samedi 14 janvier 2012

TD HISTOIRE MODERNE

Article de Le Roux

Son thème de recherche de travail et l’histoire environnementale et les pollutions industriels. A cheval sur l’ancien régime et l’époque contemporaine. Il étudie comment sont interprétés des choses que aujourd’hui on considérerait comme des nuisances. Il observe le rapport entre activité de production et environnement.

Histoire environnementale est récente, elle a été développé d’abord par l’histoire des forêts françaises. Cf Corvol. L’histoire de la santé au travail est aussi en plein renouvellement de la lente et difficile émergence de la notion de maladies professionnelles< Cf : Rosental.

Il étudie les regards des contemporains et donc les élites sur l’existence de maladies liées à l’exercice professionnel. Il distingue trois phases car cette évolution n’est pas du tout linéaire et l’embryon de reconnaissance est plus important dans la seconde moitié du 18ème siècle plutôt que dans la première moitié du 19ème siècle :

- Seconde moitié du 18ème siècle : Rapport des Académie de médecine. Prise de conscience et reconnaissance de plus en plus importante qu’il peut exister des maladies lié à l’exercice professionnel. Gazette de santé, société royale de médecine avec des enquêtés, correspondants, prix, traduction de Ramazzini.

- Début de la révolution jusqu’à la fin du premier empire : Dénie des maladies du travail qui sont liés à l’environnement, silence même si il y a un comité pour la salubrité et certaines désignations des usines qui produisent des effets néfastes. Les nuisances ne sont pas reconnues sur l’ouvrier eux-mêmes.

- Restauration : le regard des observateurs sociaux qui sont politiquement réactionnaires dénoncent les effets de l’industrialisation. Retourne dans cette conscience des maladies. Nouvelle traduction de Ramazzini.

- 4ème période : 1821 jusqu’au-delà de 1840 : Occultation de cette idée de maladies professionnelles. Coalition des intérêts entre les savants experts qui sont aussi acteurs des entrepreneurs. La première occultation est sur la serruse est les matières premières utilisées au profit de mauvaises conditions de vie, on met l’accent sur les aspects hygiéniques et moraux. Ambiguïté

Dissertation

Les femmes du peuple et le travail

Conseils méthodologique :

On ne donne pas d’exemples précis en introduction car ils sont utilisés dans le développement. Les exemples doivent être développés et référer à des sources et textes avec articles qui ont auteurs et datent voir revue de publication. Certaines thèses doivent être liées à des historiens.

Penser aux transitions entre les parties. Aspect démonstration que doit avoir une dissertation. Qu’est-ce qui fait que je passe d’une partie à une autre.

Respecter la chronologie. Evolution au cours de la période doit être présente à l’intérieur des paragraphes.

Introduction< voir recueil de méthode. Justifier le plan choisit à la suite de la problématique. Il faut justifier la démarche lors de l’annonce du plan.

Corrigé

Introduction :

Les femmes ont toujours travaillé Cf : Sylvie Schweitzer. Il faut rappeler que c’est la vision bourgeoise de la femme qui s’occupe de la maison, des enfants< représentation trompeuse car travail domestique hors du travail salarié.

Mais sources peu loquaces. Travail des femmes est invisible dans les sources.

Statut subordonnée du travail de la femme ; L’historiographie c’est concentré sur le travail de production des hommes. Histoire des femmes au travail

Les femmes sont largement au cœur des activités et au cours de la révolution industrieuse. De vries c’est accroissement de l’offre du travail des femmes. Est-ce pour consommer plus ? ou pour faire face à la démographie ou les salaires réels sont orientés à la baisse ?

I- Un rôle essentiel, longtemps sous-estimé

a) Dans la production des subsistances

Ex : pêche< les uniques travailleurs enregistrés dans les registres sont des hommes mais ce que montre le texte c’est le rôle essentiel des femmes dans l’activité des pêcheurs (fileurs, vente des poissons, transformation des produits). Variété des activités féminines dans une activité dite entièrement masculine

Au cœur des activités agricoles

Elles sont présentes dans la zone la plus proche des potagers ou elles ont un rôle essentiel et dans l’agère.

C) les partages sexuels

Même si on retrouve des partages sexuels importants avec traditionnellement le fauchage aux hommes. Nuance : femmes peuvent être moissonneuses et dans les pays de montagnes font la plus part des travaux agricoles : ânes à deux pattes.

Des actrices essentielles de la proto-industrie et des manufactures

b) Dans la proto-industrie et dans les manufactures

- Dans la proto industrie

- Dans les manufactures

c) Une spécificité du travail féminin ?

- Des travaux féminins ?

- Le travail varie au fil du cycle de vie et semble suivre une course inverse à celle des hommes

II- Un rôle subordonné

a) La déqualification féminine

- Dans les salaires :La déqualification se lie dans les salaires toujours deux fois inférieures à celui des hommes.

- Double marché du travail dans les manufactures

- Hiérarchie du travail : Ex : la domesticité

b) Le rapport complexe des femmes dans les corporations

- Un monde uniquement masculin ?

- Les corporations uniquement féminines Ex/ les couturières à Paris

- Filles, veuves et femmes de maitres

- Un rôle subalterne qui commence avec l’apprentissage

c) Les voies d’apprentissage alternatives

Les femmes sont cantonnés dans un certains nombres de secteurs< enfermement dans ces métiers réputés féminins par l’apprentissage. Ces possibilités renforcent le rôle subordonné des femmes

III- Des évolutions contrastées

a) Les femmes pendant et après la réforme des corporations

Cf : Jurassic.

b) Les femmes dans l’industrialisation

Cf : J Scott

Continuité dans les activités proto-industrielles et dans les métiers de la domesticité, continuité dans la variété des emplois et des lieux d’emploi, continuité dans la sous valorisation du travail féminin

Femme et machines : Premières victimes ? Cf/ Les fileuses, rôle des femmes dans les émeutes luddites. Mais aussi elles sont les premières recrutées dans les usines

Nouveaux partages sexués ?

Continuité dans les secteurs ou les femmes sont théoriquement absentes. De nouveaux secteurs ou les femmes ne pénètrent pas.

c) Les femmes sous le feu des observateurs sociaux

Tableaux ou la misère et y compris la morale des femmes et des enfants et particulièrement mise en avant. Devient un personnage visible troublant dans l’industrialisation : devient un problème car renvoie à la signification de la féminité et sa comptabilité avec une activité salariée.

Termes moraux< corruption des mœurs

Influence du travail salarié sur le corps d’une femme et sur sa capacité à remplir son rôle de mère de famille. Construction de l’opposition entre foyer et travail, maternité/ salariat, féminité/ productivité. Construction de l’image du male bread winner.

Conclusion : Une femme qui se met à travailler n’est plus une femme, Jules Simon 1860. Morale bourgeoise jamais actualisée pour les femmes du peuple.

Une double subordination

Ouverture : les rôles des femmes dans les revendications du travail

Sujet 2 : « 1650-1830 : un ou des mondes du travail ?».

Diversité des secteurs de travail et même à l’intérieur des secteurs

Homogénéité du monde du travail ? Conscience commune du monde du travail malgré les diversités

Conscience commune du monde ouvrier, de tous les secteurs ? Opposition de ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. L’homogénéité du monde du travail est-elle due au fait ? Distinction entre classes établies par les élites et classes telles qu’elles sont réellement perçues. Conscience par la différenciation. Homogénéité ne vient-elle pas du regard des élites sur tout ce qui travaillent quel que soit leur secteur : regards négatifs, regard de dévalorisation. Homogénéité peut venir aussi du regard extérieur.

Diversité des encadrements institutionnels : libre/ réglé/ illégaux, invisibles. Cas du travail forcé est-il opposé au travail libre ?

Pluriactivité. Diversité des situations matériels (précarité) et des évolutions (ascension sociale).

Dualité des villes et campagnes/ hommes-femmes et enfants

Reconnaissance des qualifications.

Corrigé :

I- Une unité imposée de l’extérieur ?

D’où vient l’unité éventuelle du monde du travail ?

a) Un monde que l’aspect unifie

Ils concernent plus ou moins tous ceux qui travaillent : à la terre, dans l’artisanat. Les hommes, les enfants les enfants, l’allure des gens qui travaillent, les mains grosses Cf : La Bruyère.

Les habits qui unifient le monde du travail avec une évolution dans le temps. L’habit des travailleurs évoluent.

Amélioration au fil du temps ? Inventaire après décès, le peuple de Paris. Différentiation des patrimoines avec l’amélioration des patrimoines les plus élevés du peuple et la décandance de la majorité.

b) L’image sociale

L’unité du monde du travail vient des élites. Une évolution de longue durée. Le peuple au travail est le bas de la société d’ordre. Valorisation du travail mais pas des travailleurs. Il vient aussi de la police pour qui le monde du travail est un monde dangereux.

c) Le rapport à la matière et aux outils

Majoritairement les travailleurs usent de leurs mains et sont au contact de la matière. Permanances et évolutions, mise en place des machines.

II- Eléments de différenciation

a) L’héritage

Rapport aux biens fonds et rapports à la terre avec l’évolution avec la révolution française. Rupture dans les campagnes.

b) La compétence

Plusieurs marchés du travail, stratégies migratoires, compétences influent sur les revendications. Ex : tondeurs de Sedan, tondeurs qui se pensent comme un corps ce qu’ils ne sont pas.

c) Le statut

C’est toute la question des métiers, de la corporation et des évolutions institutionnelles.

Ou travail contraint/ travail libre

Villes et campagnes

Hommes et femmes au travail

III- Esquisse de typologie

a) Des nanties ?

Repérage des minorités de nanties avec des caractéristiques communes : capacité à accumuler des biens mais aussi des savoir-faire, possibilité d’ascension sociale.

b) Une « honnête » médiocrité

Compagnons, sans-culottes

c) L’indigne salariat (Castel)

Depuis le manouvrier de Vauban jusqu’à l’apparition des travailleurs pauvres

Ex : les proto-industriels.

Cc/ Assurément des mondes du travail, seul le regard extérieur est unifiant, jusqu’à l’expérience des luttes du second 19ème siècle.

Médiévale 09 - 01


 Précédemment : Médiévale 12 - 12


Colomb        Polo



Un troisième appel à la croisade a lieu alors. Elle aura lieu entre 1189 et 1192 et les croisés ne se mettent en route qu'en 1190. C'est réussi, ils augmente la sphère d'influence des États restant et forment une bande de territoire le long de la côte. La ville d'Acre devient probablement la ville la plus influente. Elle est sous le contrôle des ordres de chevaliers (teutoniques, des templiers, des hospitaliers de Jérusalem, …). C'est un pôle de commerce très important, la ville devient une sorte de colonie pénitentiaire. La peine de bannissement en terre sainte en Occident envoie d'ailleurs en exil en terre Sainte certains nobles. Du coup, les ordres ont tendance à y voir une repaire de faussaires.
Le but des Croisés est alors de conquérir l'Égypte, cœur du royaume musulman à l'époque. Mais la croisade souffre de manque de capitaux. Les marchands vénitiens acceptent de prêter de l'argent pour cela mais ils ne trouvent pas qu'ils sont remboursés assez vite. Du coup, les Vénitiens poussent les croisés à prendre la ville de Zadar en Croatie. Arrivés à Constantinople, les croisés sont face à une querelle pour les successeurs à l'Empire, dont un vénitien. Les Vénitiens profitent de cette querelle pour pousser les troupes croisées à prendre l'Empire byzantin dans sa totalité. Cela réduit drastiquement le territoire de l'Empire se limitant à des marge en Croatie et en Turquie. Ces aristocrates peuvent ainsi contrôler tout les points stratégiques en mer d'Égée et contrôle donc le commerce de la mer Noire.



Après cette catastrophe pour l'image des Croisés et de l'Église, c'est un échec moral immense du fait de l''attaque d'un pouvoir chrétien censé être allié. Entre 1218 et 1221, une cinquième croisade à lieu pour prendre l'Égypte. En 1218, ils prennent Damiette et avancent tranquillement. Le sultan Al Kamil leur propose alors de leur rendre les territoires en Terre Sainte. Ils refusent avant de se faire écraser par Al Kamil et ses troupes.
Le pape continue de pousser aux croisades, en 1228 Frédéric II alors excommunié lance sa propre croisade. Il le fera sans combat, en négociant avec Al Kamid. Celui-ci réitère sa proposition et Frédéric II accepte devenant le roi de Terre Sainte. Mais les autorités chrétiennes refusent soutenir l'empereur, face à ce succès de Frédéric II qui n'a pas effectué une croisade classique. En 1244, il perdra ses acquis.

Louis IX tentera à sont tour de faire deux croisades 12481254 et 12651272 pour reprendre l'Égypte de nouveau. Pour la septième croisade c'est un cuisant échec, le roi est capturé et les sultans demandent de fortes rançons qui demandent une levée d'impôts exceptionnelle. La huitième croisade se fait alors qu'il a réussit à redevenir un roi populaire, mais il meurt du typhus en arrivant à Tunis. A partir de 1291, la dernière ville à résister, Acre, tombe et ses habitants se réfugient sur les îles. C'est la fin des Croisades.

Ces croisades furent un véritable gouffre pour les vies humaines et cela a détérioré les relations entre Orient et les deux Occidents. C ela a cependant permis de faire prendre conscience qu'il existe un vaste monde au delà de la région. Le récit des croisades a développé un imaginaire sur l'horizon du monde.

  1. L'impact en Occident : curiosité, goût pour l'aventure et progrès cartographiques

Les récits et les chroniques racontant ces croisades prolifèrent alors. C'est aussi une production géographique puisqu'on décrit les itinéraires, les populations, … Le premier récit populaire fut Faits et gens de Jérusalem raconté par un chevalier anonyme qui suivit Bohémond de Tarente. Mais cela n'est qu'un récit à la gloire des chevaliers Normands. Vient ensuite La Chronique de Guillaume de Tyr, une forme de feuilleton monumentale qui se déroule 23 livres rédigés entre 1169 et 1184. Son originalité vient qu'il est né à Jérusalem mais descend d'une famille occidentale, il vivra toute sa vie ou presque à Jérusalem. Amaury I, roi de Jérusalem le choisira pour qu'il soit le précepteur de son fils Baudouin. Le roi lui demandera une chronique de l'histoire des Arabes et une autre de la région de Jérusalem. Il a donc mis à sa disposition des écrits arabes avec des traducteurs. Il a donc une chronique très bien informée ou il décrit les batailles du point de vue des croisés, sans rien cacher des méfaits de ceux-ci. Il devient archevêque de Tyr ensuite et le succès de sa Chronique connaîtra un grand succès qui lui permettra d'être rééditée en Occident au titre de Estoire d'Héracles.
Pour ceux qui ne pouvaient lire ces récits en latin, les écrits sur le Terre Sainte passaient par l'oralité et les ordres militaires y jouèrent beaucoup, notamment les deux principaux : les Templiers et les Chevaliers teutoniques (au départ juste des secours aux armées germaniques). Pour financer les guerres, ces ordres avaient besoin d'argent et ils ouvrirent des maisons pour recruter des candidats au départ ou des fonds de fidèles sous forme de dons. Pour convaincre les gens de partir à la croisade, on racontait les récits héroïques des prédécesseurs.

Le dernier fait des croisades fut la production géographique. Les intellectuels européens cherchèrent donc à découvrir ces rivages. Le premier texte fut le Liber de existencia riveriarum et forma maris nostri Mediterranei qui décrivait les régions entourant la Méditerranée, l'auteur y avait joint une carte perdue aujourd'hui. Cela permit aussi de produire des cartes et des portulans largement inspirés des cartes arabes. La Carte pisane, conservée longtemps à Pise mais fabriquée à Gênes. L'idée est de faire un repérage sommaire des ports et des directions à suivre. Les meilleures cartes venait de Majorque avec celle d'Angelino Dulcert, première carte précisant la position géographique des îles Canaries. Cette avance des savants de Majorque tient certainement au fait que la ville fut longtemps sous domination arabe. De plus, ce sont des juifs qui se servaient des écrits arabes pour établir ces cartes.
Ces travaux géographiques aussi intéressaient les princes. Ainsi l'Atlas catalan propriété du roi Charles V, cadeau des souverains de l'île de Majorque et établie par Cresques Abraham. C'est un livret de six feuilles qui fait office et de portulans et de vieilles mappemondes. On y trouve aussi le trajet de Marco Polo. Il y a un réel intérêt des élites pour les récits de voyage et les cartes.


  1. La multiplication des découvertes et la fin de l'isolement de l'Occident

  1. Au-delà des routes de la soie, l'approfondissement de la connaissance de l'Asie

Ce ne sont pas des découvertes de territoires, on les connaissait déjà mais on les approfondis. Cela commence par la conquête d'une grande partie du territoire asiatique par Gengis Khan (Tchingis khan son titre littéralement empereur océanique, dans le sens universel), venu de Temudjin en Asie. En 1206, il fédère des tribus mongoles et devient chef de cette alliance. Il conquiert alors le monde prenant Pékin en 1215 et ses successeurs domineront le territoire jusqu'en 1368, en respectant les cultures de chaque pays mais en en restant la tête. Ils progressèrent vers l'Ouest et écrasèrent les troupes russes en 1223 à la bataille de Khalka. Son successeur Ogôdei et nomme son neveu Batu général pour continuer les conquêtes. Ils arrivent ainsi en Pologne, en Hongrie et en Autriche, à partir de ce moment là, on ne peut plus les ignorer.
Innocent IV décide en 1245 d'envoyer des missionnaires pour persuader les Mongoles de se convertir au christianisme. Ce sont des franciscains qui mèneront ce projet avec notamment Jean de Plan Carpin (un italien), qui par son habileté parviendra à prendre contact avec le grand Khan qui déclarera avoir pris note de la tentative de soumission du pape reconnaissant sa faiblesse face aux Mongoles. Jean de Plan Carpin va alors établir une histoire des Tartares. Il voulait convaincre les Occidentaux que les récits méprisant qui circulaient étaient faux, il désirait surtout mettre en garde les Européens en soulignant le danger de cette civilisation, point de vue hostile mais changeant la représentation. Des ambassadeurs mongoles sont ensuite reçus à la cour de Louis IX en l'absence du souverain, ils se présentent comme christianisés (le grand Khan avait un réseau d'espions très habiles et très au curant de nos mœurs). On leur fit des cadeaux en leur offrant des icônes, … Seul un des fils de Batu se convertira vraiment mais cela reste limité.

Marco Polo, fils d'un vénitien et né en 1264, son père Nicolo faisait des affaires marchandes avec les Mongoles, notamment des échanges de bijoux. Cela permit à la famille de jouer un rôle d'ambassadeur auprès du Grand Khan. Ce dernier voulait d'ailleurs récupérer les 100 meilleurs savants occidentaux auprès du pape, sans réponse bien sur. En repartant, son père emmène Marco avec lui passant par les chemins traditionnels de la route de la soie. En arrivant en Chine, le Hubilai Khan en place repère Marco Polo et le prend à sa cour. Marco Polo intégré à la cour du khan, parvient donc à connaître en profondeur les coutumes via l'occupation de divers statuts (ambassadeur, conseiller militaire, …). Il y resta 18 ans avec sa famille, un peu prisonniers et justifièrent leur départ pour servir d'escorte à une jeune mariée d'Asie se rendant vers l'Europe.
En 1295, Marco Polo rentre dans la guerre de Venise contre Gênes et est fait prisonnier par Gênes pendant trois ans. C'est donc dans une prison génoise qu'il rédige Le Récit des Merveilles qui passionnera les Occidentaux avec 143 versions différentes de ce récit. On a donc mieux compris le fonctionnement des Mongoles, notamment avec les postes. Au XIV° siècle on sait qu'il existait 50 000 chrétiens convertis au christianisme, mais ce siècle est celui où on se désintéresse quelque peu de ce continent puisqu'on a découvert d'autres continents. Le XIII° siècle fut celui de l'Asie, le XIV° se tourne ailleurs.


  1. Des îles de Méditerranée à l'Afrique

Suite à l'Asie, l'horizon le plus accessible devint l'Afrique et le renforcement des royaumes chrétiens d'Espagne à partir de 1212 a permis les entreprises maritimes vers le Sud. Mais le détroit de Gibraltar fut longtemps un obstacle. Quand on parvint enfin à le passer, on met en contact Afrique et Espagne.
On repère alors les premières îles de l'Atlantique (Iles Canaries en 1259, Madère en 1350 et 1427 pour les Açores). Les Iles Canaries seront les premières à faire l'objet d'une occupation avec le Sieur de Béthencourt qui colonise la contrée par une brutale exploitation des populations locales qu'on force à exploiter les cultures de canne à sucre.

Les Portugais sont les suivant dans la découverte et l'installation des européens en Afrique. Ainsi Henri le Navigateur, troisième fils de Jean I, roi du Portugal, va consacrer son énergie et son argent à la découverte de la côte africaine. Cela débute avec la prise de Ceuta en 1415 (toujours enclave espagnole au Maroc aujourd'hui, mais portugaise à l'époque). Les portugais établiront des présides (comptoirs) le long de la côte marocaine. Leur but est d'abord de contrôler les routes commerciales de l'or de l'Afrique vers l'Occident. En plus, cela permit de réduire les crises de blé régulières auparavant. Malgré la volonté de prendre le Maroc, cela ne put se faire notamment à cause de la guérilla espagnole qui voulait faire de même.
En 1434, les navigateurs passent enfin le cap Bojador et peuvent explorer plus au sud l'Afrique. Ils découvrent alors le Cap Vert et commencent leur entreprise esclavagiste par des captures sauvages qui servent de main d'œuvre au Portugal pour cultiver les terres. Dés 1442, les Portugais demandent une bulle d'indulgence au pape pour leurs actes péchés commis en Afrique, le pape dispense de pénitence tous les Portugais. Le commerce prendra son essor dès 1444.
Entre 1482 et 1488, sous l'égide de Diego Cam et de Bartolomeu Dias, deux navigateurs ont posé une colonne de pierre avec leurs noms et l'année pour montrant leur progression. Ils sont parvenus à passer le cap de Bonne-Espérance. Grâce à l'expérience des navigateurs précédents, Vasco de Gama parvient à atteindre l'Inde par voie de mer, il arrive à Calicut. Il y a alors l'établissement de liaisons régulières entre Inde et Europe pour le commerce.

  1. Des Indes à l'Amérique

Cristophe Colomb, génois et Italien fils d'un marchand de textile commença son apprentissage de navigation en Méditerranée pour son père. En 1476, il s'installe à Lisbonne où son frère exerce le métier de cartographe. Il y apprend tant bien que mal la géographie. Il établit alors l'idée de partir vers l'ouest pour atteindre l'Inde. Il a certainement repris une idée d'un savant florentin dont les écrits circulaient dans les milieux spécialisés. D'abord projet présenté au Portugal, Colomb est rebuté, il y avait trop d'argent engagé dans la route par l'Afrique et il avait fait des fautes de calcul. En fuite à cause de ces créanciers, Colomb arrive en Espagne et se devient proche de la reine de Castille. Celle-ci est intéressée par les projets de Colomb à cause du retard espagnol en navigation sur le Portugal. Une commission est formée pour évaluer le projet de Colomb et trouve toujours des fautes. Il parvient par les grâces de la reine d'avoir trois bateaux, des privilèges d'anoblissement et des titres et 10% des richesses des territoires qu'il découvrira.
En août il part vers l'Ouest et trouve des terres en octobre 1492. Persuadé d'être au Japon, Colomb vient d'arriver au San Salvador aux Bahamas. Il découvre alors Cuba rapidement ensuite. A Cuba il recherche le Grand Khan sans succès, il décide en revanche de revenir avec des Indiens, où ce qu'il croît en être. Le Portugal se réveille et conteste la légitimité des terres des l'Espagne, Colomb à travailler au Portugal. En 1494, Espagne et Portugal rédigent le traité de Tordesillas, fixe une ligne de partage du monde inconnu l'Afrique et une pointe du Brésil au Portugal, l'Amérique à l'Espagne.
En 1493, Colomb repart avec 17 bateaux et des colons pour mettre en valeur l'actuelle Haïti. On exploite tout de suite les populations. Comprenant qu'il n'est pas au Japon, il développe les Bahamas. Ce n'est qu'en 1498 qu'il pose vraiment le pied en Amérique au Détroit de l'Orénoque.

Mais les conséquences sont dramatiques pour les populations locales, on pense qu'elles furent décimées surtout par des maladies contre lesquelles elles n'étaient pas immunisées. On pense être passé de 3 millions (sans certitude) à 1 million en ??? et à 60 000 au début du XVI° siècle. Le premier personnage qui dénoncera l'extinction des indigènes dès que les Espagnols posent le pied à terre, c'est Bartholomée de las Casas mais il n'a pas d'écho. Rapidement les Espagnols combinent à la fois les trajets vers l'Amérique et ceux vers l'Afrique pour remplacer les populations américaines par des populations africaines.


La perspective dont les Européens ont abordé les terres extérieures est toujours utilitariste (religieuse ou économique). C'étaient des réserves d'hommes et de biens susceptibles de renforcer la puissance des institutions qui les ont découvertes. Ce n'est pas une vision scientifique avec des hommes seuls libres et rêveurs, les pouvoirs souverains jouent pour beaucoup et interviennent dans la prise des territoires en donnant les fonds et pour pouvoir prendre le dessus sur les autres pays et royaumes européens. Jamais les hommes ne sont pris en compte dans ces calculs économiques et de puissance, qu'ils soient indigènes ou nationaux partis comme colons.

Contemporaine 09 - 01

Précédemment : Contemporaine 12 - 12



Dessin de l'exécution des derniers Communards au mur des fédérés


La commune de Paris


La Commune est un cas particulier difficile à définir et sa place est contestée dans les Révolutions du XIX° siècle, par contre c'est une vraie transition vers les Révolutions du XX° siècle.


  1. Vers la Commune

2 septembre 1971, la France est défaite à Sedan où l'empereur est fait prisonnier par les Prussiens. La guerre avait débuté en juillet. Ce manque de pouvoir en France provoque une situation quasi-insurrectionnelle à Paris dés le 3 septembre 1971. La foule se masse au palais Bourbon et réclame la République, les députés républicains élus aux dernières législatives y sont. On trouve Jules Ferry, Favre et Gambetta. Pourtant aucun de ces républicains ne veut de la République. Gambetta déclarera qu'ils ne peuvent pas proclamer la République alors que la défaite de la guerre n'a pas encore eut lieu, cela saperait le régime. Les députés nomme un gouvernement de Défense Nationale mais esquive le mot République. Ils ont aussi peur que la situation parisienne quasi-insurrectionnelle sape ce régime. Le 4 septembre la foule entre dans l'hémicycle. Sous la pression de la foule, le mot de République est prononcée. La foule part donc à l'hôtel de ville pour affirmer la République. De plus, socialistes et Blanquistes se sont installés à l'hôtel de ville avec un drapeau rouge flottant sur le bâtiment. Ils sont prêts à réclamer la République sociale universelle. Mais les députés républicains arrivent, soutenus par le peuple. Ils remettent le drapeau tricolore et proclame officiellement la République ce jour là.

Ailleurs en France la situation est similaire, une commune insurrectionnelle avait eut a Lyon. L'annonce de la République et le contexte de guerre font qu'en province cela se calme rapidement sans recours à la répression. C'est déjà une forme de révolution mais particulière, dans l'ordre et le calme, sans violences. Ceci dit, la pression populaire a renversé le régime en place et instauré une République qui est légitimé par ce peuple. Objectivement c'est une Révolution.

Les armées allemandes avancent vers Paris de leur côté. Les Républicains renouent avec 1792 et voyant que la France manque d'hommes, ils appellent le peuple à s'enrôler dans la Garde Nationale. Celle-ci crée le 13 juillet 1789 fut maintenue sous la Révolution, l'Empire et la Révolution avant d'être supprimée par Charles X puis réinstaurée d'elle-même ensuite. Cette Garde Nationale est lourde de sens. Même si elle fait peur à certains, la Garde Nationale est nécessaire et gonfle les rangs armés français à Paris (de 20 000 hommes à 300 000 hommes). Pour y pousser, Gambetta donne une solde à ce peuple qui permet d'enrôler des ouvriers au chômage. On a donc 300 000 hommes armés dans Paris. En Bretagne et en Vendée le fils du Chouan, Henri de Cathelineau, lève les troupes chouannes. En Italie Garibaldi monte ses troupes pour secourir la France, mais tout cela s'avère vainc. Il existe deux sièges du pouvoir Paris et Tours, mais le gouvernement manque de légitimité et des communes se soulèvent et disparaissent un peu partout. Gambetta fuit Paris en ballon et promet l'élection d'une Constituante pour calmer les esprits.

Le siège des Prussiens est très dur à Paris, on manque de nourriture et on mange les animaux du jardin des plantes. Bakounine, le révolutionnaire russe est à Paris. L'armée française enchaîne les défaites en particulier celle de Metz à la fin d'octobre 1891. L'extrême-gauche dénonce le commandement militaire qu'il accuse de trahison et le gouvernement qui serait inefficace.
La révolution patriotique de Paris est instrumentalisée par l'extrême gauche et le 31 octobre 1871, une insurrection naît à Paris pour instaurer une République démocratique et sociale comme en 1793 et en 1848. Le cri « Vive la Commune ! » est partout, la foule envahit l'hôtel de ville. Là ça se calme car les Gardes Nationaux soutiennent le peuple et les membres de l'hôtel promettent les élections rapidement.

Le mot Commune n'est pas clair pour l'époque, certains y voit une nouvelle municipalité, d'autres un nouveau gouvernement. Mais Gambetta prend peur face à la situation explosive de Paris. Il organise alors un plébiscite demandant si la population souhaite maintenir le Gouvernement de Défense Nationale. C'est un oui massif qui relance la légitimité du gouvernement contestée par certaines communes des France. L'extrême gauche tente de relancer la Révolution sans succès. Les Allemands arrivent aux portes de Paris, la Garde Nationale fait une sortie avortée mais son héroïsme est renforcée et cela lui forme une aura qui lui sera utile.
Le 22 janvier, Paris tombe et le Gouvernement entame une négociation avec Bismarck pour des pourparlers de paix. Bismarck lève le siège de Paris et prive les soldats de leurs armes. Par contre il maintient la Garde Nationale, laissant une bombe à retardement qui affaiblit les autorités et gêne les discussions du Gouvernement avec l'Allemagne.

La nourriture revient à Paris ce qui entraine émeutes et pillages qui illustre la situation tendue. L'armistice permet le début des élections ce que souhaite Bismarck qui veut négocier avec le pouvoir légitime. Le 8 février 1871, le suffrage universel masculin vote mais ces élections ne se firent pas tant sur la forme du régime que sur le fait de continuer ou non la guerre. Monarchistes et conservateurs coté paix, républicains et radicaux coté guerre. Les Français votent la paix et se retrouvent avec une Assemblée de monarchistes et de conservateurs avec un tiers de Nobles. Paris a voté la guerre de son coté (36/40 députés parisiens étant républicains ou socialistes), comme l'Alsace et la Lorraine.
La présidence de la république est confiée à Adolphe Thiers qui se donne pour tâche première la négociation de la paix. Il accepte donc tout : perte de l'Alsace et de la Lorraine, les indemnités extrêmement élevées, le défilé allemand sur les Champs-Elysées, … A cette annonce, des députés républicains quittent l'Assemblée dont Gambetta. Cela renforce le conservatisme de l'Assemblée. A Paris, la Révolution redevient violente, à l'annonce des conditions attroupements place de la République. La Garde Nationale manque de peu de tirer sur les Allemands.

A Paris, la Garde Nationale élit le Comité central représentant des Fédérés, les chefs de bataillons sont réunis. Ce comité se place contre l'Assemblée et refuse de reconnaître l'autorité qui fait honte à la France. Paris redevient factieuse et l'Assemblée prend peur pour se réfugier à Versailles (ouille). Elle enchaîne des mesures impopulaires. A la fin de la guerre, les commerçants et les artisans lourdement endettés sont sommés de rembourser leurs frais, les condamnant à la misère. De plus, la solde des Gardes Nationales est supprimée condamnant de nouveau des hommes à la misère. Les Gardes Nationaux se soulèvent et publient un programme patriote plus que révolutionnaire. C'est un programme plus légaliste que révolutionnaire qui demande du pain et un toit.
Le gouvernement se durcit et désire dorénavant désarmer Paris qui avait en plus des armes des Gardes Nationaux des canons. Ces canons étaient assemblées sur la butte Montmartre : le champ polonais. Le 18 mars 1872, Thiers ordonne à l'armée de récupérer de nuit et discrètement les canons. L'armée attelle les chevaux et le bruit de ces bêtes réveillent les Parisiens qui donnent l'alarme, peuple et gardes nationaux arrivent, l'armée fraternise rapidement, les canons sont récupérés et les généraux Lecomte et Thomas sont fusillés sur le Champ. Thiers décide alors d'abandonner Paris à l'insurrection voire à la Révolution, il retire les forces armées, le gouvernement et vide Paris de ses représentants officiels. Son objectif évitait que l'armée ne fraternise avec la Commune. Ensuite cette technique permet de partir pour revenir avec de nouvelles troupes et d'écraser Paris.
La Commune est née d'un sentiment patriotique blessé, d'un sentiment républicain inquiet et d'une situation sociale difficile et tendue. Les causes de la Commune sont les blessures du siège et ses conséquences économiques. Autre cause, l'Assemblée conservatrice pour la paix mais contre la Commune et cette dissension entre peuple et État n'a cessé de croître. Il faut donc regarder l'organisation, le renforcement et la structuration d'une mouvement républicain pour une République sociale et démocratique qui émerge dans le souvenir de 1793 et de juin 1848. C'est aussi le résultat d'un mouvement socialiste et anarchiste, moins que ce qu'on a pu en dire, qui s'est structuré sous le Second Empire et rêve d'une Révolution Prolétarienne.


  1. Paris insurgé

  1. Vers la Commune

Paris vidée de pouvoir, va donc agir vite en cherchant des solutions. Les Parisiens érigent alors des barricades même sans ennemis, car ils se doutent d'un retour de l'armée française et puis cela permet de dire que c'est la Révolution. Ces barricades sont particulièrement solides et constituées de canons. Les photos qu'on a gardé sont celles d'un photographe anonyme, on sait que c'est le même mais on ne connaît pas son nom. Une science des barricades s'est formée de Révolutions en Révolutions le tout nourrit des expériences militaires. Les barricades sont défendues par les Fédérés et les Gardes Nationaux. Le comité de la Garde Nationale s'installe à l'hôtel de ville et redonne une solde aux Gardes Nationaux. Mais la situation est confuse, ce comité n'a pas tout son soutien. Certains arrondissement tombent sous le pouvoir de socialistes plus extrémistes que cette Garde Nationale. Le Comité annonce donc des élections pour élire la Commune. Les élections ont lieu le 26 mars 1872, l'abstention est forte, 50% car certains étaient partis, d'autres ne soutenaient pas la tournure des évènements. Ainsi la moitié des votes fut hautement révolutionnaire et les autres votes furent des Républicains plus modérés proches du Comité. La Commune est proclamée est s'installe à l'hôtel de ville avec le drapeau rouge.

  1. L'œuvre de la Commune

La Commune durera 60 jours riches en mesures. D'abord des mesures sociales immédiatement nécessaires : moratoire des dettes des artisans, moratoire des dettes de ???, les monts de piétés rendent les objets de moins de 20 francs. On réquisitionne les logements vacants pour loger les gens sans logement. On interdit au patron tout ce qui est amende ou retenues au salaire sur les ouvriers. On abolit le travail de nuit. On réquisitionne les ateliers de travail sans patron qu'on laisse les ouvriers gérés d'eux-mêmes. Des mesures anticléricales suite à l'alliance entre l'Église et l'Empire. On supprime l'objet de culte et on nationalise les biens de l'Église. On rend les actes notariaux gratuits. On adopte le drapeau rouge et on revient à l'an LXXIX (79).
La Commune voulut aussi réformer l'État par séparation de l'Église et de l'État, une école laïque gratuite et obligatoire, une justice gratuite rendue par des juges élus et autonomes du pouvoir, un enseignement professionnel, une République démocratique avec un contrôle des élus par leurs électeurs, un mandat de type impératif. La République démocratique et sociale de 1792 et 1848 est de retour, ce n'est pas une Révolution marxiste.

D'autres villes de province imitent Paris à ses débuts. On a Lyon, Marseille, Toulouse, Saint Étienne, Narbonne et Le Creusot entrent aussi en insurrection. Le temps que la Commune parisienne envoie des émissaires, les mouvements étaient écrasés par les forces de l'ordre. Cette œuvre se faut dans un Paris en effervescence révolutionnaire avec des clubs, des débats des journaux, … C'est le Paris de la boutique et de l'échoppe, il y avait peu d'industries à l'époque. On a une forte présence des femmes à cette époque dans les mouvements mais sans reconnaissance social en politique (Louise Michel, Andrée Léo)..

  1. Vers l'écrasement de la Commune

Début avril 1872, seule Paris est en Commune après une tentative échouée de reprendre Versailles. Thiers attaque donc Paris à l'Ouest et demande aux Allemands d'empêcher les fuyards de sortir à l'Est. La Commune entre donc en guerre ce qui l'empêche de réformer l'État. Cette guerre réveille les divisions et les conflits au sein du peuple et radicalise les mouvements. Ainsi la guerre fragilise la Révolution.
Cela commence mal car l'armée de Versailles fait des prisonniers, les désarme et les fusille sans jugement. Apprenant cela, la Commune débat et les plus radicaux imposent la déclaration du 6 avril 1872 sur les otages (prêtres, juges, soldats prisonniers, …). Ce débat sur les otages fut difficile et divisa profondément les communards. Mais cela resta une mesure sans traduction politique au départ. Pour marquer leur désapprobation, le lendemain les Gardes Nationaux brulent la guillotine place Voltaire.
Le mouvement continue avec l'institution le 1 mai 1872 d'un Comité de Salut Public et d'un procureur. Thiers utilise cela pour réveiller les souvenirs de 1793 mais il n'y a toujours pas de morts. Par contre on s'attaque surtout aux bâtiments (chute de la colonne Vendôme, on brule les appartements de Thiers). La Commune perd du terrain sur les armées de Versailles et le 2 mai 1872 on tue 80 otages dont l'archevêque de Paris.
Le 21 mai 1872 les Versaillais entrent à Paris par l'Ouest, c'est le début de la Semaine Sanglante. Les Parisiens reconstruisent des barricades entrant dans une logique de guérilla. Les Versaillais bombardent la ville à coups de bombes incendiaires qui enflamme Paris. Les Parisiens répliquent par le feu. Le centre de Paris a donc été ravagé par ses feux. On a imputé après la Commune ces incendies aux Communards. Les armées versaillaises tuaient tout les soupçonnés d'être Communards. Pour venger les généraux tués, les Versaillais tueront aussi les femmes et les enfants. Les combats furent impitoyables et sanglants. Le 28 mai 1872, les derniers communards furent fusillés sur le mur du Père Lachaise.

Les combats furent si terribles qu'Andrée Léo disait que les morts étaient si nombreux que le sang ne partait pas de la place ???. Aujourd'hui on estime à 20 000 le nombre de Communards tués contre 900 Versaillais, le rapport temps et morts en fait le pire massacre du XIX° siècle. Ensuite les Versaillais ont capturé des familles pour faire sortir les Communards et ont utilisé les photos pour les identifier. 36 000 personnes arrêtées, 10 000 emprisonnées, 5 000 déportées et 100 exécutées.


  1. La Commune fut-elle une Révolution ?

L'échec de la Commune et sa limitation au cas parisien en ferait une insurrection mais il s'agit avant tout d'une Révolution de part sa portée. Elle est centrale dans la mémoire des révolutions du XX° siècle. Lénine est momifié dans un drapeau de la Commune, l'Internationale fut écrite par un Communard, la Chine repris cette idée avec Mao.

La mort des Communards ne fait pas la mort de la Commune, les mesures mises en place ou prévues furent reprises. Les Républicains qui ont soutenus Thiers dans sa répression l'ont fait pour donner une chance à la République. Mais cela resta une blessure chez ses individus. L'histoire leur donnera raison car l'écrasement de la Commune a donné des appuis à la République. Classe moyenne et classe républicaine soutinrent la république.
Certains historiens soutiennent que Thiers agit dans ce sens pour montrer le vrai visage des conservateurs. En effet, par la suite, les républicains et Thiers ont ainsi déconsidéré l'armée monarchiste et les monarchistes en général. Dans les 20 ans qui suivirent, le programme de la Commune fut appliquée. Marx dira que la Commune est la première Révolution du XX° siècle, « glorieux fourrier » selon lui. Il s'agit peut être plus de la dernière du XIX° siècle puisque les combattants sont sociologiquement les mêmes, la Commune n'a pas été prolétarienne, leurs idéaux sont proches de 1848 plus que de l'Internationale. Les membres de l'Internationale étaient minoritaires et agirent de manière limitée. La Commune est le crépuscule sanglant des Révolutions du XIX° siècle.

dimanche 8 janvier 2012

Sociologie des TIC : Séance 9 : Internet.

Chapitre 9 : Internet
Sociologie des imaginaires sociaux. Flichy/ Picon/ Mattelart

Les sociologues des imaginaire sociaux s’intéressent aux techniques. Ils veulent montrer que la technologie dépend de ce que devrait être le monde social ou plutôt à quoi ressemble l’imaginaire sociale. Par exemple lorsque la radio a été inventée, on pensait que la radio allait pouvoir rassembler les individus et qu’ils pourraient tous communiquer entre eux. Les militants de la radio imaginaient un autre monde, meilleur que celui d’aujourd’hui. Ce monde meilleur était souvent projeté dans l’avenir.
On va voir que des imaginaires sociaux de ce type ont joué un très grand rôle dans les débuts d’Internet.
  1. La première période, la phase initiale du démarrage de Internet. La transformation d’une informatique de calcul à une informatique de communication avec le projet de relier les ordinateurs les uns aux autres via le réseau téléphonique (Licklider qui travaillait aux EU)
Licklider était un chercheur aux Eu qui travaillait à L’ ARPA (Advanced Research Project Agency) qui est l’organisme chez les militaires américains qui finance les projets les plus avancés. S’y développe un projet qui relie les ordinateurs car on veut rendre le pays insensible aux attaques nucléaires soviétique. Car si le pays est trop centralisé, les soviétique n’auront qu’à toucher un point pour abattre le pays. Donc en reliant tous les ordinateurs le pays sera presque invincible.
Premier réseau : Arpanet en 1970 avec 13 ordinateurs en réseau. En 1972 on passe à 23 ordinateurs et en 1975 on en a 57 en réseau.
Au début des année 70 la réussite de Arpanet suscite beaucoup d’intérêt chez les informaticiens militaires ou non. Certains lancent un autre réseau à peu près sur le même modèle que arpanet : usenet (unix système d’exploitation propre aux informaticiens).
Ce 2ème projet souhaite se démarquer sur projet arpanet. Tout ce passe dans les université américaines. Le monde universitaires notamment les étudiants est un univers social et politique très particulier. C’est un des berceau de ce qu’on appelait la contre-culture. C’est dans les université américaine qu’on commence à expérimenter les nouvelles drogues, on lutte contre le patriarcat, on prône le non mariage, premières communauté hippies, mouvements militants contre la guerre su Vietnam, mouvement marxiste qui conteste le capitalisme occidental et le culte de la richesse. Les mouvements étudiants de l’époque étaient fondamentalement anarchiste et libertaire. Ils combattaient toutes les formes de hiérarchie pour amener le chaos et la liberté.
Tout commence en 70-80 dans les universités de Duke et de Caroline du Nord. Deux étudiants en informatique on développé un protocole informatique très proche de Arpanet qui permet aux deux ordinateurs de communiquer : usenet (deux autres noms possible : chaos net ou spider net). Des noms qui connotent de l’anarchie et de la contre culture.
En 1980, un des concepteurs écrit : « un des but de usenet est de fournir l’opportunier ç chaque système unix de tirer avantage d’un réseau informatique. Si vous voulez c’est l’arpanet du pauvre ».
L’objectif du deuxième réseau de favoriser la coopération au sein d’une communauté d’informaticien non relier au réseau arpanet et qui donc ne bénéficient pas de l’énorme puissance financière du ministère de la défense et de l’ARPA. Ce sont des individus qui revendiquent cette pauvreté. Leur pauvreté est la marque de leur indépendance. Ils sont indépendants les élites autoritaires et du pouvoir. La principale fonction de ce réseau est l’échange de documents. Ça reprend tout le vocabulaire des petits journaux étudiants. Les documents s’appellent des articles. Ils sont regroupés dans des ensembles thématiques : newsgroupe (= répertoire, dossier sur disque dur).
Au milieu des années 80, une deuxième rupture. Au sein de usenet, le nombre de newsgroupe ne cesse d’augmenter. Il faut alors faire une classification de niveau supérieur. En 1986-87, de grands thèmes généraux apparaissent. Les deux premiers sont propres à la recherche informatique : computer et science. Les trois suivants sont plus propres aux débats étudiants : society, recreation (jeux et hobbies), miscellaneous (divers) et news (actu de usenet). La particularité de tout ça c’est qu’on a un monde sans contrôle et très animé à tel point qu’apparaissent des thèmes qui gênent car ils sont plutôt sexuel. Apparaît alors un nouveaux thème dans lequel on met tout ce qui gène : talk.
Ce caractère périphérique de talk commence à créer des tensions. Les personnes qui voient que leur contribution est mise dans talk décident de se séparer des autres et crée une huitième rubrique : alternative. Qui prend une forme abrégée : alt. Le choix de cet adjectif ne doit rien au hasard. Cet adjectif notamment à cette époque désignait tous les mouvement sociaux et culturel qui échappaient au contrôle de la société. L’un des fondateurs de ce domaine, Robert Reid, écrit un certain nombre de documents ou il justifie ce choix. Il y a l’idée que quelque chose ne peut pas disparaitre suite à une décision unilatérale et il ne veut pas définir une position sur laquelle le réseau doit fait. Dans les quelques années qui suivent, le réseau Usenet continue de croitre de manière importante et désordonnée. En 90, Reid commente cette évolution. « dans le passé chaque site a effectué une sélection de ce qu’il proposait (chacun fait ce qu’il veut). Cela a rendu Usenet moins unifié et plus différend au long du temps mais cela fait partie de l’anarchie et de la liberté pour lesquelles Usenet s’est toujours battu ».
La différence avec arpanet : Usenet est le premier réseau informatique qui s’ouvre à l’extérieur. Arpanet reste fermé sur lui-même pour des raisons de sécurité nationale. L’incontrolabilité faisait partie de leur engagement. On voit bien qu’on a un cas d’action technique, de développement technique porté par des valeurs et par des représentations sociales. C’est la raison pour laquelle on peut analyser ces projets techniques à partir de la sociologie de la mobilisation. Elle fait partie de la sociologie politique. C’est cette partie qui étudie les mouvements sociaux. Cette sociologie s’intéresse aux individus qui parviennent à mobiliser les autres, à les émouvoir à leur faire éprouver de l’indignation et de tels individus sont souvent appelés des entrepreneurs de causes. Car ils prennent des initiatives et qu’ils mettent tout ça au service d’une cause. Leur particularité est d’être capable de sortir les autres de l’inaction, de les mobiliser tous ensemble dans un but précis (ex : libération de prisonniers politiques, protection d’un lieu naturel, mouvement pour la fin de la guerre du Vietnam etc).
Comment font-ils ? ils donnent des clés de compréhensions aux individus qui les entourent ; ILS aident les autres à construire du sens à partir de leurs difficultés personnelles. Ça permet aux autres d’organiser une expérience qui sinon peut être difficile a expliciter et ca permet d’unifier les indignations que vont ressentir les individus (ex de sociologue : Cefail et Aliasoph). Cette sociologie de la mobilisation a montré que pour parvenir à cette unification il faut construire un cadre identique pour tous les individus. Chaque individu a sa façon de comprendre une situation. Pour les faire travailler ensemble il faut aligner les cadres d’actions des individus. Ça implique une montée en échelle. Les entrepreneurs de causes sont souvent capable de mobiliser des petites régions pour monter à l’échelle supérieur. Ville département région pays etc. rejoint la sociologie des imaginaires sociaux car ils sont un très puissant levier d’unification et de mobilisation.
  1. Comment Usenet est devenu Internet
On avait un simple réseau national aux EU et propres aux informaticiens. On a après un réseau mondial parmi l’ensemble des chercheurs universitaires.
Les imaginaires sociaux étaient très présents surtout les individus et organisations se vivaient, se représentaient comme la pointe avancée du progrès : la nouvelle frontière. Comme le pionnier américain qui progresse sans cesse à la découverte. Pour eux, les individus défrichaient de nouveaux territoires qu’ils mettaient au service des autres.
En 79, arpanet ne concerne que 1/8 des informaticiens et universitaires américains pour des raisons de secrets militaires. Arpanet est un monde très clos mais les progrès techniques de communication intéresse énormément le monde de la recherche. Intéresse très tôt la NSF (National Science Foundation). Le fonctionnement de la recherche est peu différent de la France. Les laboratoires ont très peu de budget propre. Pour avoir des sous il leur faut en demander à la NSF. La NSF s’intéresse à arpanet au moment ou un des comités suggère que la mise au point d’un tel service « créerait un environnement de pionniers qui permettrait d’offrir une nouvelle technologie, des outils de nouvelles coopération et de partage des ressources pour des équipes géographiquement éloignées ou pour des chercheurs isolés ». on retrouve toutes les images de la nouvelle frontière, des chercheurs qui sont des pionniers qui ont besoin d’être connecté aux autres pour avancer. Ainsi, la recherche américaine doit être une avant-garde technologique pour avancer. Il faut parvenir à relier les uns aux autres des chercheurs trop isolés et séparer les uns des autres.
La NSF n’accepte de financer des projet de ce type qu’à la condition que des connexions soient possibles pour tous les universitaires. Objectif d’ouverture maximale, idéal d’universalité de l’accès. Il ne fallait pas qu’il soit réservé à une élite. Tous les universitaires devaient pouvoir être relié. Au milieu des 80, il y a aux EU, un premier réseau reliant les universités ensemble qui a comme grande différence avec Usenet qu’il a débordé totalement le secteur de l’informatique et connecte tous les chercheurs dans toutes les disciplines. C’est à ce moment qu’apparaît une difficulté. Il y a une telle prolifération de réseau qui se développent que les informaticiens ont du mal a les relier et à les faire fonctionner ensemble. C’est à ce moment là qu’apparaît une solution protocole par paquet.
A l’origine de cette solution : Robert Kahn qui travailler pour l’ARPA et se pose la question du dialogue entre des réseaux différents. Il se dit qu’il faudra sans doute trouver le moyen de relier entre eux des réseaux conçus selon des principes différents. Il réfléchit à ce qu’il appelle une architecture inter-réseaux. C’est à ce moment là qu’il invente la transmission par paquet. Rupture technique. L’idée s’inspire du transport de marchandise par containers. Aujourdh’ui, dans le transport maritime sur les océans, toutes les marchandises sont transportés dans des containers de taille identiques. Les containers sont identiques mais peuvent contenir des choses différentes. L’idée est de découper un fichier (peut importe son format) en une multitude de petits paquets qui circulera selon son itinéraire jusqu’à destinations. Ce n’est qu’à l’arrivée que les paquets seront réunis pour reconstruire le fichier. Cette architecture est ouverte et laisse leur autonomie à chacun des réseaux. Protocole qui peut être utilisé sans obligé les réseaux connectés à s’unifier. On retrouver les valeurs d’autonomie, d’ouverture de liberté et d’égalité. Dans la vision de Kahn, les paquet circule dans un réseau sans centre. L’idée était de pouvoir faire circuler les informations dans un système qui n’a pas d’autorité centrale, donc pas de hiérarchie. Parce que ce protocole permet de relier entre eux des réseaux, on l’appelle Internet Protocole IP.
Ce nouveau protocole est testé dès 74. Est officiellement adopté par le ministère de la défense en 80. Tout le réseau arpanet bascule sur ce nouveau protocole en 83. C’est à ce moment là qu’on commence à changer le nom de Arpanet pour devenir Internet.
C’est le moment où apparaît une nouvelle notion de John Quaterman (chercheur informaticien). Il réfléchit à ce qui apparaît quand on connecte les réseaux avec un protocole unique. Il invente un nouveau mot : the Matrix (la matrice). « la matrice est un méta-réseau mondial de réseau d’ordinateur inter-connectés qui ressemblent à ceux du téléphone, de la poste et des bibliothèques ». idée qu’on est entrain de construire quelque chose qui va devenir un équivalent de ces grands réseaux d’informations et de communications qui à ce moment là fonctionne mondialement. Chaque pays a son réseau téléphonique qui permet à n’importe quel individu de téléphoner à n’importe quel individu. idem pour la poste et les bibliothèques pour les prêts de livres. Quaterman commence à le concevoir pour les réseaux d’ordinateur. « c’est un outils majeur pour la recherche universitaire et industrielle ». on est vraiment à la fin de la troisième période. On est sorti du monde des informaticiens et des EU. On a un système propre à la recherche mais totalement globalisé.
C’est le moment où certains des informaticiens publient des romans de science-fiction : le cyberpunk. Les romans qui décrivent un futur proche, qui se veulent très différents des romans de SF de l’époque. On revient sur terre, futur très proche mais les ordinateurs ont été connectés les uns aux autres pour former. un deuxième monde, un monde virtuel, parallèle. Le plus célèbre : Gibson « le Neuromancien ». il commence à décrire la matrice en se branchant par une connexion neurale au réseau. On a l’intégralité de son système sensorielle connecté à la matrice. D’où le neuromancien.
  1. Réseau mondial de recherche
Comment est apparu au dessus de cette architecture une autre couche qu’on a appelé le Web ?
Si on se place à la fin des années 80, on a un réseau internet tout a fait fonctionnel mais qui est essentiellement utilisé pour la communication et la coopération. Dans la grande majorité des cas, il est utilisé pour envoyer des informations à quelqu’un. Mais on l’a vu, dans l’imaginaire des premiers concepteurs, internet ne devait par servir qu’à ça. Il devait servir aussi à informer et permettre l’accès de tous à la connaissance.
Dès les tous premiers pères fondateurs, il y avait une vision imaginaires utopique. Cette vision a été notamment développé par Engelbart et Ted Nelson. On considère que à l’origine il y a les travaux de Licklider et Englebart. Nelson est quelqu’un d’illuminé, à moitié fou. Se dit lui-même comme un visionnaire en avance sur son temps. Ecrit des livres un peu délirant (Dream Machine). Il décrit dans ce livre un peu fou à quoi tout ça va mener. A quoi ce monde dans lequel sont disponible des machines à rêve auxquelles on se connecte sans difficulté. On accède grâce aux machines à tous les savoirs de l’humanité. Et tous les savoirs sont reliés les uns aux autres. « tous ce que vous cherchez est là, instantanément, connecté à pleins d’autres choses. Tout le papier qu’on véhicule est éliminé. Ce système grandiose indique une voie nouvelle à l’humanité ». on a cette idée qu’on peut accéder sans tous les papiers à l’ensemble des connaissances humaines. Ces connaissances sont essentiellement imaginées comme des textes reliés les uns aux autres. Ils utilise pour la première fois le mot Hypertexte. L’idée c’est l’ensemble de tous les texte de l’humanité reliés les uns aux autres. « le véritable rêve est que tout soit dans l’hypertexte » phrase de son livre.
On a bien chez lui, un idéal du savoir complet, universellement accessible. C’est une utopie qu’on retrouve beaucoup et notamment chez ceux qui ont créer le protocole par paquet. Une des idées de Kahn et de Cerf est « la grande bibliothèque numérique ». en 88, ils publient un livre, projet d’interconnection de toutes les bibliothèque du monde. L’idée c’est que quand un utilisateur fréquente une bibliothèque et qu’il ne trouve pas son ouvrage. Son besoin est orienté vers d’autres bibliothèque avec son besoin en document numérique. Ils imaginent un outils intelligent, le Knowbot. Il s’agit d’un robot immatériel présent dans le réseau, qui aurait une intelligence qui lui permettrait de comprendre la demande de l’utilisateur pour aller chercher ce dont il a besoin. Ce qu’on voit, c’est qu’à nouveau on a à faire à des vision imaginaires du futur qui ont pour but la consultation. C’est au sein de ces projet qu’apparaît la notion d’hypertexte. Elle s’appuie sur des imaginaires très futuristes et humainement très généreuse (n’importe quel individu va pouvoir accéder à toute la connaissance de l’humanité). Cet espèce d’idéal on le retrouve chez ceux qui développeront le Web.
A Genève, au Cern (Centre Européen de Recherche Nucléaire), Tim Berners-Lee. Il est passionné par tous ces projets. Il considère que dans le grand centre qu’est le Cern l’information se perd. Il y a un besoin d’un système de documentation adapté pour un centre de recherche comme celui là dans lequel l’information est éclatée car pleins d’équipes de nationalité différentes sans hiérarchie et avec un turn over très fréquent. Il veut produire un système qui rassemble toutes les informations produite mais avec une architecture non hiérarchique, à travers des nœuds et des liens. Image du filet. « la façon de cheminer d’un nœud à l’autre est appelé navigation. Et les nœuds n’ont pas besoin d’être tous sur la même machine car les liens peuvent être orientés vers d’autres machines ». introduit cette terminologie qu’on utilise toujours aujourd’hui. On met en place une toile mondiale : the World Wide Web. On voit apparaître au Cern en 91 les premières pages web qu’on connaît aujourd’hui avec des liens cliquables. Il s’inspire de Nelson notamment en reprenant la terminologie de l’hypertexte. Deux protocoles essentiels : HTML = Hypertexte Markup Language (pour la production de page web) et http = HyperText Transfert Protocol (pour le transfert d’une page web à une autre).
On voit à nouveau qu’un des points essentiels est l’idée d’une vision très idéalisée, très généreuse, permettant de rendre la connaissance radicalement accessible à tous. Deux aspects fondamentaux : la disparition des hiérarchie et la disparition des frontières ; volonté très explicitement égalitariste. On essaye de créer un monde social nouveau fondamentalement égalitaire.
Le cas d’internet a beaucoup passionné les sociologues des techniques. Les exemples montrent à quel point les imaginaires avait un effet de mobilisation énorme. En même temps, on connait beaucoup de cas ou la présence des imaginaires sociaux qui sont disponibles et qui ne jouent presque aucun rôle.
Qu’est ce qui a permis dans le cas d’internet, une telle importance des imaginaires sociaux aussi futuristes ?
Dès tous débuts d’Arpanet jusqu’à la mise en place du Web, un processus d’innovation particulier s’est mis en place. Contrairement à beaucoup de techniques, internet s’est mis au point presque exclusivement dans le cadre de la recherche universitaire. Cette recherche universitaire a pu ne pas se limiter à des concepts, des brevets, des théories. Elle a pu totalement courcircuiter le transfert vers l’industrie. Un processus aussi exceptionnel n’a été possible que parce que les inventeurs et les utilisateurs étaient du même groupe : chercheurs en informatique. Tout ça n’a été possible que parce que l’essentiel de l’innovation informatique portait sur le logiciel et très peu sur le patériel lui-même. Quelque chose qui ne réclame que du travail intellectuel. C’st quelque chose que les chercheurs universitaires peuvent fournir sans trop de difficultés.
Malgré tout, cela a été possible grâce à des organismes de financements très riches ; AZRPA et CERF.
Ce qui a joué un très grand rôle, c’est que les inventeurs et utilisateurs formaient un seul groupe social. Ça a permit la mise en place d’un système d’information et de communication conforme à leur façon de penser. Tous ce sont efforcés de créer un système qui ressemblait à leur propre organisation sociale :
  • Les échanges et coopérations se faisaient entre des spécialistes, gens très qualifiés qui avaient les mêmes intérêts
  • On a affaire à un groupe social qui se veut lui-même très égalitaire. Les scientifiques se veulent égaux avec pour seule source de différenciation le mérite de découverte. Mais sans hiérarchie des pairs.
  • Communauté fondamentalement coopérative.
  • Communauté qui se considère comme un monde à part. qui se distingue du reste.
Si les début d’internet ont pu à se point refléter les imaginaires sociaux des concepteurs c’est parce qu’ils étaient proche de leur conceptions sociales. Internet devait d’abord rester à l’intérieur de cet univers particulier. C’est aussi la raison pour laquelle au milieu des 90, quand internet a été pris en charge par le monde marchand, il y a eut énormément de conflits avec les informaticiens. Conflits avant tout idéologique.
Stallman a combattu ce que les acteurs du monde marchant voulaient introduire des DRM (Digital Right Management). L’idée était de permettre de conserver des droits d’auteurs pour des ficher informatiques notamment musicaux. Tentatives de breveter des logiciels. Tout ca a été mis en avant par les acteurs du monde marchand qui voulaient pouvoir tirer profit de l’Internet. Pour cela ils ont besoin de pouvoir empêcher le piratage. Or c’est précisément cette possibilité qui était au cœur des idéaux libertaires des imaginaires anarchistes qu’avaient les premiers concepteurs internet.
Deuxième exemple : la neutralité d’Internet (Net Neutrality). Aujourdh’ui encore, tous les utilisateurs ont les mêmes droits en terme de vitesse (débit, bande passante) qui dépend uniquement du matériel utilisé. Cette bande passante en ce moment se raréfie car se développe de plus en plus d’usage qui consomme énormément de débit (ex : streaming). Certaines grandes entreprises voudraient pouvoir réservé à leur clients certaines parties de la bande passante. Ce serait la fin de la neutralité d’internet.
Tout ca confirme que des imaginaires sociaux ne peuvent jouer un rôle dans les innovations technologiques. Il faut que le technologies ne se déploient qu’en restant à l’intérieur d’un univers social qui partage les mêmes idéologies. Dès qu’arrivent des acteurs différents, l’imaginaire social est compromis.

vendredi 6 janvier 2012

Sociologie TIC : Séance 8 : Le micro-ordinateur.

Séance 8 - Le micro-ordinateur.
Sociologie de la famille et sociologie du genre.

Histoire du micro-ordinateur.

Terme de micro-ordinateur n'est plus utilisé aujourd'hui. A l'époque où sont apparus les machines que l'on appelle micro-ordinateur, le terme s'est imposé pour ne pas les confondre avec les ordinateurs qui prenaient la place d'une armoire, de l'informatique des gros systèmes.
En 1975, apparition de l'Altair, premier micro-ordinateur. La même année, création de Microsoft et apparition du Basic (langage de programmation). Le micro-ordinateur de l'époque impliquait d'écrire des instructions et des programmes. En 1976, mise au point de l'Apple et plus tard de l'entreprise.
Dans ces 70', l'atmosphère générale est d'un grand scepticisme. Personne, même les promoteurs de ces machines, n'imagine que cela va dépasser le cercle des informaticiens professionnels et des passionnés d'informatique. L'informatique des grands systèmes sont même cynique, IBM considère que c'est une régression, il refuse même le terme d'ordinateur pour qualifier ces machines. Ils vont être surpris par le succès commercial de ces machines.
Décollage du marché très rapide, très inattendu et qui ne pose plus de question en 1979. Toutes les entreprises d'informatique commence dans les 80' à mettre sur pied leurs propres produits.

Au début, ces micro-ordinateurs ne visent que la famille, ce ne sont pas des machines à vocation professionnelle, en cohérence avec leur très grande simplicité. Cela commence à changer au moment où le marché a définitivement décollé : on voit apparaître à la toute fin des 70' les premières applications et les premiers logiciels conçus pour ces machines mais dont l'utilisation est professionnelle. En 1979, on a le premier tableur nommé VisiCalc, pour l'Apple.
A partir de là, le micro-ordinateur entre dans le monde professionnel, cohabitant avec l'informatique des gros systèmes.
Au début des 80', les entreprises traditionnelles de l'informatique se lance elles aussi dans le micro-ordinateur. En 1981, IBM lance le Personnal Computer.

Au milieu des 80', on a clairement une différenciation qui s'est mise en place avec deux types très différent de micro-ordinateur. On a d'un coté le micro-ordinateur familial, qui est plutôt une machine simple à utiliser, assez bon marché (entre 600 et 4000 francs) et de l'autre des micro-ordinateurs destiné au monde professionnel (entre 5K et 60K francs). Le marché le plus important en valeur est le marché professionnel, il pèse 10 fois plus lourd.
Ces micro-ordinateurs étaient constitué d'un seul objet, mélangeant la tour et le clavier, il fallait brancher la chose sur une TV et utiliser un magnétophone à K7 pour sauvegarder des données.
THOMPSON sépare les activités de conception et de fabrication. D'un coté, les micro-ordinateurs professionnels développés et construit par la direction du matériel informatique et les ordinateurs familiaux mis en route par la direction des « produits bruns » (produit grand public). Les priorités ne sont pas les mêmes, les produits bruns ont comme priorité le prix, l'esthétique et les capacités techniques, dans cet ordre, alors que pour les micro-ordinateurs professionnels, l'esthétique et le prix ne sont pas pris en compte (ou très peu) dans le processus de développement.
Pour les logiciels, on voit aussi une scission : des logiciels professionnels comme des tableurs, des traitements de texte et des logiciels graphiques. Sur les machines familiales, les principales applications sont des jeux, avec une assez grande diversité.

Nous allons parler dans ce cours des micro-ordinateurs destinés à la famille. La dénomination qui reste à l'époque, c'est le « micro-ordinateur familial », l'objet est donc destiné à la famille. Cet objet est-il utilisé par l'ensemble de la famille ?
Les premières enquêtes ont répondu « non » à cette question, les utilisateurs étaient principalement des individus masculins. Assez vite, les psychologues et les sociologues se sont posés la question de cette sur-représentation des utilisateurs masculins. La plupart des premières explications tenaient de la psychologie sociale et de la psychanalyse. Beaucoup de scientifiques ont utilisé ce terrain pour faire des travaux sur le genre et l'un des premières est Sherry TURKLE.
Le dédoublement identitaire.

Dés 1984, elle publie the second self. L'une des grandes idées est que l'utilisateur d'un micro-ordinateur se retrouve dans une situation particulière où se met en place un dédoublement identitaire. Cela permettrait de développer une nouvelle identité.
L'idée de ces sociologues et psychologues, c'est que cet objet nouveau va prolonger des pratiques masculines qui sont déjà présentes et en place à partir d'objets techniques beaucoup plus anciens historiquement. Ce sont des pratiques que les hommes développent dés la petite enfance, qui accordent, beaucoup plus que pour les filles, de l'importance à la maîtrise de certains objets techniques comme la voiture, les outils de bricolage et les armes. Ce qui permet de développer ces approches et pratiques, c'est le jeu : avec le micro-ordinateur, les individus masculins vont construire des rapports aux objets développé à partir des jouets.
Il y a un jeu avec les objets techniques, qui implique d'y passer du temps : découvrir l'objet, le manipuler et s'efforcer de le maîtriser complètement. C'est ce rapport aux objets techniques qui serait intégrer dés l'enfance comme un attribut culturel du genre masculin. Les filles ne seraient pas incitées à développer un rapport de ce type avec les objets techniques.

L'usage individuel du micro-ordinateur et sa place dans le couple.

Au delà de ces différences entre homme et femme, comment le micro-ordinateur s'installe-t-il dans une famille, dans un « groupe domestique » ?

En France, les premières recherches sur ce sujet commencent au début des 80', les travaux les plus marquants sont réalisés par JOUËT et BOULLIER. Publié à partir de 1987, les travaux de JOUËT étaient à l'époque les plus approfondis.
L'usage du micro-ordinateur est profondément individuel. Chaque utilisateur a tendance à s'en servir seul mais aussi à sa propre façon. Il y a une individualisation et une personnalisation de l'usage qui toutefois n'exclus par l'accès aux autres membres du foyer. JOUËT s'est intéressé au cas des couples. Dans certains foyers, il n'y a qu'un seul utilisateur de l'ordinateur, c'est l'homme. Son enquête montre qu'il n'y a pas de soucis particulier chez ces hommes de se réserver un accès privilégier, c'est plutôt un désintérêt de la conjoint qui est invoqué comme facteur explicatif.
Le micro-ordinateur n'est pas un objet neutre, il est investit d'une charge symbolique et affective. C'est un objet considéré comme un objet à la pointe de la technologie, associé à une image de très haute technicité et de pouvoir. C'est l'époque où, dans les films de SF, l'ordinateur est une machine puissante qui peut échapper au contrôle de l'homme.
Stratégie de prosélytisme. Ce qui est explicité par les couples, c'est un usage qui est double. Dans ces cas là, ce double usage n'est pas symétrique, il y a très vite une répartition des rôles entre le partenaire masculin qui joue le rôle de tuteur, mettant en route l'apprentissage du conjoint. Quand ces tentatives se pérennisent, il y a un rapprochement qui se met en place autour de la machine, l'usage restant toutefois plutôt individuel.
C'est une machine qui s'intègre mieux dans la vie familiale alors qu'elle est utilisé alternativement : des stratégies sont mises en place pour éviter que la machine soit un élément perturbateur de la vie de couple. Il y a des négociations sur le temps autour de l'ordinateur, pour préserver les relations conjugales. Dans les enquêtes de JOUËT, la pratique de la femme se réparti entre un usage professionnel et domestique de l'ordinateur mais malgré tout, l'asymatrie se retrouve dans la quantité. La pratique masculine est bien plus importante en terme quantitatif, ce qui explique qu'il n'y ai pas de conflit (pratique plus faible des femmes, pas imposé mais dans les faits, pas de conflit pour l'utilisation).

La place du micro-ordinateur est bien circonscrite dans un système de valeur où l'attention que l'on accorde au conjoint va l'emporter sur la relation personnelle à la technologie. Par contraste avec cette première configuration, il y a en a d'autres où l'équilibre cède la place à des conflits. Il y a des foyers où il y a une concentration sur la programmation notamment. Il y a des cas où la machine est perçue comme une rivale par les femmes. Dans ces cas là, la solution trouvée à ces conflits est de tenter de convertir l'autre, faire partager sa passion à la femme. On cherche à amener son conjoint sur son propre terrain, dans son espace individuel, le but est de faire accepter des moments d'isolement dans la relation à la machine. C'est là que l'on peut parler de prosélytisme. Ce désir de faire accepter sa passion à l'autre, cela implique de transformer une hostilité en soutient. Cela prend parfois des formes assez coercitives : création d'un logiciel pour faire des menus, obligeant la femme à utiliser l'ordinateur pour obtenir sa liste de course. C'est un rapport de domination, l'informaticien tend de s'infiltrer dans un domaine réservé à sa femme, celui de la cuisine. Ces pratiques sont donc traversées par les problématiques du couple, le discours de l'homme reste assez ambivalent, entre un besoin de fusion de l'amour, des passions, des pratiques et de domination de la femme. Cette pratique n'est que très rarement couronné de succès, la femme se dérobe souvent à cette tentative de passion partagée.

La place que va prendre l'ordinateur au sein du couple va se prêter particulièrement bien à la sociologie du couple développée par des sociologues que SINGLY et KAUFMANN. SINGLY s'intéresse aux formes de relation familiale, KAUFMANN est plus centré sur le couple. C'est une sociologie qui s'intéresse au groupe familial comme deux individus différents, chacun ayant leur propre identité sexuée mais aussi leurs propres compétences pratiques. La construction quotidienne du couple va être composée d’incessantes négociations. Ce n'est pas une sociologie des rôles conjugaux, ces dernières considérant que les membres de la famille endossent des rôles prédéfinis, n'ayant alors pas à les négocier au quotidien.
Ce sont des négociations qui vont permettre d'articuler les territoires de chacun, des espaces, des temps, des activités et des objets dont certains vont être partagés et d'autres pas, certains seront individualisé et réservé à un des membres. Cette nouvelle sociologie du couple va beaucoup travailler sur les objets présent dans le domicile, constituant un bon analyseur. La recherche la plus exemplaire de ce point de vue là, c'est l'ouvrage de KAUFMANN la trame conjugal 1992, « analyse du couple par son linge ».
Dans les 90' et 2000', des travaux similaires ont été réalisé sur le micro-ordinateur par LE DOUARIN. Elle montre a quel point la famille contemporaine est traversée par des contradictions, il y a des évolutions historiques de très long terme (affaiblissement du patriarcat et modernisation des rôles familiaux qui, en principe, doivent conduire à une certaine égalisation des statuts homme/femme dans le couple) qui se heurtent à la permanence de configurations très anciennes s'ancrant dans des inégalités et des rapports de domination au sein de la famille.

La place du micro-ordinateur dans la famille et notamment les relations intergénérationnelles.

BOULLIER parle des relations intergénérationnelles et notamment de leur caractère genré. Comme on avait affaire à des machines assez simple, le micro-ordinateur se prètait à des manipulations par toute les classes d'âge. C'est un outil qui a une image d'éducation et d'éveil. Assez rapidement, les parents vont pousser les enfants à utiliser cette machine et même si l'appareil n'a pas été acheté pour ça, l'apprentissage de l'informatique par les enfants va toujours figurer comme objectif au minimum secondaire. Discours extasié des parents qui disent que leur enfant à une aisance naturelle avec des objets comme le micro-ordinateur, on commence à parler d'un clivage générationnel et historique entre des vieux croulants et des jeunes enfants.
Ce sont en réalité les jeux qui deviennent le principal usage des enfants assez agés et les jeunes adolescents. Le micro-ordinateur espéré par les parents comme un outil au service de l'éducation et de la scolarité devient plutôt un instrument ludique et défoulant, ce que certains parents regrettent. D'autres considèrent que les jeux rendent actifs la vie familiale, plus que la télévision, permettant la discussion et le partage dans la relation parentale. Cela prend le relais d'anciennes activités communes tombées en désuétude.
Cette conception des relations parentales est très genrée. Pour certaines mères, s'approprier de nouvelles machines permet de garder des relations avec leurs fils lorsqu'ils grandissent. L'arrivée du micro-ordinateur dans les familles a contribué assez fortement à renforcer les relations entre les pères et les fils, la configuration la plus courante étant un père se posant expert en informatique, le fils étant dans un rôle d'apprenti. Cela permet de poursuivre avec l'ordinateur une relation intergénérationnelle et genrée, une relation d'apprentissage, de transmission qui existait auparavant autour d'activités vécues comme profondément masculine (bricolage, mécanique, sport).

Les évolutions historiques depuis ces années là. Depuis les 80' jusqu'à aujourd'hui, il y a eut une très grande évolution des caractéristiques techniques des ordinateurs et de leur diffusion dans les foyers. Les usages des ordinateurs vont se complexifier puisque certaines configurations familiales d'usage qui était rare auparavant deviennent beaucoup plus importante.
Il y a des effets générationnels, les générations les plus jeunes font des progrès plus rapide en informatique que les générations plus agées, on voit des fils plus compétant en informatique que leurs pères. Le prix des ordinateurs a baissé et la technicité ont baissé également. La conséquence est une acquisition par des milieux sociaux qui ne possédaient pas d'ordinateur dans les 80'. L'ordinateur se banalise dans les classes moyennes et fait son apparition dans les classes populaires. Il y a donc des configurations beaucoup plus variées.

Article de JOUËT et PASQUIER « Les jeunes et l'écran » 1999, réseau.
Grand retentissement de l'enquête. Elle déploie une approche quantitative et couple cela a des observations ethnographiques et des entretiens semi-directifs. Cela ne portait pas que sur l'informatique mais sur les médias en général.
Parmi les grands résultats, on remarque les fortes différences selon les milieux sociaux notamment entre milieux favorisés A (économique), milieux favorisés B(culturel), les classes moyennes et les milieux défavorisés.
Dans les milieux défavorisés, la pratique de l'informatique est solitaire. Plus on descend la hiérarchie sociale, on remarque que les enfants sont moins nombreux à avoir un ordinateur chez eux mais en revanche, plus on descend, plus les enfants sont nombreux à avoir l'ordinateur dans leur propre chambre. Les parents d'origine populaire ont acheté l'ordinateur principalement pour leurs enfants, dans l'idée que cela allait améliorer leurs chances dans le monde scolaire et professionnel. Les parents qui ont pris cette décision sont atypique, sont très peu nombreux, dans les milieux populaires. Ils sont engagés dans une stratégie sociale ascendante. C'est un objet perçu comme moderne et éducatif, toutefois ils n'en sont pas utilisateur et surtout pas au travail. Au tout début, cet ordinateur est chargé d'un certain prestige social et pour cette raison, il est placé au sein de la maison dans une pièce vitrine, dans une pièce de séjour mais cet emplacement est très vite problématique : cela génère des interférences avec le visionnage de la télévision, faisant que l'ordinateur se retrouve rapidement dans une chambre. Dans les milieux favorisés, l'ordinateur est installé dans un bureau ou la chambre des parents, dans une pièce plutôt pour des activités individuelles. Les parents des milieux défavorisés ne voient pas l'intérêt de mettre l'ordinateur dans leur propre chambre, c'est donc l'ainé des garçons qui récupère l'ordinateur dans sa chambre. Tout cela s'inscrit dans des relations intergénérationnelles très différenciées. Dans les milieux défavorisés, l'apprentissage de l'ordinateur par l'enfant va être autodidacte : quand on pose la question « Qui est l'expert de la famille en info ? », le père est massivement désigné dans les milieux favorisés A et B alors plus on descend dans l'échelle sociale, plus l'enfant se désigne lui-même comme expert. De même, à la question « Est-ce que tu discutes d'info avec ton père ? », les réponses sont très inégales (50% pour les favorisés, 19% pour les défavorisés). Il y a toujours un décalage entre l'attente des parents de réussite sociale et la réalité des pratiques des enfants qui utilisent principalement l'ordinateur pour jouer.
Des jeunes adultes se passionnent pour l'informatique, se constituant un réseau social, des amis, qui ont la même passion. Dans les milieux favorisés, les pères jouent plus un rôle d'initiateur pour leurs enfants et sont eux-mêmes des grands utilisateurs de la machine. Dans les milieux favorisés, la machine n'est porteur d'aucun espoir de réussite, c'est une machine purement utilitaire et s'inscrit d'avantage dans une vie familiale collective que dans les milieux modestes.
Ces conclusions sont évolutives, et se modifient de façon très rapide. Notamment avec l'utilisation de l'informatique à l'école.

Les garçons parlent plus d'informatique avec leur père mais aussi avec leur mère que les filles. Le père est privilégié dans les discussions autour de l'informatique. Dans les milieux favorisés, cela permet au père d'endosser le rôle de l'expert. Cela produit un modèle paternel qui va faciliter l'identification des garçons au rôle paternel.
Les TIC sont un construit social qui va rencontrer cet autre construit social qui est le genre. Les représentations sociales des objets se mêlent à la représentation sociale des genres.