Amérique du Sud (légende largement incomplète)
Introduction
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article à lire.
L'Amérique latine
s'est constituée comme une colonie de peuplement d'Europe. Là
où l'Afrique et l'Asie étaient colonisé comme un marché, les
Amériques furent peuplées par les créoles qui sont rapidement
devenus très nombreux puis majoritaires. Ce furent ces créoles,
les élites de l'Amérique au contraire des esclaves et de leurs
descendants. Ces pays se sont alors construis sur l'effondrement des
cultures précolombiennes. Cette Terre Vierge était pour les
colons dépourvue de civilisation. Ils voulurent refonder le monde et
la chrétienté. L'Europe était déchue de la chrétienté et il
fallait qu'elle se reconstruise ailleurs. Les explorateurs cherchent
le paradis terrestre vers l'Est et tombent sur des forêts
luxuriantes, des paysages magnifiques, des populations agréables
sans vices, … Ces colonies de peuplement permettaient de tout
reconstruire à zéro. On a donc une pluralité de noms illustrant
l'ambition de recommencer l'expérience de la civilisation (New-York,
Nouvelle-Orléans, …). Cela fut aidé par des guerres décimant
les peuples mais plus encore par le choc microbien des indigènes,
ainsi que par l'alcoolisme amené par les Conquistadores.
Cette Amérique du
Nord et du Sud entrent dans l'histoire contemporaine en même temps
que l'Europe. Pour nous, c'est 1789,
en Amérique du Nord c'est en 1776 avec
leur déclaration, en Amérique du Sud aussi on trouve des
Révolutions inspirées des deux précédentes. Cela s'explique
d'autant plus que l'Espagne s'affaiblit. Toutes ces Révolutions
veulent rompre avec l'Ancien Régime, réclament l'ordre, la
souveraineté civile, … On a ainsi finit par parler de Révolution
Atlantique par abus. Presque tout les pays deviennent des
Républiques au début du XIX° en quittant la domination espagnole,
sauf le Mexique, le Brésil et Cuba.
Dès cette époque,
l'Amérique continue de regarder vers l'Europe d'abord du point de
vue politique puisqu'au cours du siècle, elle subit les
contrecoups des Révolutions, des restaurations et des Républiques.
Les élites descendantes d'Européens regardent donc toujours vers le
Vieux Continent. Sur le plan culturel et intellectuel, ces
élites regardent non sans envie la culture urbaine par exemple, de
l'Europe. Cette communauté culturelle très forte s'atténue par la
suite. Mais c'est aussi une dépendance économique qui pousse
ces pays à se tourner vers l'Europe avec une dépendance commerciale
(ils revendent presque uniquement à l'Europe). L'Amérique latine
est très européenne pendant longtemps, effet renforcé par des
vagues d'immigrations européennes.
Pour autant cette
européanité cohabite avec un métissage très fort de la société.
Métissage entre esclave noirs et descendants, Indiens, esclaves
chinois, immigrés asiatiques, européens, … Les élites détenant
le pouvoir politique et économique et possédant un monopole
culturel restant cependant peu métissées, les autres en revanche
sont bien plus métissées. Ce métissage va réapparaître dans la
vie culturelle de ces sociétés. La spécificité de l'Amérique
latine va tenir à ce métissage démographique mais aussi religieux,
politique et culturel. Au XIX° siècle, les Républiques
d'Amérique latine sont considérées comme des Républiques ratées.
Au XX° siècle, les grands mouvements intellectuels et politiques
vont apparaître en même temps que ceux de l'Europe mais sans pour
autant les imiter parfaitement et se démarquant ainsi de l'Europe.
L'Amérique latine dans
sa définition c'est l'ensemble des pays au Sud d'un fleuve : le
Rio Grande. Pourtant géographiquement, les Amériques, ce sont
deux continents et un isthme dont le Mexique devrait plutôt être du
Nord. Cela complexifie l'espace. L'identité linguistique est
aussi à remettre en cause. On parle beaucoup espagnol, mais on,
parle portugais au Brésil, français en Haïti et en Guyane,
néerlandais au Surinam et anglais en Guyana et à Bélize. A cela
s'ajoute beaucoup de langues amérindiennes (Quechua et Aymara
pour les Andes, nahuatl et maya pour le Mexique ou encore guarami,
…). Toutes ces langues cohabitent avec la langue nationale et donc
certains descendants d'Européens ont appris ces langues. Si
définition il y a, elle serait culturelle avec une Amérique ???
s'opposant à l'héritage des colonies anglo-saxonnes et françaises
de l'Amérique du Nord. Cette définition va être reprise par un
auteur colombien et développée par les élites européenne
considérant que l'Amérique latine, comme l'Europe latine sont
proches. On a aussi une sorte d'identité religieuse avec le
catholicisme et une forme d'organisation sociale issue de l'Espagne
(grandes propriétés terriennes, clientélisme, fragmentation de
l'espace politique, société patriarcale, …).
- Faire l'histoire à l'échelle d'un continent
Au XIX°
siècle, les nations s'inventent et se construisent
avec leurs traditions, leurs mémoires, … Cette histoire propre est
menée par des politiques à une échelle nationale. Ici on va se
détacher du cadre simplement national pour la saisir dans un sens
continental. Les grandes Révolutions sont souvent nationales
voire nationalistes, des états militaires sont formés mais pas
tous. Il y a de grandes disparités entre les pays. Les régions sont
parfois elles-mêmes très différentes : Cône Sud (Sud du
Brésil, Argentine, Chili) très européanisé avec peu d'indigènes,
relativement riches, et culturellement proche de l'Europe / Amérique
andine (du Paraguay à l'Équateur) avec une présence très
largement minoritaire des Indiens, ces sociétés très pauvres sont
aussi très inégalitaires / Amérique Centrale et Caraïbes
(depuis le Vénézuela et la Colombie jusqu'au Mexique) tous en
contact avec la mer Caraïbe et en contact avec les USA donc très
marqués par ceux-ci / Brésil (Nord du pays) très différent
du Sud compris dans le cône Sud.
Spécificités
nationales, zonales et régionales sont doublées de sentiments
d'appartenance tant nationaux que locaux (on parle de petite
patrie en espagnol) qui répond bien à l'organisation fédérale de
l'Espagne notamment. On a d'abord une identité régionale puis
ensuite nationale en Amérique du Sud.
Cela se ressent aussi
par des rapports clientélistes souvent régionaux qui bloquent aussi
le sentiment national. On s'intéresse alors aux circulations sur
le continent pour caractériser cette vaste et diverse zone du monde.
Les Révolutions par exemple circulent et c'est en comparant qu'on
prendra mieux conscience des choses.
- Frontières et périodisations
Les siècles dépendent
aussi des grands évènements donc la définition est rarement
stricte. Hobsbawm parle d'un long
XIX° siècle (1789 – 1914) et d'un cours XX° siècle (1914 –
1971). Ce dernier siècle appelé le siècle des extrêmes touche
aussi l'Amérique latine, mais à sa manière. Il commence en 1910
avec trois grands évènements importants : la Révolution mexicaine
(1910 – 1917)
portant des idées extrêmement modernes entre les hommes, les sexes,
les races, … Un apport du progressisme sociale rompant avec
l'attitude libéral du XIX° siècle. 1910, c'est l'apparition
aussi des partis politiques modernes, structurés autour d'une
idéologie, partis de masses souhaitant conquérir le pouvoir. Enfin
la Première Guerre Mondiale n'est pas négligeable non plus
puisque les effets en Europe vont par écho avoir des conséquences
en Amérique latine. Il y a donc des causes endogènes et
d'autres exogènes à l'entrée de l'Amérique latine dans ce siècle.
Sa fin est similaire à
celle de l'Europe mais les raisons sont éloignées. La chute du mur
de Berlin en 1991 n'a pas trop d'impacts. En revanche, les chutes des
régimes dictatoriaux de l'Amérique latine tombent depuis les années
1980 jusqu'aux années 1990. Cela ferme la page d'un rapport à
la démocratie, au communisme et à l'anti-communisme propre au XX°
siècle.
Dans ce laps de temps, on
trouve de grandes ruptures. Deux grandes césures en particulier
se démarquent : 1930 et
1959. De 1910 à
1930, on a une période très différente de la période
précédente puisque les Républiques oligarchiques ont un
droit de vote très restreint (moins de 10% de la population) et le
pouvoir économique est détenu par un très petit nombre de familles
élitistes. Mais elles sont déstabilisées par de nouvelles
idéologies ainsi que par des syndicats plus forts représentant
l'arrivée politique des masses et des partis radicaux qui prennent
appui sur un grand nombre. Autre nouveauté, les USA qui avaient
délaissé le continent décident maintenant de lancer leur
impérialisme sur l'Amérique latine engendrant un anti-impérialisme
élevé.
En 1930,
même conséquence qu'en Europe : la crise économique. Pour des
pays dépendants de l'Europe, ça va mal. Il y a donc un changement
de politique en Amérique latine on ne peut plus vendre aussi bien
les matières premières. Cela entraîne donc un industrialisation
nouvelle c'est l'Industrialisation par Substitution aux
Importations (ISI). Le marché interne de ces pays va être
transformé avec une société rurale qui connaît une urbanisation
massive, une explosion urbaine et des classes ouvrières. Les classes
les plus pauvres sont donc vite menaçantes suite aux Révolutions
russes ou mexicaines. Jusqu'en 1959,
cela développe de nouveaux pouvoirs : les populismes
latino-américains. Ils mènent des politiques très sociales tout en
restant très autoritaires (Couple Juan et Eva Perón).
Cependant ces pouvoirs vont fonder l'État Providence mais restent
pourtant des États totalitaires.
Enfin en 1959,
les pouvoirs populistes s'essoufflent et une nouvelle spécificité
politique latino-américaine émerge avec la Révolution cubaine
de Fidel Castro qui au départ juste révolutionnaire devient vite
communiste et prosélyte, souhaitant propager la Révolution sur tout
le continent et même au-delà. On a donc une opposition entre les
communistes qui veulent la Révolution partout et aussi des élites
conservatrices qui résistent et répriment sévèrement ces
agitations.
- Grands thèmes de l'histoire de l'Amérique Latine
La Révolution dans un
continent révolutionnaire, pratique politique légitime dans
cette contrée du monde passant au delà du vote.
Le nationalisme très
fort au XX° siècle.
Il est à la fois proche du notre mais aussi plus jeune et donc
différent de l'Europe. Leurs nationalismes sont plus associés à la
gauche que ne le furent les nôtres. Ils sont anti-impérialistes
surtout face à l'Amérique du Nord et anti-colonialistes vis
à vis des Européens. Enfin la dimension sociale est très forte
dans leur conception des nationalismes.
L'intégration
politique du peuple avec des sociétés très fragmentées,
inégalitaires qui va déchirer plus qu'en Europe le continent.
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