Ségrégation et déségrégation des
villes sud africaines :
Johannesburg : de l’Apartheid au
néolibéralisme
L’Apartheid
se déroule de 1948 à 1991. C’est un régime de ségrégation raciale légale. Ce
régime est très particulier. La ségrégation vient de l’histoire coloniale qui
avait instauré une ségrégation plus ou moins légale. C’est un moyen de garantir
l’exploitation des Noirs par les Blancs. Depuis le Congrès National Africain,
parti de Nelson Mandela, a pris de nombreuses mesures.
I.
La
ville d’Apartheid
Doc 1, 2 et 4 :
comparer les modèles de l’Ecole de Chicago avec ceux de l’Apartheid ?
Est-ce que c’est rigoureusement appliqué ?
Les points
communs : les deux centres sont ceux des blancs. Les blancs au niveau
élevé et moyen se situent au nord de la ville. Les blancs au statut moins élevé
sont séparés des autres. Les quartiers des Noirs sont séparés du centre.
Les
différences : le modèle de Chicago a des zones de mixité. Dans le modèle
de l’Apartheid, une barrière physique sépare les quartiers blancs des quartiers
Noirs. Le modèle de l’Apartheid remet en cause le modèle de Chicago qui a une
vision utopiste de mixité. A Johannesburg tout le nord de la ville est
constitué de Blancs alors que le sud représente les autres groupes.
On a aussi
bien une ségrégation raciale qu’économique. Les espaces sont déségrégés progressivement.
Les Noirs arrivent dans le centre Blanc déjà avant l’Apartheid. L’Apartheid
n’est donc pas appliqué rigoureusement. Cela montre que la réalité se rapproche
du modèle de Chicago mais qu’elle n’est pas aussi radicale du modèle de
l’Apartheid. On peut supposer que les Noirs qui arrivent dans le centre Blanc
vont par le principe d’invasion/succession faire fuir les Blancs vers les
périphéries.
= > La ville ségrégée de Johannesburg est fondée
sur des bases raciale et des bases économiques. Le schéma de Davis radial-
concentrique est théorique. Les modèles se ressemblent. Mais il y a deux
différences majeures. Il y a dans le modèle de Chicago des zones de mixité
sociales et raciales. L’autre différence est que le modèle de Chicago compte
des zones tampons qui assurent une certaine continuité urbaine. Le but est
d’éviter les quartiers de mélange. En réalité cela correspond à peu près au
modèle. Vers la fin de l’Apartheid, une déségrégation progressive est à l’œuvre
dans le centre Blanc. On observe un processus d’invasion/succession dans une
ville qui est censée rester figée. Dans
le centre, les Noirs arrivent car les Blancs s’en vont et laissent des
logements ou des espaces vacants. On note un certain relâchement à la fin de
l’Apartheid.
II.
La
ville post-Apartheid : déségrégation raciale, ségrégation sociale
Les Noirs
sont plutôt pauvres et les Blancs sont plutôt riches. Quand l’Apartheid est
aboli, la volonté de déségrégée est plus symbolique que réelle. Il ne s’agit
pas seulement de changer les structures de l’espace mais aussi changer des
attitudes. L’arrivée de Noirs est favorisée cependant, les Blancs s’en vont
quand même. On observe des éléments de déségrégation et de reségrégation. Ce
sont les critères sociaux qui sont les plus importants. Dès la fin de
l’Apartheid, certains Noirs sont parvenus à devenir une élite. Ils s’installent
dans des banlieues pavillonnaires. Cependant, cet état est très limité et les
critères économiques restent très liés aux critères raciaux. Les nouveaux
centres attractifs se déplacent notamment vers le nord. Les politiques de
logements ont construit là où il y avait des terrains donc plus en banlieue ce
qui ne permet pas vraiment de déségréger. Les pauvres sont donc plutôt au
centre et les riches plutôt dans les périphéries comme sur les modèles
latino-américains. Les facteurs qui permettent l’application des logiques
spatiales sont le prix du logement, le système capitaliste… et pas seulement
l’Apartheid.
III.
Johannesburg
ville néolibérale
L’aménagement
urbain pose des enjeux urbains, sociaux, économiques. Le premier projet urbain
était de construire un espace égalitaire. Le modèle était plutôt keynésien.
L’idée de justice spatiale émerge de ce
projet. Le conseil métropolitain met en place des projets de logements sociaux.
Mais les populations locales blanches ont contesté de même que des habitants
métis et des populations Noires aisées. Le phénomène NIMBY (Not In My Back
Yard) apparaît comme un processus de défense de ses intérêts. Progressivement,
l’ANC devient néolibéraliste. Pour améliorer les conditions de vie, on investit
dans ce qui rapporte déjà et cela retombera d’une manière ou d’une autre à
l’amélioration générale des conditions de vie. Les privatisations se
multiplient. L’argent n’est pas redistribué mais réinvestit dans des pôles
attractifs. Les inégalités sont donc renforcées.
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