Admiration, Olympe Agado
II.
Une pratique
amateur
Le terme amateur
désigne jusque dans les années 1990 des praticiens de la photographie qui ne
vivent pas de la photographie mais qui ont en commun de vouloir perfectionner
cet outil. Ils
sont alors très attentifs à la reconnaissance du medium et de la diffusion des
images. C’est une communauté qui partage la pratique photographique. Cette
pratique se développe en réaction à l’exploitation commerciale du medium. Vers 1850 – 1860, ils font le choix du
calotype contre le daguerréotype qui a une utilisation commerciale.
1.
La figure de l’amateur sous le second empire
Cette
figure reste celle d’une élite de la société. Ernest Lacan déclare que
« l’amateur appartient à l’élite de
la société … ». Ils se dotent
alors d’associations comme la société héliographique qui revendique la
pratique artistique et donc la défense du calotype. Pareil avec la Photographic Society ou la Société
Française de Photographie. L’amateur on
contraire du professionnel expérimente. On a donc des amateurs
célèbres tel Olympe Agado,
fils d’un richissime banquier proche de la famille impériale, formé par Gustave Le Gray
dont il partage le goût du calotype. Alors que les photographes se contentent
de la pratique en studio, Agado fait des tableaux vivants, des études d’arbres,
des photos animalières, … L’amateur assure
le progrès de la pratique photographique.
2.
La figure de l’amateur excursionniste de la fin du XX° siècle
L’amateur
excursionniste vient avec une nouvelle invention : le gélatinobromure
d’argent. Ce
nouveau procédé permet de retenir les sels d’argent. Auparavant, on avait le
procédé au collodion humide puis sec dans lequel on trouve en suspension des
sels d’argent. Le gélatinobromure d’argent dans les années 1870 a de nombreux
avantages et se diffuse surtout vers 1875 avec Richard Kennett qui propose
dans le commerce un procédé au gélatinobromure d’argent avec des plaques de
verre. Ces plaques sont plus simples à utiliser quand le collodion humide
demande toute une préparation. L’industrie va alors se saisir de cette technique
dont le procédé est sec et plus rentable.
Fin
des années 1870, le procédé entre en France, le
temps de pose a considérablement diminué autour du dixième de secondes. Ce raccourcissement du temps de pose va poser le problème de la chambre
noire. Celle-ci doit offrir des conditions optimales qu’on n’avait pas avant.
On va donc mettre au point un obturateur
qui régule la quantité de lumière lors de la prise qui se passe en quelques
dixièmes de secondes.
Plus besoin d’être
chimiste pour faire des photos, les photographes peuvent s’éloigner de leur
laboratoire et les appareils devenant plus légers, ils peuvent se faire
excursionnistes.
En particulier dans les années 1880. En 1887
est créée la Société d’Excursion des Amateurs Photographiques qui organise des
excursions de groupe d’amis, comme en 1888 où elle est menée par Albert
Londres, et où on va saisir le dynamitage d’une carrière de gypse. Il faut
prendre en photo des évènements inédits. Au sein de ces associations, on échange
techniques, recettes et sujets (courses automobiles, visites de souverains
étrangers, concours aéronautiques, …). Léon Gimpel en est un exemple parfait.
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