dimanche 8 janvier 2012

Sociologie des TIC : Séance 9 : Internet.

Chapitre 9 : Internet
Sociologie des imaginaires sociaux. Flichy/ Picon/ Mattelart

Les sociologues des imaginaire sociaux s’intéressent aux techniques. Ils veulent montrer que la technologie dépend de ce que devrait être le monde social ou plutôt à quoi ressemble l’imaginaire sociale. Par exemple lorsque la radio a été inventée, on pensait que la radio allait pouvoir rassembler les individus et qu’ils pourraient tous communiquer entre eux. Les militants de la radio imaginaient un autre monde, meilleur que celui d’aujourd’hui. Ce monde meilleur était souvent projeté dans l’avenir.
On va voir que des imaginaires sociaux de ce type ont joué un très grand rôle dans les débuts d’Internet.
  1. La première période, la phase initiale du démarrage de Internet. La transformation d’une informatique de calcul à une informatique de communication avec le projet de relier les ordinateurs les uns aux autres via le réseau téléphonique (Licklider qui travaillait aux EU)
Licklider était un chercheur aux Eu qui travaillait à L’ ARPA (Advanced Research Project Agency) qui est l’organisme chez les militaires américains qui finance les projets les plus avancés. S’y développe un projet qui relie les ordinateurs car on veut rendre le pays insensible aux attaques nucléaires soviétique. Car si le pays est trop centralisé, les soviétique n’auront qu’à toucher un point pour abattre le pays. Donc en reliant tous les ordinateurs le pays sera presque invincible.
Premier réseau : Arpanet en 1970 avec 13 ordinateurs en réseau. En 1972 on passe à 23 ordinateurs et en 1975 on en a 57 en réseau.
Au début des année 70 la réussite de Arpanet suscite beaucoup d’intérêt chez les informaticiens militaires ou non. Certains lancent un autre réseau à peu près sur le même modèle que arpanet : usenet (unix système d’exploitation propre aux informaticiens).
Ce 2ème projet souhaite se démarquer sur projet arpanet. Tout ce passe dans les université américaines. Le monde universitaires notamment les étudiants est un univers social et politique très particulier. C’est un des berceau de ce qu’on appelait la contre-culture. C’est dans les université américaine qu’on commence à expérimenter les nouvelles drogues, on lutte contre le patriarcat, on prône le non mariage, premières communauté hippies, mouvements militants contre la guerre su Vietnam, mouvement marxiste qui conteste le capitalisme occidental et le culte de la richesse. Les mouvements étudiants de l’époque étaient fondamentalement anarchiste et libertaire. Ils combattaient toutes les formes de hiérarchie pour amener le chaos et la liberté.
Tout commence en 70-80 dans les universités de Duke et de Caroline du Nord. Deux étudiants en informatique on développé un protocole informatique très proche de Arpanet qui permet aux deux ordinateurs de communiquer : usenet (deux autres noms possible : chaos net ou spider net). Des noms qui connotent de l’anarchie et de la contre culture.
En 1980, un des concepteurs écrit : « un des but de usenet est de fournir l’opportunier ç chaque système unix de tirer avantage d’un réseau informatique. Si vous voulez c’est l’arpanet du pauvre ».
L’objectif du deuxième réseau de favoriser la coopération au sein d’une communauté d’informaticien non relier au réseau arpanet et qui donc ne bénéficient pas de l’énorme puissance financière du ministère de la défense et de l’ARPA. Ce sont des individus qui revendiquent cette pauvreté. Leur pauvreté est la marque de leur indépendance. Ils sont indépendants les élites autoritaires et du pouvoir. La principale fonction de ce réseau est l’échange de documents. Ça reprend tout le vocabulaire des petits journaux étudiants. Les documents s’appellent des articles. Ils sont regroupés dans des ensembles thématiques : newsgroupe (= répertoire, dossier sur disque dur).
Au milieu des années 80, une deuxième rupture. Au sein de usenet, le nombre de newsgroupe ne cesse d’augmenter. Il faut alors faire une classification de niveau supérieur. En 1986-87, de grands thèmes généraux apparaissent. Les deux premiers sont propres à la recherche informatique : computer et science. Les trois suivants sont plus propres aux débats étudiants : society, recreation (jeux et hobbies), miscellaneous (divers) et news (actu de usenet). La particularité de tout ça c’est qu’on a un monde sans contrôle et très animé à tel point qu’apparaissent des thèmes qui gênent car ils sont plutôt sexuel. Apparaît alors un nouveaux thème dans lequel on met tout ce qui gène : talk.
Ce caractère périphérique de talk commence à créer des tensions. Les personnes qui voient que leur contribution est mise dans talk décident de se séparer des autres et crée une huitième rubrique : alternative. Qui prend une forme abrégée : alt. Le choix de cet adjectif ne doit rien au hasard. Cet adjectif notamment à cette époque désignait tous les mouvement sociaux et culturel qui échappaient au contrôle de la société. L’un des fondateurs de ce domaine, Robert Reid, écrit un certain nombre de documents ou il justifie ce choix. Il y a l’idée que quelque chose ne peut pas disparaitre suite à une décision unilatérale et il ne veut pas définir une position sur laquelle le réseau doit fait. Dans les quelques années qui suivent, le réseau Usenet continue de croitre de manière importante et désordonnée. En 90, Reid commente cette évolution. « dans le passé chaque site a effectué une sélection de ce qu’il proposait (chacun fait ce qu’il veut). Cela a rendu Usenet moins unifié et plus différend au long du temps mais cela fait partie de l’anarchie et de la liberté pour lesquelles Usenet s’est toujours battu ».
La différence avec arpanet : Usenet est le premier réseau informatique qui s’ouvre à l’extérieur. Arpanet reste fermé sur lui-même pour des raisons de sécurité nationale. L’incontrolabilité faisait partie de leur engagement. On voit bien qu’on a un cas d’action technique, de développement technique porté par des valeurs et par des représentations sociales. C’est la raison pour laquelle on peut analyser ces projets techniques à partir de la sociologie de la mobilisation. Elle fait partie de la sociologie politique. C’est cette partie qui étudie les mouvements sociaux. Cette sociologie s’intéresse aux individus qui parviennent à mobiliser les autres, à les émouvoir à leur faire éprouver de l’indignation et de tels individus sont souvent appelés des entrepreneurs de causes. Car ils prennent des initiatives et qu’ils mettent tout ça au service d’une cause. Leur particularité est d’être capable de sortir les autres de l’inaction, de les mobiliser tous ensemble dans un but précis (ex : libération de prisonniers politiques, protection d’un lieu naturel, mouvement pour la fin de la guerre du Vietnam etc).
Comment font-ils ? ils donnent des clés de compréhensions aux individus qui les entourent ; ILS aident les autres à construire du sens à partir de leurs difficultés personnelles. Ça permet aux autres d’organiser une expérience qui sinon peut être difficile a expliciter et ca permet d’unifier les indignations que vont ressentir les individus (ex de sociologue : Cefail et Aliasoph). Cette sociologie de la mobilisation a montré que pour parvenir à cette unification il faut construire un cadre identique pour tous les individus. Chaque individu a sa façon de comprendre une situation. Pour les faire travailler ensemble il faut aligner les cadres d’actions des individus. Ça implique une montée en échelle. Les entrepreneurs de causes sont souvent capable de mobiliser des petites régions pour monter à l’échelle supérieur. Ville département région pays etc. rejoint la sociologie des imaginaires sociaux car ils sont un très puissant levier d’unification et de mobilisation.
  1. Comment Usenet est devenu Internet
On avait un simple réseau national aux EU et propres aux informaticiens. On a après un réseau mondial parmi l’ensemble des chercheurs universitaires.
Les imaginaires sociaux étaient très présents surtout les individus et organisations se vivaient, se représentaient comme la pointe avancée du progrès : la nouvelle frontière. Comme le pionnier américain qui progresse sans cesse à la découverte. Pour eux, les individus défrichaient de nouveaux territoires qu’ils mettaient au service des autres.
En 79, arpanet ne concerne que 1/8 des informaticiens et universitaires américains pour des raisons de secrets militaires. Arpanet est un monde très clos mais les progrès techniques de communication intéresse énormément le monde de la recherche. Intéresse très tôt la NSF (National Science Foundation). Le fonctionnement de la recherche est peu différent de la France. Les laboratoires ont très peu de budget propre. Pour avoir des sous il leur faut en demander à la NSF. La NSF s’intéresse à arpanet au moment ou un des comités suggère que la mise au point d’un tel service « créerait un environnement de pionniers qui permettrait d’offrir une nouvelle technologie, des outils de nouvelles coopération et de partage des ressources pour des équipes géographiquement éloignées ou pour des chercheurs isolés ». on retrouve toutes les images de la nouvelle frontière, des chercheurs qui sont des pionniers qui ont besoin d’être connecté aux autres pour avancer. Ainsi, la recherche américaine doit être une avant-garde technologique pour avancer. Il faut parvenir à relier les uns aux autres des chercheurs trop isolés et séparer les uns des autres.
La NSF n’accepte de financer des projet de ce type qu’à la condition que des connexions soient possibles pour tous les universitaires. Objectif d’ouverture maximale, idéal d’universalité de l’accès. Il ne fallait pas qu’il soit réservé à une élite. Tous les universitaires devaient pouvoir être relié. Au milieu des 80, il y a aux EU, un premier réseau reliant les universités ensemble qui a comme grande différence avec Usenet qu’il a débordé totalement le secteur de l’informatique et connecte tous les chercheurs dans toutes les disciplines. C’est à ce moment qu’apparaît une difficulté. Il y a une telle prolifération de réseau qui se développent que les informaticiens ont du mal a les relier et à les faire fonctionner ensemble. C’est à ce moment là qu’apparaît une solution protocole par paquet.
A l’origine de cette solution : Robert Kahn qui travailler pour l’ARPA et se pose la question du dialogue entre des réseaux différents. Il se dit qu’il faudra sans doute trouver le moyen de relier entre eux des réseaux conçus selon des principes différents. Il réfléchit à ce qu’il appelle une architecture inter-réseaux. C’est à ce moment là qu’il invente la transmission par paquet. Rupture technique. L’idée s’inspire du transport de marchandise par containers. Aujourdh’ui, dans le transport maritime sur les océans, toutes les marchandises sont transportés dans des containers de taille identiques. Les containers sont identiques mais peuvent contenir des choses différentes. L’idée est de découper un fichier (peut importe son format) en une multitude de petits paquets qui circulera selon son itinéraire jusqu’à destinations. Ce n’est qu’à l’arrivée que les paquets seront réunis pour reconstruire le fichier. Cette architecture est ouverte et laisse leur autonomie à chacun des réseaux. Protocole qui peut être utilisé sans obligé les réseaux connectés à s’unifier. On retrouver les valeurs d’autonomie, d’ouverture de liberté et d’égalité. Dans la vision de Kahn, les paquet circule dans un réseau sans centre. L’idée était de pouvoir faire circuler les informations dans un système qui n’a pas d’autorité centrale, donc pas de hiérarchie. Parce que ce protocole permet de relier entre eux des réseaux, on l’appelle Internet Protocole IP.
Ce nouveau protocole est testé dès 74. Est officiellement adopté par le ministère de la défense en 80. Tout le réseau arpanet bascule sur ce nouveau protocole en 83. C’est à ce moment là qu’on commence à changer le nom de Arpanet pour devenir Internet.
C’est le moment où apparaît une nouvelle notion de John Quaterman (chercheur informaticien). Il réfléchit à ce qui apparaît quand on connecte les réseaux avec un protocole unique. Il invente un nouveau mot : the Matrix (la matrice). « la matrice est un méta-réseau mondial de réseau d’ordinateur inter-connectés qui ressemblent à ceux du téléphone, de la poste et des bibliothèques ». idée qu’on est entrain de construire quelque chose qui va devenir un équivalent de ces grands réseaux d’informations et de communications qui à ce moment là fonctionne mondialement. Chaque pays a son réseau téléphonique qui permet à n’importe quel individu de téléphoner à n’importe quel individu. idem pour la poste et les bibliothèques pour les prêts de livres. Quaterman commence à le concevoir pour les réseaux d’ordinateur. « c’est un outils majeur pour la recherche universitaire et industrielle ». on est vraiment à la fin de la troisième période. On est sorti du monde des informaticiens et des EU. On a un système propre à la recherche mais totalement globalisé.
C’est le moment où certains des informaticiens publient des romans de science-fiction : le cyberpunk. Les romans qui décrivent un futur proche, qui se veulent très différents des romans de SF de l’époque. On revient sur terre, futur très proche mais les ordinateurs ont été connectés les uns aux autres pour former. un deuxième monde, un monde virtuel, parallèle. Le plus célèbre : Gibson « le Neuromancien ». il commence à décrire la matrice en se branchant par une connexion neurale au réseau. On a l’intégralité de son système sensorielle connecté à la matrice. D’où le neuromancien.
  1. Réseau mondial de recherche
Comment est apparu au dessus de cette architecture une autre couche qu’on a appelé le Web ?
Si on se place à la fin des années 80, on a un réseau internet tout a fait fonctionnel mais qui est essentiellement utilisé pour la communication et la coopération. Dans la grande majorité des cas, il est utilisé pour envoyer des informations à quelqu’un. Mais on l’a vu, dans l’imaginaire des premiers concepteurs, internet ne devait par servir qu’à ça. Il devait servir aussi à informer et permettre l’accès de tous à la connaissance.
Dès les tous premiers pères fondateurs, il y avait une vision imaginaires utopique. Cette vision a été notamment développé par Engelbart et Ted Nelson. On considère que à l’origine il y a les travaux de Licklider et Englebart. Nelson est quelqu’un d’illuminé, à moitié fou. Se dit lui-même comme un visionnaire en avance sur son temps. Ecrit des livres un peu délirant (Dream Machine). Il décrit dans ce livre un peu fou à quoi tout ça va mener. A quoi ce monde dans lequel sont disponible des machines à rêve auxquelles on se connecte sans difficulté. On accède grâce aux machines à tous les savoirs de l’humanité. Et tous les savoirs sont reliés les uns aux autres. « tous ce que vous cherchez est là, instantanément, connecté à pleins d’autres choses. Tout le papier qu’on véhicule est éliminé. Ce système grandiose indique une voie nouvelle à l’humanité ». on a cette idée qu’on peut accéder sans tous les papiers à l’ensemble des connaissances humaines. Ces connaissances sont essentiellement imaginées comme des textes reliés les uns aux autres. Ils utilise pour la première fois le mot Hypertexte. L’idée c’est l’ensemble de tous les texte de l’humanité reliés les uns aux autres. « le véritable rêve est que tout soit dans l’hypertexte » phrase de son livre.
On a bien chez lui, un idéal du savoir complet, universellement accessible. C’est une utopie qu’on retrouve beaucoup et notamment chez ceux qui ont créer le protocole par paquet. Une des idées de Kahn et de Cerf est « la grande bibliothèque numérique ». en 88, ils publient un livre, projet d’interconnection de toutes les bibliothèque du monde. L’idée c’est que quand un utilisateur fréquente une bibliothèque et qu’il ne trouve pas son ouvrage. Son besoin est orienté vers d’autres bibliothèque avec son besoin en document numérique. Ils imaginent un outils intelligent, le Knowbot. Il s’agit d’un robot immatériel présent dans le réseau, qui aurait une intelligence qui lui permettrait de comprendre la demande de l’utilisateur pour aller chercher ce dont il a besoin. Ce qu’on voit, c’est qu’à nouveau on a à faire à des vision imaginaires du futur qui ont pour but la consultation. C’est au sein de ces projet qu’apparaît la notion d’hypertexte. Elle s’appuie sur des imaginaires très futuristes et humainement très généreuse (n’importe quel individu va pouvoir accéder à toute la connaissance de l’humanité). Cet espèce d’idéal on le retrouve chez ceux qui développeront le Web.
A Genève, au Cern (Centre Européen de Recherche Nucléaire), Tim Berners-Lee. Il est passionné par tous ces projets. Il considère que dans le grand centre qu’est le Cern l’information se perd. Il y a un besoin d’un système de documentation adapté pour un centre de recherche comme celui là dans lequel l’information est éclatée car pleins d’équipes de nationalité différentes sans hiérarchie et avec un turn over très fréquent. Il veut produire un système qui rassemble toutes les informations produite mais avec une architecture non hiérarchique, à travers des nœuds et des liens. Image du filet. « la façon de cheminer d’un nœud à l’autre est appelé navigation. Et les nœuds n’ont pas besoin d’être tous sur la même machine car les liens peuvent être orientés vers d’autres machines ». introduit cette terminologie qu’on utilise toujours aujourd’hui. On met en place une toile mondiale : the World Wide Web. On voit apparaître au Cern en 91 les premières pages web qu’on connaît aujourd’hui avec des liens cliquables. Il s’inspire de Nelson notamment en reprenant la terminologie de l’hypertexte. Deux protocoles essentiels : HTML = Hypertexte Markup Language (pour la production de page web) et http = HyperText Transfert Protocol (pour le transfert d’une page web à une autre).
On voit à nouveau qu’un des points essentiels est l’idée d’une vision très idéalisée, très généreuse, permettant de rendre la connaissance radicalement accessible à tous. Deux aspects fondamentaux : la disparition des hiérarchie et la disparition des frontières ; volonté très explicitement égalitariste. On essaye de créer un monde social nouveau fondamentalement égalitaire.
Le cas d’internet a beaucoup passionné les sociologues des techniques. Les exemples montrent à quel point les imaginaires avait un effet de mobilisation énorme. En même temps, on connait beaucoup de cas ou la présence des imaginaires sociaux qui sont disponibles et qui ne jouent presque aucun rôle.
Qu’est ce qui a permis dans le cas d’internet, une telle importance des imaginaires sociaux aussi futuristes ?
Dès tous débuts d’Arpanet jusqu’à la mise en place du Web, un processus d’innovation particulier s’est mis en place. Contrairement à beaucoup de techniques, internet s’est mis au point presque exclusivement dans le cadre de la recherche universitaire. Cette recherche universitaire a pu ne pas se limiter à des concepts, des brevets, des théories. Elle a pu totalement courcircuiter le transfert vers l’industrie. Un processus aussi exceptionnel n’a été possible que parce que les inventeurs et les utilisateurs étaient du même groupe : chercheurs en informatique. Tout ça n’a été possible que parce que l’essentiel de l’innovation informatique portait sur le logiciel et très peu sur le patériel lui-même. Quelque chose qui ne réclame que du travail intellectuel. C’st quelque chose que les chercheurs universitaires peuvent fournir sans trop de difficultés.
Malgré tout, cela a été possible grâce à des organismes de financements très riches ; AZRPA et CERF.
Ce qui a joué un très grand rôle, c’est que les inventeurs et utilisateurs formaient un seul groupe social. Ça a permit la mise en place d’un système d’information et de communication conforme à leur façon de penser. Tous ce sont efforcés de créer un système qui ressemblait à leur propre organisation sociale :
  • Les échanges et coopérations se faisaient entre des spécialistes, gens très qualifiés qui avaient les mêmes intérêts
  • On a affaire à un groupe social qui se veut lui-même très égalitaire. Les scientifiques se veulent égaux avec pour seule source de différenciation le mérite de découverte. Mais sans hiérarchie des pairs.
  • Communauté fondamentalement coopérative.
  • Communauté qui se considère comme un monde à part. qui se distingue du reste.
Si les début d’internet ont pu à se point refléter les imaginaires sociaux des concepteurs c’est parce qu’ils étaient proche de leur conceptions sociales. Internet devait d’abord rester à l’intérieur de cet univers particulier. C’est aussi la raison pour laquelle au milieu des 90, quand internet a été pris en charge par le monde marchand, il y a eut énormément de conflits avec les informaticiens. Conflits avant tout idéologique.
Stallman a combattu ce que les acteurs du monde marchant voulaient introduire des DRM (Digital Right Management). L’idée était de permettre de conserver des droits d’auteurs pour des ficher informatiques notamment musicaux. Tentatives de breveter des logiciels. Tout ca a été mis en avant par les acteurs du monde marchand qui voulaient pouvoir tirer profit de l’Internet. Pour cela ils ont besoin de pouvoir empêcher le piratage. Or c’est précisément cette possibilité qui était au cœur des idéaux libertaires des imaginaires anarchistes qu’avaient les premiers concepteurs internet.
Deuxième exemple : la neutralité d’Internet (Net Neutrality). Aujourdh’ui encore, tous les utilisateurs ont les mêmes droits en terme de vitesse (débit, bande passante) qui dépend uniquement du matériel utilisé. Cette bande passante en ce moment se raréfie car se développe de plus en plus d’usage qui consomme énormément de débit (ex : streaming). Certaines grandes entreprises voudraient pouvoir réservé à leur clients certaines parties de la bande passante. Ce serait la fin de la neutralité d’internet.
Tout ca confirme que des imaginaires sociaux ne peuvent jouer un rôle dans les innovations technologiques. Il faut que le technologies ne se déploient qu’en restant à l’intérieur d’un univers social qui partage les mêmes idéologies. Dès qu’arrivent des acteurs différents, l’imaginaire social est compromis.

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