mardi 11 octobre 2011

Sociologie des TIC : séance 3, le cinéma

Séance 3 : Le cinéma.

On laisse de coté assez notablement les relations macrosociologiques avec les concepts précédents.
Il n'est pas possible de rendre compte de l'émergence du cinéma sans rendre compte des comportements sociaux et culturels. Ces comportements, pratiques et gouts peuvent être étudier avec la notion de culture.
Notion de culture travaillée par la sociologie des techniques et des médias. Notion de culture matérielle et culture visuelle.

Début du cinéma :
Techniques du cinéma naissent dans plusieurs filières différentes et notamment l'étude scientifique du mouvement. Au XIXe siècle, les savants s’efforcent de comprendre les mouvements des corps (physiologie, utilisation des corps des animaux dans l'agriculture et l'armée). Techniques permettant de prendre en photo à des intervalles rapprochées les positions successives du corps.
MUYBRIDGE : photographie des chevaux. MAREY : « fusil photographique » pour analyser le vol des oiseaux.
Certains s'efforcent d'associer à la prise de vue la prise de son. En 1888 : le chronophotographe.

Deuxième filière technique avec EDISON : mis au point des lecteurs de disque audio : le phonographe. Clientèle chez l'étude de la musique chez soi, EDISON pense à un loisir domestique associant le son et l'image. Il met au point un appareil qui produit du son et fait défiler des images rapidement en 189, c'est un kinétoscope. Il veut reconstituer l'équivalent du théâtre avec des appareils de petites dimensions pour un nombre restreint d'individus
Il y a plusieurs modèles économiques mis en place : la vente des appareils et des supports ou l'équivalent d'une machine à sous (penny arcade)

Troisième filière technique : mettre au point des machines conçues pour projeter des films dans une salle, c'est donc pour un grand nombre de personnes.
Aux USA, peu de gens s'intéressent à ça. Les collaborateurs d'EDISON voulaient travailler là-dessus, mais il a refuser car il pensait que ce système n'aurait pas de succès à long terme.

En Europe, les inventeurs qui s'intéressent à ce qu'on appelle le cinéma sont plutôt dans cette troisième approche. Auguste et Louis Lumière qui invente le cinéma et qui font la première projection publique en 1895 : le passage d'un train.

=> Comment expliquer cette évolution très différenciée et le fait que ce soit les frères Lumière qui ont réussit ?

I- Reconstitution des traits socioculturels propre au XIXe siècle.

Durant les 1880-1910 commence à se généraliser un nouveau rapport au temps et à l'espace. Notamment grâce à des nouvelles technologies qui se répandent comme les nouveaux moyens de transports (train, automobile, tramway, bicyclette, paquebot).
Ils font éprouver à la population des vitesses beaucoup plus grandes : la perception sociale et culturelle de la vitesse évolue aussi avec l'augmentation de la vitesse de déplacement.

Les premières personnes qui prennent le train parlent qu'elles sont désorientées, déséquilibrés, qu'elles ont envie de vomir : pour la toute première fois, on voyait le paysage bouger rapidement. Cette sensation devient de plus en plus positive tout au long du XIXe siècle : la perception de la vitesse devient un plaisir, d'abord chez les catégories sociales favorisées mais ensuite chez les plus modestes : la bicyclette et l'automobile. Notamment avec les fêtes foraines qui permettent d'utiliser des modèles de véhicules.
Les fêtes foraines se transforment pour accompagner cette évolution des goûts, les renforçant par la même occasion. Des attractions apparaissent, s’efforçant de simuler ces sensations : les grandes roues « la sensation de fendre l'air et de dévorer l’espace ».

L'urbanisation permet aussi d'expliquer cela : l'accroissement de la taille des villes et de la concentration urbaine. Cela modifie les perceptions sociales : 1903 avec SIMMEL qui dit dans metropolis et la vie mentale, « l'accumulation permanente de nouvelles images, la radicale nouveauté d'un simple coup d’œil, l'aspect inattendu d'une impression soudaine, voici les conditions psychologiques créées par la grande ville. […] L'agitation des rues, la diversité des rythmes de la vie économique, sociale et de loisirs font que la grande ville est profondément différente du monde rural dans le domaine des fondements sensoriels de la vie psychique ».
Massivement, les populations européennes éprouvent une rupture dans leur vie quotidienne alors qu'il découvre cette environnement nouveau qu'est la grande ville : l'environnement sensoriel change complètement parce qu'ils sont soumis à un plus grand nombre d'image, plus nombreuses et qui se renouvellent plus fréquemment (parce que l'on boude plus). On parle « d'hyper-stimulus ».
Pour un paysan, la ville est un environnement dangereux car l'on doit faire attention lorsqu'on s'y déplace à cause des fiacres, des automobiles et des tramways : le citadin doit avoir alors tous ses sens en éveil.

Les villes voient se généraliser l'éclairage public, d'abord au gaz puis électrique. Pour les contemporains, c'est un bouleversement considérable : comment cette nouvelle perception est mise en forme par les acteurs sociaux ?
Très vite, les contemporains disent qu'avec l'éclairage électrique, la ville « devient un spectacle » s'appuyant sur le registre du merveilleux. Une des premières rues au monde a avoir un éclairage électrique sont les champs-Élysées : un journaliste dit que ce sont « un diamant éclatant, un spectacle de conte de fée ».
Le moment où la lumière prend d'assaut la nuit est celui des fêtes et surtout des grandes expositions. Ce qui est vrai de la ville est vrai des spectacles proprement dit, de danse et de théâtre : grâce aux nouveaux éclairages, les spectacles deviennent plus « grandioses ». Électricité dans les magasins, se généralise l'idée que la frontière entre l'espace ouvert/public et l'espace privé commence à se brouiller, la lumière privée inonde la rue.

Généralisation de l'affiche en couleur à la fin du XIXe siècle, les premières affiches sont majoritairement des publicités pour des spectacles, surtout de danse mais aussi de théatre. Elles représentent des ambiances de fête ou de mystère, on y voit souvent des femmes, des danseurs et des actrices, de façon assez dénudées avec une dimension érotique. L'apparition de ces affiches est controversée car « l'affiche est un art mobile et dégénéré » pour certains : ce n'est pas une toile par un peintre mais c'est un dessin multiple qui se présente dans la rue. Cela devait dégrader le sens de la morale de la population, cela allait tuer la spécificité de la peinture qui était un art « légitime » et qui ne pouvait être apprécié que par un élite. Opposition entre l'élite sociale culturellement éduquée et la masse qui se repose sur un art public, collectif.
D'autres individus pensent que l'affiche est une nouvelle œuvre d'art à part entière : idée que ce nouveau support va contribuer à démocratiser la perception des images. Cela permet d'habituer le grand public à certaines nouvelles technologies : images de train, tramway et voiture.

La culture :
Ainsi, la ville se transforme elle-même alors que les individus pratiquent et ressentent la ville autrement. C'est cela que la sociologie et l'histoire a tenter d’appréhender en parlant de culture, et notamment de culture urbaine.
SCHIVELBUSCH est un historien allemand intéressé par la sociologie des médias. Il montre que ce qui a évolué, ce sont les représentations, les goûts, les sensibilités et les sociabilités. Pour parler de cela, on utilise alors la notion de « culture matérielle » : l'anthropologue doit s'intéresser aux objets, aux matériaux et à leur rôle dans la vie sociale ; cela permet de mieux saisir ce qu'un groupe à de particulier. La culture n'est donc pas que intellectuelle et symbolique mais aussi matérielle.
Anthropologie des techniques avec Pierre LEMONNIER notamment. Il est revenu sur la notion de culture matérielle, il considère cela comme un champ de production sociale : cela permet de savoir comment les acteurs sociaux construisent la société. « De même qu'ils mettent du sens dans leurs relations avec leurs semblables et dans le monde visible et invisible qui les entourent, de même les hommes en société ont mis du sens dans leurs productions matérielles ».

Les objets et la culture :
Notion de culture pour le cinéma est importante car cela montre comment les perceptions sociales et culturelles dépendent de certains objets.
→ Le livre :
Dans les 1830-1840, on voit apparaître un nouveau type de livre a plusieurs particularités : ce sont des livres écrient à plusieurs, ils décrivent principalement des scènes de la vie quotidienne et enfin ces livres comportent un très grand nombre d'illustration. Cela est rendu possible grâce à la lithographie. Walter BENJAMIN dit que ces livres sont « une littérature de panoramas » : cela propose des représentations successives de plusieurs, par exemple, quartiers dans Paris. Cela décrit aussi les différentes bibliothèques et zones de promenade.
Au XIXe siècle, c'est le développement de l'école naturaliste (ou réaliste) : ce sont des descriptions minutieuses de la vie quotidienne : BALZAC dit à propos d'Eugénie Grandet que c'est « le drame appliqué aux choses les plus simples de la vie »., à propos du Père Goriot que ce « n'est ni une fiction, ni un roman : all is thrue. Il est si véritable que chacun peut en reconnaître des éléments chez soi ».
On cherche donc à se concentrer sur des petits gestes mais surtout à différentes catégories sociales. Au même moment se développe la carte postale.
→ La carte postale :
C'est un objet important du XIXe siècle. Dès que les techniques photographiques le permettent, il y a un engouement immense pour la carte postale et la plupart des villes ont leur propre éditeur de carte postale. Les photographes ne se contentent pas de photographier les grands monuments, ils prennent des photographies qui décrivent les quartiers des villes en s'attachant à les montrer en situation. On voit notamment les nouveaux moyens de transports : le tramway de la ville, le train.
C'est un instrument de communication interpersonnel qui permet d'envoyer du texte que l'on a écrit mais la grande différence avec la lettre c'est qu'il y a une image associée. Cela permet de donner des nouvelles mais aussi de montrer à autrui quel est le cadre de vie dans lequel on habite. Ce succès est l'indice du rôle social nouveau que jouent les images à l'époque.
Il existait aussi les portraits-cartes ou une carte de visite photographique : les premiers photographes proposent à des individus de les prendre en photo et de fabriquer un grand nombre de portraits d'eux au format de la carte postale. Les personnes qui se font photographier le font souvent dans leur cadre de vie : chez eux ou sur le pas de leur porte. Ces portraits sont donnés facilement aux individus que l'on rencontre pour la première fois : les contemporains ont considéré que ces portraits-cartes circulaient aussi facilement que la monnaie. C'est une « devise sociale », « les billets de banque sentimentaux de la civilisation ».
→ La lanterne magique :
C'est un objet ancien, il en existait au Moyen-Âge mais la source de lumière était la bougie. Cela sert à donner une impression de mystère : des fantasmagories, c'est utilisé par des illusionnistes durant des petits spectacles, en même temps que des voix et de la fumée. Cette usage se poursuit durant tout le XIXe siècle et notamment dans les fêtes foraines, toutefois une deuxième utilisation apparaît. Cela devient aussi un média éducatif : en Allemagne, on l'utilise dans les écoles alors qu'en Angleterre on l'utilise dans des conférences publiques à visées pédagogiques. En France, c'est encore plus répandu au point qu'il y ait deux réseaux différents de fabrication et de diffusion : un réseau qui dépend de l'Eglise et un qui dépend de l'école républicaine (« le mudée pédégogique »). Dans les deux cas, les plaques utilisées sont des photographies, on visent un publique plus populaire, les gens qui ne lisent pas et que l'on veut éduquer par la photographie.
Chacun de ses deux réseaux avaient dans chaque département un dépôt de lanternes et de plaques : en 1898, « le musée pédagogique » avait un catalogue de plus de 3K collections (groupe de photographie), au cours de cette année là, il en a produit et diffusé plus de 20K. En 1908, on est passé à 40 collections produites par an. Effondrement pendant la guerre puis en 1928, on est encore à 40K boites de plaques par an.

Quelles utilisations ?
L'instituteur local réceptionne les plaques et les projette au cours d'une séance, on dit « qu'elles remplacent la veillé d'autrefois », « c'est réjouissance publique quand on sait le soir que sur le drap blanc les vues de Paris défileront ».
Ces trois objets ont comme particularité de solliciter le regard. Les sociologues et historiens se sont efforcer de comprendre ces évolutions à partir de la culture visuelle.

La culture visuelle :
Les sociologues se sont intéressés aux rôles des images dans les comportements culturels et notamment dans la transformation du regard. Comment les acteurs sociaux se représentaient visuellement le monde ?
Cette notion de culture visuelle est une partie d'un concept plus générale, celui de culture sensible. Alain CORBIN propose la définition suivante : « on apprend que chaque société a établit sa propre hiérarchie des sens. Ses membres sont soumis à des modalités particulières de l'attention et ils subissent les mêmes seuils de tolérance aux messages sensoriels. L'ensemble de ces données, hiérarchie des sens, modalité de l'attention et seuil de tolérance aux différents messages sensoriels contribuent à construire une culture sensible. » Il y a donc certaines impressions sensorielles qui sont plus légitimes, plus élevées socialement que d'autres. Il y a des manières d'être attentif aux messages qu'envoient les sens qui sont propre à une certaine culture. Au delà d'un certain niveau de bruit, d'intensité lumineuse, d'une certaine puissance des odeurs, les individus ne tolèrent plus ces stimulus.
Ex : La perception des odeurs à beaucoup changé au cours des siècles : ce que c'est qu'un bon parfum et une mauvaise odeur, notamment grâce à la progression de l'hygiène.
Rôle des cloches d'Eglise et de leurs sonneries dans les régions rurales et à la façon dont la sonnerie des cloches avait de rythmer, d'organiser les temporalités sociales, d'attribuer du sens à certaines périodes de la journée et de l'année. La laïcisation de la société française s'est illustré dans un certain nombre de conflits autour des cloches et de la façon de les faire sonner.
Pratique de la plage et des bains de mer : comment les individus perçoivent et apprécient une promenade sur le sable, d'avoir une partie du corps immergé dans l'eau. Tolérance vis à vis du froid et du chaud.

II- Comment le cinéma a évolué au cours de ces premières années ?

Évolution de la culture sensible :
Ce qu'on a vu avant participe à la transformation de la culture sensible.
→ L'évolution des fêtes foraines
Au XIXe siècle, les revenus augmentent et se généralise l'idée de temps libre, un temps alloué au fait de se détendre et cela bénéficie beaucoup aux fêtes foraines. Un nouveau type de fête foraine se développe, basé sur les illusions et les machines : les miroirs déformants, les arcs électriques, les étincelles, attractions reproduisant les impressions sensorielles liées aux nouveaux moyens de transports et supports visuels.
→ Le café-concert :
Spectacle dans la lumière ambiante, consommation de boissons et interaction entre spectateurs et acteurs possible. Mobilité des spectateurs, possibilité de danser. Ce théatre de variété est perçut à l'époque comme une réelle nouveauté : les artistes du mouvement futuriste considèrent que le café-concert est par excellence le loisir de la modernité parce que « ce spectacle se propose de distraire et de divertir le public par des effets qui relèvent tout à la fois du comique, de l’érotisme et de la stupeur imaginative ». Il y a une grande diversité d'impressions sensorielles qui se succèdent.
→ Les panoramas :
Que l'on considère comme une forme d'ancêtre du cinéma. Pendant longtemps cela a été un spectacle proche du cinéma mais qui a eut beaucoup plus de succès : c'est une gigantesque toile peinte qui mesure environ 10m de haut et une centaine de m de long, accroché verticalement dans une salle (rotonde ou demi rotonde), sur une scène face au publique et enroulé à deux endroits. On visionne ce qu'on peut voir sur la toile comme ce qu'on peut voir sur un papyrus.
Un panorama au XIX et pendant une partie du XXe, cela consiste à faire dérouler la toile, à fois sur le son et l'éclairage pour un spectacle de 15 à 20 min. Mode en 1830 puis abandonné jusqu'en 1880, on parle de « panorama-mania ». C'est un média qui regroupe tout ce que l'on a pu voir sur les cultures urbaine, matérielle et sensible, c'est en cela qui c'est un ancêtre du cinéma.
Il joue sur un grand nombre d'impressions sensorielles, exploite les deux registres de goûts de l'époque, à savoir le réalisme et le fantastique. Une toile s'appelle le « tout Paris » qui fait défiler es visages et corps des célébrités, des panoramas sur les catastrophes comme « Pompéi vivante », « le Vésuve à Paris ».
A partir de 1889, les panoramas évoluent de façon à faire vivre au public les impressions sensorielles des nouveaux transports en commun, des voyages : « la compagnie transatlantique », il y a une plate-forme qui permet de faire bouger les sièges des spectateurs et de reproduire une impression de houle. « Le voyage en transsibérien de Moscou a Pékin » où tout était disposé pour que les individus aient l'impression d'être dans un wagon : plancher qui vibre et des silhouettes qui représentaient les poteaux électriques parallèles à la voie et les troncs des arbres, pour un total de 200m de longueur de toile. En 1898 le « maré-o-rama » reproduisait la sensation d'un voyage en haute-mer.

On comprend mieux pourquoi les deux premières filières techniques n'ont pas connus de succès alors que celle du grand spectacle multi-sensoriel s'est imposée.
Au début du cinéma, on retrouve toutes les caractéristiques du panorama : l'impression de vitesse avec les images de train des frères Lumière. MEDIES a tourné les premiers films de science-fiction avec le voyage jusqu'à la Lune, inventant les trucages.
Assez rapidement, les gens considèrent que le film seul comme pur spectacle audiovisuel ne peut être qu'un spectacle de courte durée, les réalisateurs tentent de transformer le cinéma pour qu'il ressemble au panorama. Lors de la grande exposition universel de 1900, on voit un film sur un écran de 21/18m où l'on voit un tour du monde cinématographique. On tente de reproduire les impressions dans la nacelle d'un ballon : 10 nacelles sont dans le vide, face à l'écran.

Alors que le cinéma était un média très populaire reproduisant l'environnement du café-concert avec des petits films muets facile à comprendre, le cinéma est devenu un genre beaucoup plus élitiste. L'arrivée du cinéma parlant a contribué à cette transformation. Un historien américain dit qu'on « est passé d'un public parlant pour un cinéma muet à un public muet pour un cinéma parlant ». EN 1912 en Italie, journaliste dit « dans le plus beau cinéma, on voit fourmiller les femmes du peuple et qui applaudisse à certaines séquences, et des masses d'enfants s'y rendent parfois avec leur mère pour voir des séries de paysage défiler et aussi des scènes vulgaires » alors qu'on voyait à l'écran une femme qui refusait de se faire embrasser alors que le public encourageait l'homme. SARTRE a expliqué qu'il n'allait pas au cinéma jeune car c'était un cinéma populaire réservé aux basses populations.
Les transformations du cinéma ont fait que pour comprendre ce qui se passait à l'écran, il fallait posséder certains codes liés à une culture visuelle particulière.

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