moins cher. Point de vue économiste : il existe une offre cohérente.
On s'intéresse à la société qui produit ces technologies en plus des qualités directes de la technologie. Téléphone portable se diffuse car répond au besoin de la communication en déplacement : « communication itinérante » : la sociologie a montré que cette explication ne convient pas.
Si les qualités de la technique et de la société sont importantes, alors la technologie va se diffuser. CALLON et LATOUR pense que ce modèle est un peu trop simple pour décrire ce qui se passe réellement. Ils préfèrent le modèle suivant.
Modèle de traduction : Il n'y a pas une technologie qui se diffuse plus ou moins dans la société en raison de ses qualités intrinsèques. Ils remettent en cause l'idée que l'on peut opposé deux univers très stable que sont la technologie et la société, ils portent plutôt attention aux acteurs de la société qui s'intéressent à ces technologies comme les laboratoires, les groupes de passionnés et les entreprises (entre autre). Ce sont des groupes qui s'emparent de la technologie et qui en font la promotion, permettant d'atteindre de nouveaux utilisateurs et de nouveaux marchés. On explique ce qui se passe par l'action des utilisateurs de la technologie, cette dernière ne peut se répandre seule grâce à ses qualités.
Contrairement au modèle de diffusion, on ne considère pas que la technologie se déplace tout en restant identique à elle-même : dès que des acteurs sociaux s'emparent de cette technologie, ils contribuent à transformer cette technologie. Déjà car ils en modifient le sens mais aussi car ils peuvent la transformer dans sa matérialité. « Traduction » car translation model, ce qui signifie mouvement dans l'espace et traduction d'une langue à une autre (d'un univers social ou d'usage à un autre).

Complexifier et sociologiser la vision que l'on a d'un média : un média ne sort pas seul sous sa forme définitive, il faut la coordination de très nombreux chercheurs pour comprendre ce qui est réalisable, se dégage alors la conséquence qu'il y a des très violentes controverses (techniques, sur les utilisations, économiques).
Outre le fait que l'on peut définir un média par des micro-événements, comme on va le faire de le cours, il existe des très grandes tendances propres aux évolutions macrosociales depuis la fin du XVIIIe siècle : la naissance de l'Etat moderne, le développement de la bourse et des marchés financiers, l'invention de la vie privée (individualisation et sphère de l'intime) et l'individualisme dans les sociétés dites postmoderne.

Ex final : dissertation → informations détaillés et factuelles + notions générales.

Séance 1 : la radio.

(Média de type broadcast  (: média de diffusion vers une grande quantité d'autiteurs) n'a cette définition que lors de sa stabilisation, sa dernière forme. Avant, plutôt un média interpersonnel.)

Périodisation :
L'idée générale approximative que des grands médias se succèdent les uns après les autres est déjà repérable en France dés le XVIIIe siècle : grâce à CHAPPE qui a produit le télégraphe optique, système de grandes tours construites sur les zones les plus élevées où il y a des planches en bois articulés permettant de désigner les lettres de l'alphabet, visible à très longue distance. Cela permet de diffuser un message simple à travers le territoire français en environ une journée, c'est un service d’État qui sert au début aux informations militaires.
C'est sur cette base que se met en place dans les 1830-1840 le télégraphe électrique. On envoi une lettre après l'autre mais l'information se propage par fil électrique et donc de façon instantané, grâce au code MORSE on transmet un message en quelques minutes.
Invention et mise en place du téléphone ; on envoi à distance une reproduction de la voix humaine de façon instantanée.
Fin du XIXe siècle apparaît la radio.

Récit historique de la radio qui est conforme au modèle de la traduction de LATOUR et de CALLON. Nous allons distinguer les acteurs sociaux. Au début, les acteurs sociaux étaient des savants (chercheurs) puis des ingénieurs/inventeurs et enfin il y a une grande diversité des acteurs qui va émerger : des acteurs de la sphère publique et du marché.
Notion de médiation : une innovation va prendre de l'ampleur à mesure qu'elle va s'attacher à un grand nombre d'acteurs sociaux. Plus il y a des liens de médiation, relation entre la technologie et les acteurs sociaux, plus la technologie se répand et se banalise. Médiation sociale et médiation sociotechnique.

Sphère sociale de la science.
En 1870, les ondes radios sont inconnues. Le concept d'émetteur/récepteur radio n'est pas connu. L'histoire de la radio commence par la mise en évidence des ondes radios et cela se fait dans des laboratoires de recherche, cela utilise la physique. Les préoccupations des scientifiques est d'ordre cognitif : augmenter les connaissances et notamment de définir et de connaître la nature profonde de la lumière. Il y a une vision ondulatoire et une vision corpusculaire. Ils cherchent aussi à savoir ce qu'est la nature profonde de l'électricité (que l'on connaît depuis environ un siècle sans vraiment comprendre).
MAXWELL (anglais) en 1864 propose une nouvelle théorie de la lumière d'ordre ondulatoire, qui a comme particularité de rendre compte à la fois de la lumière et de l'électricité. Elle parvient à expliquer scientifiquement de la même façon les phénomènes lumineux et électriques. Il pense comme la plupart des physiciens de son époque que le vide n'existe pas, que l'univers est constitué d'un fluide invisible, l'ether. L'électricité et la lumière sont alors des perturbations de l'ether qui se propage sous forme d'ondes. La conséquence de cette théorie est que l'électricité est capable de se propager à travers l'air comme le fait la lumière, seulement à l'époque personne n'a réussi à faire cela.
HERTZ (allemand) commence, comme d'autres, à travailler dans une direction nouvelle. Il s'efforce de transmettre a distance une action électrique. La source se manifeste par des petites étincelles électriques qui apparaissent lorsque l'on rapproche deux fils électriques. Il tente de montrer que cela influence à distance d'autres étincelles. Cela marche, travaux rendus publiques dans les 1880' : c'est un grand étonnement car pour la première fois c'est une théorie mathématique qui préexiste au travail de laboratoire.
BRANLY (français) s'intéresse aux ondes hertziennes. Il fabrique un détecteur plus simple à utiliser que la méthode avec les étincelles (un tube rempli de limaille de fer qui a la capacité de conduire l'électricité, cette capacité étant modifiée lorsqu'une onde radio passe).
LODGE (anglais) perfectionne les expériences précédentes et il commence à introduire dans le l'émetteur et le récepteur, un appareil d'horlogerie qui permet de faire passer un code MORSE.

Tous ces individus sont des scientifiques, ils cherchent à faire des découvertes et à produire des connaissances nouvelles. L'objectif est de démontrer publiquement qu'ils ont raison : les techniques et appareils ne servent qu'a exhiber des phénomènes devant des collègues et des élèves, devant la société savante (société française de physique à Paris, réunion tout les deux mois).

Acteurs sociaux : inventeurs indépendants et salariés de grandes entreprises.
Ce qui intéresse ces individus est de mettre au point des technologies qui fonctionnent, construction d'un prototype puis ils déposent un brevet qui matérialise ce qui a été inventé.
A l'époque, il y a trois grandes difficultés que ces acteurs tentent de résoudre.
Tout d'abord, la communication sans fil. Dés le début du télégraphe électrique (1840') les ingénieurs tentent de diminuer la quantité de fil puis de s'en passer (les tous premiers câbles possèdent 7 câbles, complexe a produire, on arrive a n'utiliser qu'un seul fil). La première innovation est faite par MORSE lui-même : il utilise la capacité qu'a le sol de transmettre un peu l'électricité. Le signal s'épuise au delà de deux km. EDISON et BELL travaille aussi sur ce sujet, ainsi que PREECE, l'ingénieur en chef du télégraphe électrique en Angleterre. Ce dernier tente de faire passer des signaux télégraphiques à travers le sol et à travers l'eau. Son rêve est d'arriver à connecter le réseau télégraphique français et celui anglais en faisant traverser la Manche aux signaux mais il n'y arrive pas.
MARCONI, à la toute fin du XIXe siècle, est un homme passionné de science et de technologie, vivant avec ses parents. Il fréquente RIGHI, un expert en onde. MARCONI parvient à réaliser seul, à partir de ses contacts avec RIGHI, des expériences sur les ondes radios. Il s'intéresse au grand défi, parvenir à transmettre un message télégraphique en code MORSE en se passant de fil. MARCONI est à la fois en contact avec le monde de la science et avec le monde de la technologie. Les individus qui ont des appartenances sociales multiples ont un rôle social essentiel dans la diffusion d'une technologie, ce que l'on généralisera plus tard.
Ensuite, l'autre difficulté est la communication à longue distance. Obsession qu'à MARCONI, augmenter la porté des émetteurs radios. 1898 : 23 km ; 1899 : 50 km et en 1901 : à travers l'Atlantique. On peut considérer qu'on retrouve une version du modèle de diffusion, qui dit beaucoup qu'une technologie nouvelle se propage du monde de la science à celui de la technologie pour ensuite aller du monde de la technologie à la société. On peut penser que l'on est dans quelque chose de cette ordre : il fonctionne en première approximation. Le fait que MARCONI ne soit pas un scientifique l'a fait avancer : il s'est efforcé de réaliser des exploits techniques que les scientifiques pensaient qu'ils étaient irréalisable. HERTZ pensait que les ondes radios ne pouvaient se transmettre que sur quelques mètres. MARCONI avait moins de respect pour la science instituée, il ne s’arrêtait pas à ce qui était dit possible. Les scientifiques pensaient que l'onde radio allait en ligne droite et donc le signal ne devait pas atteindre aux USA à cause de la courbe de la terre. Ce n'est que dix ans plus tard que les scientifiques ont trouvé une explication (ionosphère).
La troisième difficulté est de passer d'ondes amorties à des ondes entretenues : passer d'un signal bref à un signal continu (signaux se répétant à intervalles réguliers). Cela permet d'envoyer du son. MARCONI tente aussi de résoudre le problème. Des difficultés se posent : il y a un spectre trop large et il y a le problème de la syntonie : la difficulté de régler un récepteur avec un émetteur.

Acteurs sociaux : des entrepreneurs, des militaires, des assureurs, des hommes politiques et des utilisateurs ordinaires.
Il faut distinguer deux cas. Il y a deux séries d'événements en parallèle. Tout d'abord, on va avoir un usage et une façon de communiquer qui existe deja, celle du télégramme électrique : c'est une innovation de processus. Ensuite, il y a la rencontre d'une nouvelle technologie qui va rencontrer, au travers de médiations, des pratiques sociales très éloignées.

Innovation de processus : utilisation centrale est la communication type télégraphe électrique en se passant de fil. Être en communication avec des individus qui ne peuvent être atteint par un fil (en bateau, notamment). Ce ne sont pas des utilisateurs ordinaires mais plutôt de très gros clients qui font avoir une assise financière solide pour financer les premiers développements. On retrouve MARCONI qui évolue aussi dans le monde marchand, c'est un chef d'entreprise. Il tente d'approcher des industriels et des militaires pour essayer de leur vendre les technologies qu'il a breveter et que l'entreprise MARCONI commercialise. Il arrive à approcher PREECE qui est l'ingénieur en chef du télégraphe britannique ainsi que le capitaine JACKSON en charge des transmissions dans la british navy. Ils sont tout deux intéressés par l'offre de MARCONI, ils veulent un système de communication qui permettent d'échanger des informations avec les phares (qu'on ne peut pas souvent atteindre par réseau filaire) ainsi que de pouvoir communiquer avec les navires militaires. La LLOYDS (compagnie d'assurance) a des bureaux dans la quasi totalité des ports de l'époque, elle couvre les risques des armateurs et notamment les pertes de bateaux : elle a besoin de produire des statistiques précises de perte de bateaux. Tous les bureaux s'équipent de poste radio dans le but de s'échanger des informations sur les pertes pour calculer le système de prime, pour évaluer les risques et ainsi gagner de l'argent. Ce système est donc un système fermé car c'est le personnel de MARCONI qui peut fournir le matériel MARCONI a des individus d'un milieu précis.
Il existe toutefois des postes radios d'amateurs mais ce sont plutôt des bricoleurs.
En 1872 (date?), le titanic sombre : il arrive a envoyer un message de détresse qu'un amateur reçoit, permettant à la presse de savoir quasiment en temps réel l'accident. Après cet événement, il y a une demande de la fin de ce système fermé pour que chacun puisse envoyer et recevoir un appel de détresse. Aux USA se met en place une filiale américaine de l'entreprise MARCONI. On ne parlait pas à l'époque de radio mais de TSF (télégraphie sans fil).

Innovation de produit :
Ce n'est plus un prolongement de la télégraphie sans fil mais l'apparition d'un média nouveau. Cette émergence va être possible suite à des médiations qui vont le relier à deux attitudes sociales qui sont alors en plein développement.
La communication libre :
Au début du Xxe siècle apparaît la volonté de pouvoir utiliser soi-même des outils de communication à distance aux USA, mettant en avant la question des libertés individuelles. Ces outils sont considérer comme un droit pour les citoyens, aux USA, ce qui fait que l’État a dut financer un développement technique pour rendre le média accessible à la population. En 1899, MARCONI commence à se faire connaître aux USA, il y a deja un certain nombre de test publique qui permettent d'envoyer des signaux radios à travers les USA. Il est rapidement considérer comme une forme de héros. La presse américaine se passionne pour les progrès de la radio, se met en place un imaginaire futuriste autour de la radio présentée comme un moyen de communication libre et accessible (description dans la littérature de groupes d'individus qui ne se sont jamais physiquement rencontrés mais qui partage une passion). Il y a un mouvement de passion amateur pour la fabrication et l'entretien par soi-même de poste radio : en 1910 il y a environ 125K jeunes hommes qui fabriquent leur propre radio aux USA.
Le développement de la culture des loisirs à la maison (loisirs domestiques) :
Le goût pour la musique que l'on écoute chez soi joue aussi un rôle d'abord aux USA ainsi qu'en UK et dans une moindre mesure en France. En 1910, 20% des ménages sont équipés de piano, des partitions sont vendu à plus d'un million d'exemplaire. A cela s'ajoute l'apparition du phonographe d'EDISON : en 1910, 15% des foyers ont un phonographe, 50% en 1920 (les familles ont environ 8 disques).
Ce que tente les entrepreneurs de la radio est de raccroché ce nouveau média à la passion des individus pour l'écoute de la musique à la maison. SARNOFF se dit qu'il faut profiter cela, il rédige un projet qu'il envoi à la direction de MARCONI : « radio music box project » en 1916. Cela n'intéresse pas la direction de MARCONI car ils pensent qu'il n'est pas certain d'avoir un marché alors que leur priorité est la télégraphie sans fil.

La situation change a cause de la guerre mondiale, pour plusieurs raisons. Pouvoir transmettre des informations sous forme de MORSE mais aussi à la voix est un avantage énorme sur le champ de bataille : l'armée américaine finance grandement les recherches sur les postes radio, il y a des progrès rapides. On veut équiper les soldats qui partent sur le front européen. Du fait de la guerre, tous les conflits de brevet sont annulés, mis à l'écart.
Après l'armistice, la technologie a changée, les soldats reviennent avec les compétences pour entretenir un poste radio récent et les petites réticences et incertitudes autour de projet de « radio music box » s'envolent. En 1921, il y avait 5 stations de radio qui émettaient des programmes musicaux ; en janvier 1922, il y en a 36 ; en juin 1922, il y en a 382 ; en janvier 1923, il y en a 556. Se met en place à l'époque le terme de broadcast (semer à la volée) dans la musique.

Conclusion :
Ce cas montre que dès qu'on se met à rentrer dans les détails, le modèle de diffusion ne s'applique pas. On ne peut pas dire qu'il y a une technologie qui a un certain nombre de qualité propre et qui, de ce fait, se propage de plus en plus au sein d'une société. Comme l'indique le modèle de traduction, il n'y a pas une technologie liée à la radio ni un usage unique mais plutôt des configuration techniques, médiatiques et comportementales qui n'ont cessé d'évoluer : TSF, la radio téléphonie, le mouvement des radios amateurs, les programmes radios sur station. C'est finalement une configuration de masse media qui prend le pas.
Toutes ces transformations ont résulté des acteurs sociaux qui se sont intéressés, qui se sont emparé de cette technologie pour l'adapter à leurs propres projets.

Premier chapitre d'historie médiévale.

Espace et territoires dans l'Occident médiéval. XI-XVe siècle.

Chapitre 1 : Introduction.

Débat sur espace et territoire : clarification sur les termes chez les historiens, cela a aussi permis de mieux comprendre l'usage fait de ces notions au MA.

I- A quoi renvoi exactement les termes d'espace et de territoire pour les chercheurs ?

A- L'espace : quand la recherche transforme progressivement la définition d'un concept/

Donné lieu à un grand nombre de débat entre chercheurs. Les travaux sur l'espace ont été l'objet de deux grands moments de mode chez les chercheurs : les historiens et les géographes, milieux proches mais travaillant en général séparément.
D'abord, les géographes a partir des 70' puis 80' pour les historiens. Ces moments ont permis aux chercheurs de se confronter et de mieux définir l'espace, cela a changé la conception de celui-ci.

Courant de la nouvelle géographie dans les 60' : Roger BRUNET (l'espace géographique), Christian GRATALOUP (espaces temps) et Henri LEFEBVRE (Espace et société) ont produit de nouvelles revues scientifiques de géographie : idée que la géographie devaiet desormais avoir pour principal objet d'étude l'espace conçu comme une création humaine → toute société produit un espace qui lui est propre, qui est organisé, dont une partie est visible (habitat, route, paysage) et dont une autre est invisible que les chercheurs doivent faire apparaître (les polarités, les flux de déplacement de population journaliers ou sur le long terme).
Ce qui est révolutionnaire est de travailler sur l'espace comme création de la société. La géographie a dut se séparer d'un nombre d'idée important au XXe siècle : « l'espace est d'abord une réalité physique et naturel sur laquelle venait agir dans un second temps l'homme. ».

Deux grands courants : (fin XIX/XX)
la géographie déterministe : le milieu naturel fixe des contraintes fortes au milieu de l'homme, que les hommes ne pouvaient surmonter (montagne, désert, etc.).
le « possibilisme » (appelé comme cela a posteriori) fondé par Pau VIDAL DE LA BLACHE (fondateur de « l'école de la géographie française »). Il n'y a jamais de contrainte qui soit insurmontable a 100%, le développement de la société n'est pas déterminé par la nature. Ex de la Suisse et des montagnes.
=> Dans les deux, il y a l'idée que la nature prime, elle est présente avant tout. Dans un cursus de géographie, on devait d'abord travailler sur la géographie physique avant de pouvoir faire de la géographie humaine.

On a maintenant l'idée que la société organise un espace en même temps qu'elle s'organise elle-même. On ne peut plus dissocier la géographie humaine et physique car l'un influe sur l'autre. Les nouveaux géographes des 80' ont fait un boom de la recherche, ils ont été desservis par leur goût pour la théorie.
L'idée maîtresse que l'espace est le produit de la société est restée importante en géographie de nos jours.

Les historiens ont utilisé la géographie mais ils n'ont pas compris le travail des géographes donc ils ont eux-mêmes travaillés dessus. Ils travaillaient jusque dans les année 2000 sur la nature comme prédominante à la société.
C'est MORSEL (voir la bibliographie) qui a amené l'idée en histoire de l'appropriation du territoire. Il a expliqué que beaucoup d'historien ne comprenait pas la notion de l'espace. Ils parlaient d'espace comme construction de la société, c'est répétitif car l'espace est TOUJOURS produit par la société, c'est sa définition. Chaque société produit un espace qui lui est propre : c'est un phénomène culturel. D'une société a l'autre, on n'utilise pas les mêmes concepts pour décrire l'espace. L'espace est consubstantiel à la société → on ne peut pas dire que la société s'organise puis organise son espace, les deux sont fait à la fois. Ce sont les pratiques sociales qui explique l'organisation de l'espace dans une société : si l'un change, l'autre aussi.

Les historiens avaient aussi du mal a comprendre la notion de territoire.

B- L'introduction de la notion de territoire.

A partir des 90', les géographes introduisent la notion de territoire.
Jusque dans les années 80, le terme de territoire était utilisé dans le cadre de politique d'aménagement du territoire, c'était un concept d'urbanisme et de haut fonctionnaire. Dans les 80', les géographes se sont mis à utilisé cette notion dans leur travaux à la place de la notion d'espace.
Le « territoire » de Claude RAFFESTIN (pour une géographie du pouvoir) : espace sur lequel on a projeté du travail, soit de l'énergie et de l'information », « c'est un territoire investi par les signes culturels d'une société ».
Le problème c'est que le territoire peut devenir n'importe quoi : toute action de n'importe qui, chaque action social produit un territoire. De plus, si le territoire est ce qui est crée par une action sociale dans l'espace, cela signifie que l'espace préexiste à la société. Cette définition est une régression conceptuelle par rapport à la géographie des 70'.

Cela a produit des problèmes, des dissensions chez les géographes, ceux qui gardent la définition première et les autres qui acceptent la nouvelle, ainsi que chez les historiens qui ne comprenaient pas le changement.
Consensus : l'espace est une zone indéfinie et potentiellement infinie alors qu'un territoire est toujours un espace délimité (peut être plus ou moins net, mais toujours borné). (les territoires du médiéviste utilise cette définition comme amorce).

A partir de cette version de la définition, ce sont les historiens qui ont sortis les géographes de l'impasse méthodologique, avec l'aide des sociologues, en partant de l'étymologie de territoire : le territorium, notion juridique qui veut dire effrayer/terroriser = ce terme était définit dans le Digeste (recueil des grands textes du droit civil romain par ordre Justinien en 529) comme « totalité des terres à l'intérieur des limites d'une cité, à l'intérieur de ces limites les magistrats urbain ont le droit d'appliquer la terreur, leur pouvoir, leur autorité ».
Ces limites sont fixés par l'exercice d'un pouvoir. Les historiens ont voulut utiliser cette étymologie pour garder le terme de territoire en utilisant l'ouvrage de Max WEBER, économie et société, « le territoire est l'espace de projection d'une institution ». Ce n'est pas n'importe quelle activité sociale qui crée un territoire, c'est l'action d'une institution (pouvoir qui tente de maîtriser celui-ci en le parcourant, le subdivisant ou en y installant des officiers, etc.).
Reprise par MAZEL, l'espace du diocèse. Genèse d'un territoire dans l'Occident médiéval (Ve-XIIIe siècle), Rennes, 2008.

C'est ce genre de discussion qui font apparaître des thématiques concrètes : ici, la construction des territoires (et non pas de l'espace, ce qui ne veut rien dire). En France, c'est à partir des 90' que les historiens ont commencé à travailler sur la construction des territoires. On peut aussi s'interroger sur l'évolution des territoires : une paroisse produit-elle un territoire durant tout le moyen-âge ? Risque d'anachronisme lorsque l'on utilise la notion de territoire à l'aveugle : des hommes d'église devaient inventer des territoires et arriver à le transformer en réalité sociale, pour que le territoire soit reconnus par les gens. Analyse des réussites et des échecs.

II- Les difficultés de l'approche de l'espace et des territoires médiévaux.

Application de ces concepts sur le monde médiéval.

A- L'espace médiéval existe, mais il est différent du nôtre.

GUERREAU s'est penché sur le vocabulaire de l'espace au MA (voir articles dans la bibliographie).
Il a fait remarquer qu'il n'existait pas en latin de mot pour définir comme nous le faisons le terme « espace ». Le terme de spatium désigne seulement une distance, un intervalle entre deux chose. D'un point de vue théorique, les médiévaux pensent plus les réalités spatiales à partir du mot locus qui renvoi à un point précis dans l'espace : l'espace médiéval serait une agrégation de lieux importants séparés les uns des autres par une certaine distance.

Des historiens ont dit à partir de ces travaux qu'il n'y avait pas d'espace médiéval, ce que GUERREAU a contredit : « dans l'Europe féodal,n l'espace n'était pas conçu comme continu et homogène, mais comme discontinu et hétérogène, en ce sens qu'il était à chaque endroit polarisé (certains points étant valorisés, sacralisés, par rapport à d’autres perçus – à partir des premiers et en relation avec eux- comme négatifs). Une multitude de processus et de marqueurs sociaux était à l’œuvre pour singulariser chaque point et s'opposer à toute possibilité d’équivalence ou de permutation ».
Espace fortement discontinu jusqu'à la création des territoires : on avait plutôt un espace polarisé qui faisait que les lieux se différenciaient les uns des autres plutôt que de se rapprocher. Les lieux n'étaient pas interchangeable.

Il n'y avait pas de territoire au début du MA alors qu'il y avait des termes qui, pour nous, renvoi à des territoires : ils n'ont pas le même sens qu'aujourd'hui.
La commune médiévale est une association d’habitants qui se constituent en personne morale et obtienne une délégation de pouvoirs plus ou moins grande des souverains et des seigneurs. Pour un homme du MA, ce n'est donc pas un territoire.
La viguerie (vicaria en latin) est le ressort d'un officier de justice (en général comtal). Tous les hommes qui sont sous la juridiction du compte relèvent de cette viguerie et de son viguier, où qu'il habitent, ce n'est donc pas un territoire ou une circonscription administrative. La viguerie renvoi avant tout à des hommes : ce sont les hommes sous la juridiction du compte, soumis au viguier au service du compte. Ce sont des liens personnels.

De plus, la plupart des gens au MA ne disposent pas d'une visualisation de l'espace : notre façon de se représenter le monde ne tient pas. Même sur un espace restreint, ils ignorent la disposition de l'espace, c'est un espace vécu et discontinu.
De plus, l'espace est relativement fixe dans notre représentation, le village a un toponyme et l'on pense que le lieu ne se déplace pas : un village peut être abandonner, la population recrée un village plus loin en lui redonnant le nom du village disparu : mobilité des toponymes. C'est un problème pour les chercheurs, il est difficile de mettre en rapport des lieux et des textes. L'archéologie est alors difficilement interprétable, selon ces difficultés : avant, on pensait que les tombes trouvées à l’extérieur du village était celles des marginaux alors qu'avant le cimetière n'était pas à l'intérieur du village, avant le VIIIe siècle il y avait de nombreuses modalités de mise en terre.

Avec ces différences, on peut se demander ce que l'on peut faire avec les termes des sources médiévales.

B- Que faire des mots de l'espace médiéval ?

Les historiens sont d'accord pour dire que c'est à partir d'une multitude de travaux sur le vocabulaire médiéval que l'on peut mieux comprendre la société médiévale dans sa réalité spatiale.
Cela n’empêche pas les querelles, notamment à partir d'un ouvrage de GUERREAU (L'avenir d'un passé incertain. Quelle histoire du moyen Age au XXIe siècle, 2001).
Dés la couverture, il y a une enluminure où est écrit « Ceci est ou n'es pas une vigne ? » où le dessin ne représente pas les vignes que nous avons de nos jours, l'organisation de l'espace n'est pas la même. GUERREAU explique même lorsque l'on comprend l'écart en le paysage de la vigne actuel et médiéval, il y a quand même une difficulté de compréhension. Pour les médiévaux, la vigne n'a pas la même importance : elle produit le vin que l'on transforme en sang du Christ, lors de l’eucharistie. Offrir une vigne est un geste symbolique important, cela permet à un monastère de faire l’eucharistie par lui même, c'est plus important que de donner une maison.
Ces remarques sont importantes mais il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre, certains historiens ont voulu bannir le mot «vigne » pour parler de « vinea ». Il ne faut jamais oublier que le latin est, pour les médiévaux, une langue de traduction car ils ne parlent pas en latin mais en langue vulgaire, ils traduisent leurs propos pour les mettre par écrit.

Les mots sont aussi polysémiques en latin. Il faut donc s'en méfier lorsque l'on interprète des sources : le sens évolue durant le MA en plus d'être multiple.
Villa : mot qui désigne au départ un grand domaine. Il donne le terme français village. Au cours du MA, il commence à la fois à désigner ce que nous appelons un village, tout en continuant à désigner des grands domaines.
Castrum : mot qui en français a donné le « château ». Au MA, c'est d'abord un village fortifié (d'où les noms de village en Châteauneuf, Châteaurenard) mais aussi dans certains texte le château au sens le bâtiment.
C'est le contexte et le croisement des sources qui permet de trancher entre les différents sens. Il faut aussi penser que le mot peut avoir un sens différent selon la région, il peut y avoir des variances dans l'utilisation d'un terme à une certaine époque. Il vaut mieux alors travailler sur une documentation homogène et restreinte, entre zone géographique et origine sociale de l'auteur.

Article de Laurent SCHNEIDER inclus dans les territoires du médiéviste, Rennes, 2005.
Etude de deux cartulaires : celui de Saint-Sauveur de Gellone et celui de Saint-Sauveur d'Aniane.
Un cartulaire est une copie de tous les actes importants d'une institution, c'est donc important d'arriver à localiser les biens qui appartiennent aux différents monastères.
Est-ce que l'on localisait les biens de la même façon ? Non, même pour localiser un même bien.

Entre 950 et 1000 : 97% des chartes produites localisaient un bien en utilisant le terme de pagus (territoire controlé par une cité épiscopale). Tel bien dans le pagus de XXX. On n'utilisais jamais le terme de comitatus, alors qu'il y avait un grand nombre de comte : les comptes existent mais leur pouvoir n'est pas perçu comme s'exerçant sur un espace donné mais plutôt sur des hommes/
A partir de la fin du Ixe siècle, on localise les bien à partir de la suburbium castri, ce qui désigne des biens très éparpillés dépendant d'un castrum (le castrum n'est donc pas un territoire). L'espace autour du château est donc un ensemble de biens précis dépendant d'un château et non pas un territoire. C'est un monde de pôles.
Entre 1000 et 1050 il y a l'explosion du terme comitatus. Apparaît aussi le terme d'episcopatus (un diocèse, dominé par un évêque). Ces pouvoirs s'exercent donc dans un espace, qui est en train de se construire en territoire.
Au XIIe siècle, tous les termes précédant ont reculé à l'avantage du terme castrum. Il y a tellement de châteaux qui se sont développés, et comme chacun commence à posséder un territoire particulier bien délimité, que c'est devenu le terme le plus pratique pour localiser un bien.

But du blog.

L'idée c'est que, à la vu de notre emploi du temps qui diffère selon les cas et comme on ne peut plus aller à tous les cours, qu'on mette à disposition les cours que l'on a sur ce blog, pour les autres doubles (et autres, mais c'était pas le but premier).
Tous les CM de socio et les deux CM d'histoire sur lundi, je peux m'en charger, comme je les prend sur ordi. Personnellement, les cours que je n'ai pas sont : les deux CM d'histoire du mardi (ancienne et moderne) et potentiellement l'anglais (a confirmer).

PS : si quelqu'un pouvait mettre le premier cours de contemporaine qui se déroule vendredi en rattrapage, cela serait sympa. Je précise comme cela n'est pas un horaire classique.