vendredi 23 mars 2012

Td géo sociale 13-02


Londres, de la ville industrielle à la ville globale

Un des fils conducteur : Comment Londres est devenu une ville globale ? Comment cela se traduit dans l’espace de la ville ? Lien entre l’accumulation des capitaux et la croissance urbaine. Faire le lien entre la place de Londres dans le monde au fil de l’histoire et sa place actuelle en utilisant les notions vues en CM. Comment cela se traduit en termes de développement économique ? Et dans l’espace de la ville au niveau économique ?

I.                     Londres, de l’Empire à la révolution industrielle

Capitale anglaise, pendant longtemps capitale de l’Empire britannique, premier port du monde.

1)       Londres, capitale d’un « système monde » (Braudel)

L’Empire britannique est un soleil qui ne se couche jamais. En terme colonial, c’est l’Empire espagnol qui dominait jusqu’au XVIème siècle. De la fin du XVIème jusqu’au XIXème siècle, le Royaume-Uni domine le monde.

Document 1 : la logique marchande et maritime : une logique des comptoirs s’est développée au XVIème siècle. Privilège de points maritimes et de colonies de peuplement qui privilégient de grands espaces et des espaces facilement valorisables.

Ces colonies permettent l’accès aux matières premières (accumulation de dépossession) qui permettent un débouché commercial exclusif. C’est aussi ce qui a fait la fortune d’entreprises comme la Compagnie des Indes Orientales. La colonie de peuplement permet un exutoire de population et un écoulement des surplus quand ces gens là vont consommer anglais. Le contexte de monopole n’est donc pas un contexte de concurrence. A travers la colonisation, on organise le sous-développement d’un espace. C’est grâce à cela que l’empire britannique a dominé le monde. Et on a là, à travers cet arrangement, les formes de l’accumulation par dépossession. Lien entre l’économie et le politique. Les logiques de l’état sont proches des logiques capitalistes. Londres est capitale de l’Empire, lieu de domination, lieu de pouvoir politique depuis le XIème siècle. C’est une forme de centralisation dominante. La logique de domination politique s’étend d’un point vue économique.

2)       La suprématie portuaire et industrielle de Londres au 19e siècle

Le port de Londres est le cœur économique de l’Empire, c’est un port fluvial et de fond estuaire. Initialement le port de Londres était au niveau de la City. On a étendu le port vers l’est pour réduire l’engorgement. Cela confère à Londres un lieu de marché, d’échanges de premier plan et de transaction de capitaux. Londres est le premier port du monde jusqu’au début du XXème siècle. L’activité commerciale est de plus en plus importante à l’échelle du monde entier mais les capitaux ne sont pas redistribués dans le monde entier, ils sont donc disponibles pour investir dans autre chose. On va transformer les matières premières et donc développer l’industrie. Londres a longtemps été la première ville de l’industrie, il y a aussi Lancashire. A Londres, on fait des biens de consommation, pas d’industrie lourde. L’industrialisation de Londres s’est faite parce qu’il y avait ce marché de consommation et aussi parce qu’il y avait circulation des matières premières. C’est la première ville du monde à atteindre un million d’habitant à la fin du XVIIIème siècle. En 1837, Londres dépassait les deux millions d’habitants et elle concentrait 15% de la population d’Angleterre. Londres illustre un cas de macrocéphalie urbaine. Cela est lié à cette double concentration du politique et de l’économique. La seule grande industrie à Londres était la construction navale. Donc, Londres est une ville ouvrière par l’afflux de migrants qui viennent de l’Angleterre et aussi du monde.

West End et East End. La division sociale de l’espace apparaît dès le XVIIIème siècle. Entre ces deux espaces il y a la City qui est à cheval.

II.                    Les quartiers d’affaires londoniens de la City aux Docklands

Les autres grandes villes mondiales sont Paris, New York, Hong Kong, Los Angeles, Singapour. Aujourd’hui, Londres est une ville très tertiaire, il n’y a plus d’activité portuaire dans la ville. Il s’agit surtout de tertiaire supérieur. Il y a 660 banques à Londres contre 220 à Paris. La ville a un fort rayonnement culturel qui se traduit par l’importance du nombre de touristes.

1)       La City

La City est un modèle du vieux quartier d’affaire européen. Ce qui est spécifique à Londres c’est qu’il y a une superposition entre le quartier historique et le quartier d’affaire (CBD). Pendant longtemps la City c’était Londres, la ville ancienne. Pourquoi ce nom ? Historiquement il y a avait deux villes : city of Westminster et la City. Le Maire du Grand Londres, était un travailliste Ken Livingstone, aujourd’hui c’est Boris Johnson (un conservateur). Aujourd’hui, la City de Londres a toujours un statut particulier. Elle est dirigée par une sorte de conseil municipal qui possède une partie du parc immobilier donc elle a une certaine autonomie financière. En 1700, La City comptait 200 000 habitants, en 1801 128 000, en 1901 27 000, en 2001 8 000.En revanche il y a 500 000 personnes qui y travaillent. 13 millions de m² de bureau, 2ème quartier européen derrière Paris- La défense. Le phénomène de La City se caractérise par le fait que ce quartier vit le jour et meurt la nuit. Il est spécialisévdans les affaires. Cette City est une place financière depuis longtemps, aujourd’hui un pôle financier. Cela vient du rôle du port. Les flux financiers proviennent à la fois de ce qu’on récolte du commerce et des assurances. C’est aussi là où se sont développées les bourses. La bourse de Londres date de 1801. La proximité entre le port et le lieu où on va chercher les marchandises joue un rôle important. C’est aussi là où se concentrent les banques. On assiste à l’évolution progressive vers une forme virtuelle d’échange. Square Mile est un lieu de concentration des activités financières  de la City. Les institutions restent proches les unes à l’autre. Malgré la dématérialisation des transactions, tout cela repose toujours sur la confiance et la vue.Londres reste le lieu dominant de la finance car il y a proximité de tous les lieux de la finance. Le paysage urbain est marqué par des gratte-ciels, des tours, des bureaux modernes. En 1666, un grand incendie à Londres a ravagé l’essentiel de la City, puis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le quartier est donc remodelé. 2 choses : la trame viaire est toujours la même depuis le XVIème et XVIIème siècle. La City a favorisé que ce soit des immeubles modernes pour maintenir les bureaux. Il est donc impossible de faire des logements dans ces espaces. La course à la hauteur est liée à la logique des prix. C’est un quartier un peu particulier, dense en termes d’habitant dans une ville qui est plutôt basse.

2)       La reconversion des Docklands en un nouveau quartier d’affaire

On assiste  à l’extension du port de Londres. 22km² de bassin en 1967 il y avait 23 000 dockers qui y travaillaient, à partir de 1968, c’est le début de la reconversion. C’est la plus grande reconversion urbaine de ces dernières années. Dans les années 1980, le contexte politique porte Thatcher au pouvoir. Cela marque un affaiblissement du vote travailliste. On essaye d’accélérer la désindustrialisation de Londres. Une zone franche fiscale est crée dans les docks qui sont des quartiers d’affaires maintenant où les alentours sont constitués de quartiers ouvriers.

Double opération :

*         Asseoir la puissance économique de Londres (nouveau quartier d’affaire)

*         Reconvertir le port de Londres (gentrification).
         III.               Londres de l’industrie à la culture
Ancienne brasserie en activité de 1666 à 1989. Elle faisait une bière appelée la Black Eagle. Elle devient une friche industrielle et a été classée monument historique. C’est un promoteur immobilier qui la rachète en 1995. Il ouvre des locaux d’activités avec des loyers assez bas. Après une opération de promotion immobilière, il multiplie ses loyers par dix. Le lieu est présenté comme un lieu culturel mais est en fait un lieu commercial. Le centre d’art et de média est censé allier le milieu artistique avec celui de la communication. On dit que les commerces sont créatifs. La recherche de profit devient une créativité. L’une des critique du travail est de dire qu’il est aliéné et pas du tout créateur. On vante dans le texte le caractère indépendant de ce lieu alors qu’il a un but lucratif comme tout commerce. Le bâtiment qui était vacant et abandonné, on dit même que c’était une ruine qui a été régénérée. Cette transformation est avancée comme un évènement. On vante le mélange. Rien n’est dit sur les ouvriers de l’ancienne brasserie, ni de qui fréquente l’établissement, ni qui fait des profits et combien. C’est un exemple de récupération de la culture même la culture underground comme les punks. Cela montre comment un centre financier devient un centre de culture et de consommation.










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