samedi 24 mars 2012

Td géo sociale 12-03


Habitat et droit à la ville : les bidonvilles, comparaison Inde/Brésil

On va travailler sur les mégalopoles, villes grandes numériquement, mais qui ne sont pas des métropoles de commandement économique mondial. Habiter un bidonville dans le droit à la ville ? Nous sommes dans des pays du sud, émergents qui se développent avec l’industrie.

         I.            « Bidonvilles » ? De la « non ville » à la « ville dans la ville »

1)       Le droit à la ville une question juridique

Un bidonville, slum ou favela,  est une occupation illégale d’un espace de la ville. Il n’y a pas de titre de propriété. L’habitat est informel. Il n’est donc pas aux normes. Il n’y a pas d’équipements. Cela s’ajoute à l’inconfort de l’habitat. Il y a parfois des raccordements illégaux aux réseaux. Les conséquences concrètes sont l’insalubrité, la vétusté, le manque d’équipements. Cela entraîne de nombreux trafics. Au Brésil, au XIXème, les cortisos sont des quartiers crées par des habitats spéculatifs insalubres mais légaux. En 1906, on interdit ces formes d’habitat pour des raisons d’hygiène. Une sorte d’haussmannisation a entraîné une destruction de ces quartiers. Parfois les individus reviennent sur les mêmes territoires ou ailleurs pour créer des favelas illégalement. Un code de la construction tente de régulariser cette situation. Dans les années 1950, la municipalité tente de protéger les favelados en interdisant le fait de payer des loyers dans des habitats illégaux. Cela crée des conflits entre les propriétaires, des habitants illégaux, des intermédiaires qui provoquent une précarité et une insécurité qui règnent dans les favelas. Des politiques de logements sont mises en place. On détruit les favelas et on reloge les habitants dans des périphéries lointaines. Le problème est que les favelas persistent. L’Etat décide donc de régulariser en vendant des titres de propriétés peu chers. L’Etat doit aussi régulariser l’espace urbain en équipement. L’évolution est à la fois concrète et abstraite.

2)       Espaces illégitimes, citadins illégitimes ?

Doc 1 à 9 Inde : dégager la conception de la citadinité : qu’est-ce que c’est qu’être un habitant légitime de la ville selon le pouvoir? Quelles sont les conséquences sur les trajectoires de vie des populations des bidonvilles ?

Un déplacement de la population est effectué pour remodeler le paysage (construction des voies de transports, démolitions…). Les pressions financières poussent les populations des bidonvilles de plus en plus vers les marges de la ville qui ne cesse de s’étendre. L’Etat s’engage à reloger les habitants des bidonvilles qu’ils vont démolir (Dharavi) mais leur nombre est bien plus élevé qu’ils ne le pensent. De plus, sont considérés comme habitants ceux qui y logent depuis avant une certaine date. Le gouvernement reconnaît un citadin également par son adresse. Le fait de ne pas en avoir les prive de carte de rationnement, l’accès à des magasins aux prix subventionnés, pas de pièce d’identité, pas de droit de vote. Tout cela les met encore plus dans la précarité. Par ailleurs, la démolition va détruire l’économie. Les relogés sont de plus en plus décentrés et sont de plus en plus loin du centre.

La nature du quartier se double à la stigmatisation de ceux qui y habitent. Il y a une forte criminalisation de la jeunesse qui provient de la banalité des bavures policières. Le taux de criminalisations est de 60% dans les favelas alors qu’il est de 13% dans les quartiers riches. L’Etat tente d’agir par la régularisation, le remodèlement du paysage urbain et le travail sur l’image. Cela montre l’ambigüité des actions des pouvoirs publics. Le travail pour intégrer les favelas n’est pas terminé. Tout se renforce : là où ils habitent, qui ils sont et la stigmatisation dont ils sont victimes. En Inde, les habitants des bidonvilles sont dans la criminalité car ils n’ont pas le droit d’occuper les terrains. Les sans abri travaillent mais dans des petits métiers informels. Les sans abri sont souvent des migrants des campagnes souvent des hommes, seuls. Ces migrants gagnent de l’argent et gagnent leur vie. Ils parviennent à envoyer de l’argent à leur famille. Leurs revenus sont irréguliers et ils ne font pas forcément partie des plus faible. Le fait de ne pas payer de logements maximise leur épargne pour envoyer à leur famille. Ils sont largement réprimés par les services publics. Le rapport des autorités aux sans abris est assez brutal.

        II.            Etre citadin dans un bidonville d’une ville globale : l’exemple de Mumbaï

1)       Dharavi de l’industrialisation à la tertiarisation de l’économie urbaine

La région métropolitaine de Mumbaï compte environ 23 millions d’habitants avec 54% de la population qui vit dans des bidonvilles. Mumbaï connaît une certaine désindustrialisation. Le secteur tertiaire se développe. Il reste une activité industrielle qui reste importante, seulement elle a changé. L’industrie s’est transformée en industrie informelle, plus flexible. On a une polarisation de plus en plus forte entre l’émergence d’une classe moyenne de cadres et un secteur industriel où travaillent beaucoup de ceux qui vivent dans des bidonvilles. A Dharavi, 80% de la population travaille dans l’industrie du bidonville (textile, poterie, industrie du cuir, …). Il y a un fort dynamisme économique mais dans des conditions très pénibles. Les salaires sont assez bas par la concurrence des nouveaux migrants. Dharavi était un lieu de construction stable pendant longtemps. Dans les années 1980, des opérations de reconstructions ont été menées. Les populations des bidonvilles ont été relogées sur place. Aujourd’hui c’est la démolition qui prime.

2)       La réhabilitation de Dharavi ou l’exclusion des citadins pauvres ?

A partir des années 1990, un tournant néolibéral provoque une rupture. La libéralisation du marché empire les conditions des habitants des bidonvilles. On tente de faire de Mumbaï une ville globale. Dès 1995, un projet de remodélisation est en œuvre à Dharavi. Le terrain a été vendu à 5 promoteurs. Le projet se réalise depuis 2007 et on procède à l’expulsion des habitants des bidonvilles. Mais ce projet concerne des logements haut de gamme. Les habitants des bidonvilles sont relogés vers des zones encore plus périphériques. Des problèmes sont à noter dans les normes de ce que l’Etat propose. De plus, tous les individus ne sont pas pris en compte. Quand ils seront relogés les individus perdront leur emploi et leur outil de travail. Le problème est que les individus vont perdre leur source de revenu. Il y a eu peu de concertation entre les pouvoirs publics et les « citadins ». Il n’y a pas de politique de logement social.

= > A travers ces différents exemples, les citadins non reconnus n’ont pas le droit à la ville. Le droit à la ville est l’idée de vivre dans une ville de qualité. Mais le droit à la ville est aussi le droit à la participation des individus qui habitent dans les bidonvilles. Le droit à la ville selon Lefèvre est l’idée de la maîtrise de la construction de la ville.




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