vendredi 23 mars 2012

Td géo sociale 20-02


Le remaniement de Paris sous le Second Empire

A travers les travaux d’Haussmann, on va voir comment on peut appliquer les théories d’Harvey. On va voir également comment avec les rapports de classe cela contribue à la division sociale de l’espace. Les travaux d’Haussmann se composent de changements urbains comme le percement d’avenues, de boulevards, d’égouts,….

         I.            Les travaux d’Haussmann à Paris (1852-1870)

1)       Les réalisations

On a là un vaste programme de remaniement de Paris. Haussmann était préfet de la Seine. C’était donc sa fonction de réaménager le territoire. A cette époque les limites de Paris sont étendues administrativement. En 1860, on annexe juridiquement les communes autour de Paris. La logique urbanistique aurait voulu que l’extension de Paris soit sans fin. Cette extension va de pair avec l’extension des enceintes notamment celle des Fermiers Généraux qui servaient à prélever les impôts et à prévenir contre les fraudes fiscales. Cette enceinte est détruite et est remplacée par celle de Thiers. L’haussmannisation est un projet urbanistique global de modernisation de la ville. Le réseau viaire est modifié (voies de communication => place, avenues, boulevards). En termes de communication, il y avait l’ouverture des gares sur l’extérieur et reliées entre elle. Réseaux techniques : égouts, adduction d’eau (un réseau d’eau potable propre à la consommation mais il y a aussi un réseau d’eau municipal pour arroser les jardins par exemple), monuments urbains (Opéra Garnier, fontaines Wallace, éclairage), réseau de parcs et de jardins (squares de quartier, jardins pour les plus grands quartiers, et les bois). L’idée est d’homogénéiser l’espace. Vision de planification urbaine et d’anticipation. Les réalisations abstraites sont les règlements d’urbanisme. Sur toutes les avenues, un cahier des charges déterminent les caractéristiques des constructions.

2)       Contexte et postérité

Le Second Empire est tune phase de modernisation, d’industrialisation donc de croissance économique. Les éléments déclencheurs ont été les épidémies de choléra en 1832 et en 1849. La mise en place de l’Empire se fait par un coup d’Etat en 1852. Il y a peu de contestation populaire car les bourgeois sont dissociés des ouvriers depuis juin 48. Haussmann utilise des méthodes modernes pour l’époque : l’emprunt. Le mode d’action sur la ville est l’expropriation avec une loi qui visait à régler le problème de l’insalubrité des logements à des fins urbanistiques. Haussmann s’en sert pour faire des percées. Un nouveau réseau se superpose et est relié à l’ancien. La politique urbaine est menée par l’investissement public. La revente des terrains aux promoteurs immobiliers permet de combler l’emprunt. La plus-value, la rente immobilière est favorisée par les investissements publics.

Beaucoup de critiques concernent les travaux d’Haussmann pendant son vivant notamment sur ses méthodes d’emprunt par Jules Ferry. Une critique conservatrice et économique qui se double d’une critique de la destruction du vieux Paris avec Victor Hugo. D’autres critiques générales viennent des habitants qui sont dans une ville en travaux pendant 20 ans. Les travaux prennent du temps, la dette dure. La critique se fait surtout sur l’aspect visionnaire des travaux d’Haussmann qui veut urbaniser des espaces encore vides et qui vont selon lui être bientôt urbanisés. Les travaux d’Haussmann sont stoppés car l’empereur le révoque. La période haussmannienne continue pourtant sous la République.

        II.            Place des travaux dans la dynamique capitaliste et les rapports de classe

1)       Transformer la ville pour faciliter l’accumulation du capital

L’idée est que l’Etat intervient directement mais cette intervention est faite pour le système capitaliste. Au départ, c’est pour favoriser la circulation des marchandises et des personnes. Mais cela entraîne également une amélioration générale des habitants de Paris. La volonté est marquée de privilégier le commerce par rapport à l’industrie qui est reléguée dans les périphéries. Cette grande opération permet également découler le surplus de capitaux. C’est donc à la fois faire du profit et le récupérer pour l’investir. A travers ça on lance un nouveau secteur économique spéculatif => le secteur immobilier devient une vraie activité lucrative. Les prix ont augmenté à Paris du fait de l’haussmannisation. On exproprie des propriétaires et on exclut les locataires. Les propriétaires reçoivent une indemnisation mais pas les locataires. L’accumulation passe donc aussi par la dépossession.

2)       Transformer la ville à l’avantage de la bourgeoisie

De fait on détruit des logements bons marché. A la place on fait des logements de meilleure qualité donc beaucoup plus chers. Cela fait donc un tri social. La hiérarchie se note dans les immeubles et dans les quartiers. Une certaine division sociale de l’espace s’opère. Une partie des classes populaires glissent vers les périphéries. Mais ils restent aussi dans le tissu social entre deux avenues car les quartiers entre avenues restent inchangés. D’un côté il y avait une volonté de couvrir toute la ville. Cependant, plus de travaux sont effectués à l’ouest qu’à l’est. Plus qu’un embourgeoisement de la ville, on peut dire que le principal mérite d’Haussmann est d’avoir évité que la bourgeoisie s’en aille du centre ville.

Doc 3,4 Qu’est-ce que l’embellissement stratégique ? Comment on l’interprète ? Pourquoi cette dimension des travaux d’Haussmann est-elle souvent minimisée aujourd’hui ?

L’embellissement stratégique est un remaniement et un réaménagement de la ville de Paris mais elle a été le plus violent sur l’Ile de la Cité à Paris. Pour Haussmann un désengorgement du quartier (beaucoup de monde, quartier vétuste, ancien…). La stratégie réside dans le fait qu’Haussmann veuille dissoudre le quartier populaire qui a fait la révolution en juin 48 (la rue Transnonain disparaît). On trouve une volonté de faire disparaître tous les signes de la révolution et d’instaurer un retour à l’ordre avec l’implantation d’institutions comme la préfecture de police. La dimension qui est souvent minimisée aujourd’hui est celle des rapports de classe. Le travail d’Haussmann est valorisé et on le voit aujourd’hui comme un urbaniste qui aurait revalorisé l’architecture du XIX alors qu’il avait une réelle volonté de transformer l’espace pour effacer la révolution. Ce qui est minimisé c’est surtout la dimension de classe et d’urbanisme. C’est une façon d’éviter de se poser des questions sur les missions d’urbanismes.
Les travaux d’Haussmann ont été une préoccupation de la Troisième République puisque les travaux ont été poursuivis après. Les travaux pour empêcher les barricades ont été un échec dans le sens où ils n’ont pas empêché la Commune et la montée de barricade. Les missions urbaines sont présentées comme des missions neutres et sont toujours l’objet d’un enjeu des rapports de classe et de domination.






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