mercredi 21 mars 2012

Photo 19 - 03 (cours 10)

Précédemment : Photo 15 - 03


Admiration, Olympe Agado



II.                Une pratique amateur

Le terme amateur désigne jusque dans les années 1990 des praticiens de la photographie qui ne vivent pas de la photographie mais qui ont en commun de vouloir perfectionner cet outil. Ils sont alors très attentifs à la reconnaissance du medium et de la diffusion des images. C’est une communauté qui partage la pratique photographique. Cette pratique se développe en réaction à l’exploitation commerciale du medium. Vers 1850 – 1860, ils font le choix du calotype contre le daguerréotype qui a une utilisation commerciale.

1.      La figure de l’amateur sous le second empire

Cette figure reste celle d’une élite de la société. Ernest Lacan déclare que « l’amateur appartient à l’élite de la société … ». Ils se dotent alors d’associations comme la société héliographique qui revendique la pratique artistique et donc la défense du calotype. Pareil avec la Photographic Society ou la Société Française de Photographie. L’amateur on contraire du professionnel expérimente. On a donc des amateurs célèbres tel Olympe Agado, fils d’un richissime banquier proche de la famille impériale, formé par Gustave Le Gray dont il partage le goût du calotype. Alors que les photographes se contentent de la pratique en studio, Agado fait des tableaux vivants, des études d’arbres, des photos animalières, … L’amateur assure le progrès de la pratique photographique.

2.      La figure de l’amateur excursionniste de la fin du XX° siècle

L’amateur excursionniste vient avec une nouvelle invention : le gélatinobromure d’argent. Ce nouveau procédé permet de retenir les sels d’argent. Auparavant, on avait le procédé au collodion humide puis sec dans lequel on trouve en suspension des sels d’argent. Le gélatinobromure d’argent dans les années 1870 a de nombreux avantages et se diffuse surtout vers 1875 avec Richard Kennett qui propose dans le commerce un procédé au gélatinobromure d’argent avec des plaques de verre. Ces plaques sont plus simples à utiliser quand le collodion humide demande toute une préparation. L’industrie va alors se saisir de cette technique dont le procédé est sec et plus rentable.
Fin des années 1870, le procédé entre en France, le temps de pose a considérablement diminué autour du dixième de secondes. Ce raccourcissement du temps de pose va poser le problème de la chambre noire. Celle-ci doit offrir des conditions optimales qu’on n’avait pas avant. On va donc mettre au point un obturateur qui régule la quantité de lumière lors de la prise qui se passe en quelques dixièmes de secondes.

Plus besoin d’être chimiste pour faire des photos, les photographes peuvent s’éloigner de leur laboratoire et les appareils devenant plus légers, ils peuvent se faire excursionnistes. En particulier dans les années 1880. En 1887 est créée la Société d’Excursion des Amateurs Photographiques qui organise des excursions de groupe d’amis, comme en 1888 où elle est menée par Albert Londres, et où on va saisir le dynamitage d’une carrière de gypse. Il faut prendre en photo des évènements inédits. Au sein de ces associations, on échange techniques, recettes et sujets (courses automobiles, visites de souverains étrangers, concours aéronautiques, …). Léon Gimpel en est un exemple parfait.

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