Londres, de la ville industrielle à la
ville globale
Un des fils conducteur : Comment Londres
est devenu une ville globale ? Comment cela se traduit dans l’espace de la
ville ? Lien entre l’accumulation des capitaux et la croissance urbaine. Faire
le lien entre la place de Londres dans le monde au fil de l’histoire et sa
place actuelle en utilisant les notions vues en CM. Comment cela se traduit en
termes de développement économique ? Et dans l’espace de la ville au
niveau économique ?
I.
Londres, de
l’Empire à la révolution industrielle
Capitale anglaise, pendant longtemps capitale
de l’Empire britannique, premier port du monde.
1) Londres, capitale d’un « système monde »
(Braudel)
L’Empire britannique est un soleil qui ne se
couche jamais. En terme colonial, c’est l’Empire espagnol qui dominait jusqu’au
XVIème siècle. De la fin du XVIème jusqu’au XIXème
siècle, le Royaume-Uni domine le monde.
Document 1 : la logique marchande et
maritime : une logique des comptoirs s’est développée au XVIème
siècle. Privilège de points maritimes et de colonies de peuplement qui
privilégient de grands espaces et des espaces facilement valorisables.
Ces colonies permettent l’accès aux matières
premières (accumulation de dépossession) qui permettent un débouché commercial
exclusif. C’est aussi ce qui a fait la fortune d’entreprises comme la Compagnie
des Indes Orientales. La colonie de peuplement permet un exutoire de population
et un écoulement des surplus quand ces gens là vont consommer anglais. Le
contexte de monopole n’est donc pas un contexte de concurrence. A travers la
colonisation, on organise le sous-développement d’un espace. C’est grâce à cela
que l’empire britannique a dominé le monde. Et on a là, à travers cet
arrangement, les formes de l’accumulation par dépossession. Lien entre
l’économie et le politique. Les logiques de l’état sont proches des logiques
capitalistes. Londres est capitale de l’Empire, lieu de domination, lieu de
pouvoir politique depuis le XIème siècle. C’est une forme de
centralisation dominante. La logique de domination politique s’étend d’un point
vue économique.
2) La suprématie portuaire et industrielle de
Londres au 19e siècle
Le port de Londres est le cœur économique de
l’Empire, c’est un port fluvial et de fond estuaire. Initialement le port de
Londres était au niveau de la City. On a étendu le port vers l’est pour réduire
l’engorgement. Cela confère à Londres un lieu de marché, d’échanges de premier
plan et de transaction de capitaux. Londres est le premier port du monde jusqu’au
début du XXème siècle. L’activité commerciale est de plus en plus
importante à l’échelle du monde entier mais les capitaux ne sont pas
redistribués dans le monde entier, ils sont donc disponibles pour investir dans
autre chose. On va transformer les matières premières et donc développer
l’industrie. Londres a longtemps été la première ville de l’industrie, il y a
aussi Lancashire. A Londres, on fait des biens de consommation, pas d’industrie
lourde. L’industrialisation de Londres s’est faite parce qu’il y avait ce
marché de consommation et aussi parce qu’il y avait circulation des matières
premières. C’est la première ville du monde à atteindre un million d’habitant à
la fin du XVIIIème siècle. En 1837, Londres dépassait les deux
millions d’habitants et elle concentrait 15% de la population d’Angleterre. Londres
illustre un cas de macrocéphalie urbaine. Cela est lié à cette double
concentration du politique et de l’économique. La seule grande industrie à
Londres était la construction navale. Donc, Londres est une ville ouvrière par
l’afflux de migrants qui viennent de l’Angleterre et aussi du monde.
West End et East End. La division sociale de l’espace apparaît dès
le XVIIIème siècle. Entre ces deux espaces il y a la City qui est à
cheval.
II.
Les quartiers
d’affaires londoniens de la City aux Docklands
Les autres grandes villes mondiales sont
Paris, New York, Hong Kong, Los Angeles, Singapour. Aujourd’hui, Londres est
une ville très tertiaire, il n’y a plus d’activité portuaire dans la ville. Il
s’agit surtout de tertiaire supérieur. Il y a 660 banques à Londres contre 220
à Paris. La ville a un fort rayonnement culturel qui se traduit par
l’importance du nombre de touristes.
1) La City
La City est un modèle du vieux quartier
d’affaire européen. Ce qui est spécifique à Londres c’est qu’il y a une
superposition entre le quartier historique et le quartier d’affaire (CBD).
Pendant longtemps la City c’était Londres, la ville ancienne. Pourquoi ce
nom ? Historiquement il y a avait deux villes : city of Westminster
et la City. Le Maire du Grand Londres, était un travailliste Ken Livingstone,
aujourd’hui c’est Boris Johnson (un conservateur). Aujourd’hui, la City de Londres
a toujours un statut particulier. Elle est dirigée par une sorte de conseil
municipal qui possède une partie du parc immobilier donc elle a une certaine
autonomie financière. En 1700, La City comptait 200 000 habitants, en 1801
128 000, en 1901 27 000, en 2001 8 000.En revanche il y a
500 000 personnes qui y travaillent. 13 millions de m² de bureau, 2ème
quartier européen derrière Paris- La défense. Le phénomène de La City se
caractérise par le fait que ce quartier vit le jour et meurt la nuit. Il est
spécialisévdans les affaires. Cette City est une place financière depuis
longtemps, aujourd’hui un pôle financier. Cela vient du rôle du port. Les flux
financiers proviennent à la fois de ce qu’on récolte du commerce et des
assurances. C’est aussi là où se sont développées les bourses. La bourse de
Londres date de 1801. La proximité entre le port et le lieu où on va chercher
les marchandises joue un rôle important. C’est aussi là où se concentrent les
banques. On assiste à l’évolution progressive vers une forme virtuelle
d’échange. Square Mile est un lieu de concentration des activités
financières de la City. Les institutions
restent proches les unes à l’autre. Malgré la dématérialisation des
transactions, tout cela repose toujours sur la confiance et la vue.Londres
reste le lieu dominant de la finance car il y a proximité de tous les lieux de
la finance. Le paysage urbain est marqué par des gratte-ciels, des tours,
des bureaux modernes. En 1666, un grand incendie à Londres a ravagé l’essentiel
de la City, puis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le quartier
est donc remodelé. 2 choses : la trame viaire est toujours la même depuis
le XVIème et XVIIème siècle. La City a favorisé que ce
soit des immeubles modernes pour maintenir les bureaux. Il est donc impossible
de faire des logements dans ces espaces. La course à la hauteur est liée à la
logique des prix. C’est un quartier un peu particulier, dense en termes
d’habitant dans une ville qui est plutôt basse.
2) La reconversion des Docklands en un nouveau
quartier d’affaire
On assiste
à l’extension du port de Londres. 22km² de bassin en 1967 il y avait
23 000 dockers qui y travaillaient, à partir de 1968, c’est le début de la
reconversion. C’est la plus grande reconversion urbaine de ces dernières années.
Dans les années 1980, le contexte politique porte Thatcher au pouvoir. Cela
marque un affaiblissement du vote travailliste. On essaye d’accélérer la
désindustrialisation de Londres. Une zone franche fiscale est crée dans les
docks qui sont des quartiers d’affaires maintenant où les alentours sont constitués
de quartiers ouvriers.
Double opération :
*
Asseoir la
puissance économique de Londres (nouveau quartier d’affaire)
*
Reconvertir le
port de Londres (gentrification).
III.
Londres
de l’industrie à la culture
Ancienne
brasserie en activité de 1666 à 1989. Elle faisait une bière appelée la Black
Eagle. Elle devient une friche industrielle et a été classée monument
historique. C’est un promoteur immobilier qui la rachète en 1995. Il ouvre des
locaux d’activités avec des loyers assez bas. Après une opération de promotion
immobilière, il multiplie ses loyers par dix. Le lieu est présenté comme un
lieu culturel mais est en fait un lieu commercial. Le centre d’art et de média
est censé allier le milieu artistique avec celui de la communication. On dit
que les commerces sont créatifs. La recherche de profit devient une créativité.
L’une des critique du travail est de dire qu’il est aliéné et pas du tout
créateur. On vante dans le texte le caractère indépendant de ce lieu alors
qu’il a un but lucratif comme tout commerce. Le bâtiment qui était vacant et
abandonné, on dit même que c’était une ruine qui a été régénérée. Cette
transformation est avancée comme un évènement. On vante le mélange. Rien n’est
dit sur les ouvriers de l’ancienne brasserie, ni de qui fréquente
l’établissement, ni qui fait des profits et combien. C’est un exemple de
récupération de la culture même la culture underground comme les punks. Cela
montre comment un centre financier devient un centre de culture et de
consommation.
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