La grosse pomme by night
Introduction
Il existe plusieurs types
de sociologies urbaines, parler de sociologie urbaine au singulier
est peu pertinent. Ce champ d'étude est très éclaté et quatre
formes principales émergent. La sociologie de la ville est la
plus ancienne branche de cette sociologie. D'illustres sociologues
s'y sont consacrés trouvant surprenant cette forme spatiale
particulière (Max Weber). La
sociologie des rapports sociaux et des modes de vie en ville se
consacre aux rapports entretenus par des individus au sein même de
la ville, Autant d'individus au sein d'une même ville est un
phénomène récent et développe un sens de la ville. La
sociologie des objets urbains est beaucoup plus récente, elle
est très actuelle et se cible par exemple sur les jeunes des cités.
Enfin la sociologie des influences spatiales se consacre aux
effets des facteurs spatiaux sur les interactions spatiales (Goffman
en serait un bon représentant).
En général dans la
plupart des cas on étudie les trois premières sociologies, mais ce
cours va tenter de reprendre la toute dernière conception qui est
rarement étudiée.
Pour mieux
l'approcher, on va s'intéresser à quatre grands champs de
sociologie : économie, emploi, éducation et mode de vie.
Marx en BD
Influences
spatiales dans le champ économique
Liens
entre le phénomène urbain et la performance des systèmes
économiques
- Système économique et performance
Un système
économique peut être considéré comme un ensemble
d'agents qui produisent un ensemble de biens et services divers et
qui les mettent en vente sur le marché. Cela mélange
institutions publiques et privées. On distingue les biens
pour la production matérielle (technologies, médicaments, …)
et les services pour la production
immatérielle (comptabilité, conseil juridique, …). L'objectif
est de faire des bénéfices, de vendre sur le marché à des
prix supérieurs aux coûts de production. L'écart entre le coût
de production et la vente se nomme la valeur ajoutée.
Cette valeur ajoutée peut se traduire comme une forme de
soustraction. La valeur ajoutée d'un système économique va
illustrer sa performance, plus il en a, plus le système économique
est puissant.
La valeur ajoutée n'est
pas le seul indice des économistes. Il existe aussi le Produit
Intérieur Brut (PIB) qui est la somme des valeurs
ajoutées des entreprises d'un pays, en quelque sorte la valeur
ajoutée d'un pays. Cela présente la performance d'un système
économique national.
Cependant, cet
indicateur est insensible à la taille des systèmes économiques.
Par exemple, comparer le PIB danois (210 milliards de dollars pour 5
millions en 2003) au PIB turcs (240 milliards de dollars pour 70
millions en 2003). Il y a donc un effet de taille qui joue et les
Danois sont en réalité plus performants que les Turcs.
On utilise donc un
indicateur amélioré appelé la productivité :
la valeur ajoutée divisée par la quantité de facteurs de
production mobilisée. Selon Marx
deux grands types de production existent le travail humain et le
capital (outil, bâtiment, machines, …). On calcule en général
la productivité partielle (productivité d'une
facteur de production) et plus rarement la productivité
globale (productivité de l'ensemble des facteurs de
production).
- Performance économique et phénomène urbain : indice d'un lien fort
La science économique
orthodoxe s'est vite imposée comme la spécialité des phénomènes
économiques. Quoiqu'il en soit, ces gens sont largement majoritaires
à ignorer l'influence des variables spatiales. La production
n'est fonction que de la quantité de capital qu'on peut mobiliser,
la quantité de travail et la quantité de technologie). Pourtant,
on constate empiriquement que le phénomène spatial et urbain joue
un rôle dans la performance des sciences économiques. Il faudrait
ajouter alors un nouvelle variable, celle de l'espace.
- Parallèle historique entre développement économique et urbanisation des nations
Il y a un lien
historique entre développement économique et urbanisation des pays
occidentaux. Ainsi les pays les plus développés du monde sont
souvent très urbanisés. La richesse des pays augmente faiblement
jusqu'au XIX° siècle avant de s'envoler. La productivité
mondiale a été multipliée par 200 au cours de ces deux derniers
siècles. Cette période s'accompagne toujours d'une urbanisation
très rapide et ce sans exception. Fin XVIII° siècle, la
plupart des pays occidentaux étaient urbanisé de 20% à 30% à la
fin du XX° siècle, ils étaient de 80% à 90%.
Lorsque l'on compare les
pays du monde actuel, mis à part les pays situé sur un puits de
pétrole. Toujours est-il que les pays les plus urbanisés sont
toujours les plus riches, et vice-versa.
- Concentration des forces productives dans les métropoles depuis les années 1970
Depuis les années 1970,
on assiste à un redéploiement vers les plus grandes métropoles de
la planète. Une grande vague de métropolisation au niveau de
l'emploi a eu lieu. Les taux de création d'entreprises et d'emplois
ont été plus concentrés dans les métropoles. De même, l'étude
des mobilité montre une polarisation des capitaux et des
travailleurs vers les métropoles. Aujourd'hui, une plus grande
part des richesses mondiales sont produites dans les métropoles.
Cette tendance va à l'encontre des théories bâties par les
économistes orthodoxes.
Les économiste
s'intéressant à l'espace on des théories. L'entreprise, pour faire
des profits, cherche à réduire les coûts de production. Parmi ces
coûts, certains sont liés aux transports et à la communication.
On trouve les coûts de transport, celui des postes de travail, …
Dans une entreprise tout le monde doit communiquer ce qui augmente
les coûts de communication. Les entreprises qui parviennent à
maîtriser cela sont donc les entreprises les pus performantes.
Donc si les agents
économiques sont séparés par une distance importante, alors cela
augmente les coûts. La ville devient alors une forme utile à la
réduction des transports et des communications. La ville est une
forme d'organisation spatiale du travail économique qui réduit les
coûts. Mais il faut alors que ces coûts soient lourds pour les
entreprises. Or dans leur évolution, les coûts de transport sont
assez faibles. De plus, parallèlement à la diminution des
coûts, les coûts de ses transports ont diminué ce qui s'ajoute aux
évolutions techniques et aux hausse des moyens. Puisque cela pèse
de moins en moins dans les entreprises, alors elles ne devraient pas
se soucier de l'espace. Or au contraire, il semble que ces
entreprises vont massivement s'installer dans les villes. Si ce n'est
pas pour minimiser les coûts de transport pourquoi s'installer dans
ces grandes villes ?
- Surproductivité des grandes villes
La productivité des
systèmes urbains croît avec la taille des villes, plus une ville
est grande, plus cette ville est performante. On sait pour une part
que cela dépend de deux effets de structure : activités des
structures économiques et de structures
des emplois en terme de qualification. Si certains
secteurs sont très performants, d'autres le sont moins. Plus le
poids d'une ville est grande, plus les secteurs performants et
pointus s'y retrouvent concentrés. Cela explique en partie la
productivité des grandes métropoles qui sont surproductives par
rapport à des entreprises de petite villes ou des villes moyennes.
Il y a aussi des
différences de productivité entre emplois au sein d'un secteur
économique. La productivité des cadres et des ouvriers est un
exemple récurrent. Les ouvriers sont moins productifs que les
cadres. Cela est vrai pour l'ensemble des secteurs. Là encore les
emplois les plus productifs sont sureprésentés en ville. Plus
une ville est grande plus le poids de ses emplois qualifiés est
élevé. Dans l'industrie automobile, les cadres élevés sont plutôt
dans les grandes villes, les ouvriers plutôt en province.
Si les métropoles
sont plus productives c'est parce que les emplois productifs et les
secteurs productifs y sont concentrés. Or même en supprimant ces
effets, on constate que malgré tout les entreprises restent
présentes en ville. Marie-Paul Rousseau
a constaté qu'il y a un écart de 14 000 euros supplémentaires en
moyenne entre un emploi annuel à Paris et un emploi ailleurs en
France. Cet écart de productivité brut s'élève à 35%. En gommant
les activités de structures des secteurs économique à haute
productivité, Rousseau constate que cela n'efface qu'un quart des
35% de différence. Lorsqu'elle supprime les effets de structure des
emplois à haute productivité, cela efface encore 35% des 35% de la
surproductivité parisienne. Il existe donc encore 40% de
différence inexplicable sur la surproductivité parisienne par
rapport à la province.
Pour résumer en gommant
les effets de structures, il reste 13% de différence entre Paris et
la province. Cela se chiffrait à 24 milliards dans les années
1990. Ce serait le bonus économiques de la productivité parisienne
liée à l'attraction exercée par cette immense métropole
qu'est l'agglomération parisienne. Ça représente trois points de
PIB.
On en conclu donc
qu'implantées dans des grandes villes, les entreprises sont plus
productives. Sans villes, pas ou très peu de croissance économique.
On constate une agglomération spatiale des forces productives alors
que les coûts des transports sont faibles. Enfin, même en gommant
les effets de structure, les entreprises sont plus performantes en
ville.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire