mercredi 28 septembre 2011

CM de Géographie des Suds !

Géographie des Suds : Afrique subsaharienne – Mme Jaglin.


Introduction : l'ASS entre crises et bifurcation

Interview de Yves BOUDOT, directeur du département Afrique Subsaharienne de l'agence française de développement.
25 M de km² pour l'Afrique subsaharienne. 860M d'habitants (12% de la pop mondiale). Multiplié par 5 depuis 1950. En 2025, environ 1,2 milliards et 1,6 en 250 et 2,5 milliards en 2100. C'est un relativemment peu peuplé : 60/70 hab/km². Il y a 48 États.

I- Une terre de contradictions et de contrastes.

L'Afrique est l'un des berceaux de l'humanité. Mais transition démographique en retard. Très grande richesse naturelle, beaucoup de matières premières mais 2% du PIB mondial. Continent sous développé mais on met en valeur l'énergie sociale des populations.

Quand on parle d'Afrique, on ne peut que parler du continent, il y a une trop grande diversité. Il y n'a a pas que des populations noires, il y en a des blanches et des métissés. Pas les mêmes cultures, difficultés, etc.
Les télécoms et le commerce fonctionne très bien, il n'y a pas que des choses qui ne fonctionnent pas.

Il ne faut donc pas euphémiser les problèmes, aller voir de façon plus précises lorsqu'on s'intéresse à des effets, des changements. Il y a des défis, population jeune fait qu'il faut des infrastructures sociales, défi environnementale, défi de la construction des instruments institutionnels politiques, institutions étatiques voir régionales.

L'Afrique n'est pas qu'un réceptacle du monde extérieure, ils sont insérés dans le monde et ont des interactions entre eux et à l'extérieur.

II- Les Afriques avant la « mise en valeur » des années 1950 : un monde tropical qui évolue en vase clos et soumis à la prédation extérieure.

1- Des effets de continentalité et de distance.

Opposition entre hautes et basses terres : hautes terres où il y a moins de maladies, activités économiques différentes. La température n'est pas discriminante, les températures varient peu en général d'une région à l'autre mais il y a une pluviométrie très discriminante, cela va de 1mm de pluie par an ah Sahara à plus de 1500mm de pluie par an. C'est donc de l'humidité que dépend les différences.
Cela fait qu'il y a des formations végétales différentes : de la foret humide, de la savane et de la step.

Le relief n'empêche pas la circulation par contre le Sahara est à la fois une barrière et un filtre : il y a des passages mais il n'y a pas d'irrigation qui passe par celui-ci, la charrue n'existait pas au sud du Sahara, Le contact entre le sud et le nord est difficile mais celui entre l'est et l'ouest ne s'est fait qu'au XVIIIe siècle.
En Afrique subsaharienne, il y a 15 États enclavés. Ils ont un nombre de frontières avec un Etat extérieur supérieur à la moyenne, c'est un problème car les sources de disputes sont potentiellement plus nombreuses. C'est un facteur de fragilité, cela n'empêche pas le développement mais cela peut le contraindre, le pays est dépendant des autres pour les ports.
Des géographes pensent que l'Afrique s'est développé en vase clos, avec peu de contact avec l'extérieur, a accru la vulnérabilité de la société.

2- Une vulnérabilité accrue par la traite négrière.

Les traites ont été un événement historique qui a joué en défaveur des pays d'Afrique. La traite atlantique (11M), la traite d'Afrique centrale (5M) et la traite transsaharienne (7,5M) : c'est un manque de 24M d'adultes sur plusieurs siècles. Effet direct : survie du groupe ; effet indirect : générations fantomes, manquantes. Explique le retard dans la transition démographique. Moins de résistance aux maladies endogènes, ravage de la maladie du sommeil.

3- La colonisation : les divisions politiques en héritage.

La colonisation s'ajoute à cela. L'Afrique reçoit un deuxième choc. En 1884, après la conférence de Berlin, les forces coloniales font une course au territoire, pour se faire une zone de chasse-gardée. 250 traités de délimitation entre la France et l'Angleterre. En 1914, carte de l'Afrique avec les grandes ensembles. On a tendance à dire que ce partage par l'Europe de l'Afrique serait une malédiction : aujourd'hui, on constate que ces frontières ont été voulu par les futurs Etats indépendants, du moins ils ont souhaité les conserver. On dit que les populations ont été séparé : les africains arrivent à utiliser les frontières pour faire des activités économiques et les populations n'ont pas été empêché de bouger. Aujourd'hui, il n'y a pas de contestation sur les frontières, pas plus qu'ailleurs dans le monde. Les problèmes ont été réglé à la cours de la Haye.
Ce qui pose problème, c'est plutôt là où il n'y a pas de frontières : les ressources lacustes et maritimes, pour récupérer ce qu'il y a sous l'eau : pétrole et gaz. Les Etats africains auraient plus de poids s'ils étaient regroupés en association régionale car même s'il y a prés d'un milliard d'individus, ils sont divisés en 48 Etats.

III- De la « mise en valeur » aux territoires de la rente (1950-1975/80)

Avant, l'Afrique était un peu l'arrière cours du monde, on investissait peu. Une fois que l'on a découvert des matières précieuses, on a commencer à entrevoir un projet d'aménagement. Le premier épisode colonial est marqué par un mercantilisme et une économie de traite, cela ne favorise pas l'accumulation sur place.
Finalement, jusqu'en 1950, l'Afrique est sous exploité : on y a investit peu d'argent, il y a très peu de monde installé et il n'y a peu d'aménagement : c'est une « économie de cueillette ».

1- Les éléments de la « nouvelle donne ».

Après 1950, la colonisation est désavouée, on est dans l'idée d'une remise en cause des colonies. En Afrique émerge une élite politique grâce à la guerre car cela a éduqué une partie de la population, les armant contre les colons. Il y a aussi l'idée de faire une administration locale pour gérer les colonies et donc qu'il fallait former des individus.

2- Formes et contenus de la « mise en valeur ».

On fait des expériences de plantation, des industriels se disent que finalement il y a peut être un avantage à investir en Afrique. C'est le vrai départ de la valeur africaine, à la fois agricole et industriel, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ex : la sauce tomate qui était importé alors qu'il y avait des tomates au Sael : on décide d'en produire, demandant toute une logistique. La même pour le coton, produire des textiles sur place.
La décolonisation et l'indépendance ne changent pas grand chose au développement et aux politiques d'industrialisation : la rupture économique n'est pas en 1960 mais en 1980.


3- Les variantes du modèle rentier étatique post-colonial (des politiques publiques d'aménagement différentes).

Quatre modèles de développement économiques :
→ les économies involutives : qui ne se développent, qui stagnent, qui restent dans une économie de pré-modernisation. Agriculture vivrière, un peu d'élevage, une économie minière d'exportation de matière brute. Sael et Madagascar.
→ les économies rentières, pétrolière et minière : on ne réinvestit pas les bénéfices d'une ressource, il n'y a pas de modernisation, à la rigueur on entretient. Le pétrole : Nigéria, Gabon. Uranium : Niger ; Diamant : Botswana. Un peu de tout : république démocratique du Congo.
→ les économies rentières agricoles : Kenya. Il y a ici un peu d'investissement, en routes et bâtiments administratifs et publics.
→ les économies développées : l'Afrique du sud, le Zimbabwe (jusqu'en 1980), l'île Maurice.

IV- Crise(s), recompositions et défis pour demain.

1- Les années 80 : la conjoncture puis les crises.

La conjoncture fait que les matières premières diminuent en prix, ainsi les pays africains sont déficitaires. Cette crise économique se couple d'une crise économique, les Etats ne sont plus légitimes (système rentier).

2- L’embellie économique des 2000

Lions on the move. Rapport sur les pays africains. Sur 10 ans, l'Afrique a un taux de croissance du PIB de 5%. Les IDE reviennent. Plus d'inflation, baisse de 20% de la dette.

3- Les défis du futur : le développement, l'environnement, la modernisation politique.

Le vrai problème de l'afrique aujourd'hui est le développement : la croissance économique ne suffit pas, c'est l'amélioration du bien être des populations qui compte avec la baisse de la mortalité, augmentation de la scolarité, etc.
L'IDH (espérance de vie à la naissance, niveau d'étude et revenu par habitant) : l'Afrique est dans le bas de l'échelle de l'IDH. En scolarisation, elle est très mal positionnée.

OMD : objectif du millénaire pour le développement, objectif en 2015. Presque tous les pays sont en retard sur les objectifs. L'Afrique reste très en retard, par rapport aux autres continents.
On est toujours dans une phase d'exploitation brutale capitaliste, sans prendre en compte l'environnement, on pense que cela aura un impact sur le retard de l'Afrique.

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