dimanche 29 avril 2012

CM n°8 Géographie sociale

Je ne comprends pas, des fois il y a des couleurs, d'autres fois pas. Des fois c'est écrit en gros et après en petit donc désolé pour le "style" des cours mais au moins l'essentiel c'est-à-dire: l'information, est là!

(Suite du cours n°7)

2- Une résidence dans une ZUP : le Terroir à Fontenay-Sous-Bois (94) 


Fontenay est une commune de 50 000 habitants qui se situe au nord du Val de marne, à la Limite de la Seine St Denis. On distingue dans la même ville: - Un Fontenay « aisé » près de la forêt de Vincennes, au centre-ville - Et de l’autre côté de la station Val de Fontenay, un Fontenay plus moderne avec des grands ensembles mais aussi des résidences accessibles en propriété. Ce n’est pas que du logement social même si il y a 90% de logements sociaux. Dans cette ville on constate donc clairement, qu’il n’y a pas d’homogénéité. Les populations sont différentes et communiquent peu entre elles.

  Quelle a été l’évolution de l’habitat, des habitants d’une ZUP dans la partie la plus moderne de la ville ?

Les premiers habitants de cette résidence sont des employés, des individus faisant partis des classes populaires tertiaires ou des petites classes moyennes. La proximité de Paris et les pôles de bureaux proches de Fontenay-sous-Bois, ont fait augmenter le prix des loyers. Cela entraine la moyennisation de cette résidence.
Puis dans les années 2000, arrivent des cadres supérieurs qui s’installent dans des grands appartements en duplex qui avaient été pensés au début pour les familles nombreuses. Cela permet d’avoir un compromis entre la taille du logement et de la distance à Paris. Autrement dit, un compromis entre appartement parisien et pavillon périurbain. Pour eux, c’est une étape de parcours résidentiel ce qui explique qu’il n’y a pas vraiment d’attachement à la ville de Fontenay. C’est une étape d’ascension sociale ou de consolidation de l’ascension sociale par l’accès à la propriété.
Mais ce qui est étrange, c’est que cette ascension sociale s’effectue dans un quartier ayant une image de cité et des tours qui sont quand même proches des pavillons – et cela, même si il y a deux écoles et que les enfants des logements sociaux ne côtoient pas ceux des ménages de propriétaires.

 A la fin des années 80- début des années 90 et depuis 2005 on observe des moments où les prix sont très hauts. Cette hausse des prix conduit à un embourgeoisement du quartier. Ce sont des individus qui dans l’idéal voulaient un logement à paris ou une maison très grande plus loin dans le périurbain. Ces individus s’inscrivent dans des réseaux de mobilités très différents des uns des autres, entre un ancrage local ou une focalisation sur Paris. Cela renvoi à leur position différente dans ce parcours résidentiel et social.

Il y a une bonne entente dans cette résidence mais pas d’appartenance réelle à ce territoire. Les ménages de cadres supérieurs ont moins la hantise du déclassement car ils se pensent de passages, donc ils n’essaient pas de changer l’image de la ville.

 Conclusion : 

On constate une grande diversité de l’habitat, des quartiers, une diversité qui est liée à l’hétérogénéité interne des classes moyennes. Il y a des dynamiques d’embourgeoisements ou de paupérisations. Ces espaces sont divers et bougent aussi. Cela explique aussi l’impossible émergence d’une conscience de classes.


Les dynamiques actuelles des divisions sociales de l’espace 


Introduction : 

 Une forme de mélange est toujours ce qui domine mais il y a des tendances à l’embourgeoisement, ou inversement à la paupérisation. La société est en partie ségrégée. Ex : Le Gated communities est un phénomène marginal. Une réflexion portée sur la division sociale de l’espace ne peut pas être centrée sur les gated communities. Il faut essayer d’éviter la caricature en tentant de nuancer. Mais cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y a pas de division sociale de l’espace.

 I- La gentrification des espaces populaires 


Ce terme permet d’aborder les dynamiques de la division sociale de l’espace. Cela permet de voir comment les espaces qui séparent les plus pauvres des plus riches évoluent.

 1- La gentrification : une notion de la géographie anglophone 


La gentrification : La gentrification est une forme particulière d’embourgeoisement qui concerne exclusivement les quartiers populaires et qui passent par la transformation physique de l’habitat, voire parfois d’un quartier dans son ensemble (commerces etc.).

C’est une transformation sociale mais aussi une transformation matérielle. Il n’y a pas de gentrification s’il n’y a pas ces deux transformations en même temps. Par exemple, il y a l’embourgeoisement des quartiers des classes moyennes s’en changement du bâtit ou encore le renforcement de l’exclusivité sociale des beaux quartiers mais cela n’est pas de la gentrification.
L’embourgeoisement a lieu aussi dans les beaux quartiers car la ségrégation parfaite n’existe pas.

 Origine du mot : inventé en 1964. Néologisme inventé par la sociologue allemande Ruth Glass qui vivait à Londres. Néologisme qui vient du mot gentry, qui littéralement est la petite noblesse terrienne anglaise.
Aujourd’hui, ce terme est utilisé pour désigner péjorativement les gens bien nés. Ensuite ce mot nouveau est devenu une notion théorisée par des chercheurs anglais et nord-américain dans les années 70-80. Parmi ces chercheurs, il y a beaucoup de géographes et notamment un courant marxiste important avec comme représentant Neil Smith, un élève de David Harvey. Lui, voit dans la gentrification l’inscription de la lutte des classes dans l’espace.
 Cette notion a été théorisée par beaucoup de débats. On se pose la question de savoir si la gentrification est un « retour en ville » des classes moyennes ou « un retour en ville » du capitalisme. On se demande aussi si la gentrification est un phénomène important. Car cela va à l’encontre de la vision de Chicago. En effet, l’invasion succession selon l’école de Chicago ne peut aller que dans le sens de la paupérisation alors qu’avec la gentrification, elle va dans l’autre-sens.

 En France, on utilise la notion qu’à partir des années 2000, cet écart s’explique par la réticence de la géographie marxiste mais aussi réticence d’utiliser un mot anglophone, les chercheurs français expliquent que la ville anglo-saxonne ne fonctionne pas comme la ville européenne. Certes, les villes européennes sont en partie des villes aux quartiers bourgeois mais il y a aussi des quartiers populaires qui peuvent connaitre le processus de gentrification.

Cette notion permet de voir des différences dans les processus d’embourgeoisement ainsi que d’analyser les conséquences sociales de la gentrification pour les classes populaires.

 2- Les principaux facteurs et les modalités de la gentrification


 La gentrification est un double processus de transformation sociale et transformation urbaine

- Dans l’espace urbain : On constate la désindustrialisation dans les centres villes. On observe une baisse des activités et une forte dégradation du bâtit. Cela entraine la dévalorisation concrète foncière immobilière (chute des prix des loyers) et de l’autre une dévalorisation symbolique. Parfois, il y a aussi un abandon par les pouvoirs publics, notamment dans le cas des USA. Ce sont donc des espaces extrêmement dévalorisés. C’est une modalité de développement inégal mais cela permet de faire un gros profit plus tard en renouvellement cet espace. La dégradation n’est pas oubliée pour toujours surtout dans le cas de quartiers centraux. Plus le quartier est dégradé, plus la plus-value faite en réinvestissement va être énorme. Neil Smith explique que cet écart est le facteur explicatif majeur de la gentrification. L’auteur parle de rent gap. La gentrification est en partie un réinvestissement lucratif par les propriétaires ou par les banques. C’est pourquoi l’auteur parle de « retour du capital en ville ». On est dans des cycles désinvestissement-réinvestissement. C’est l’occasion de faire une plus-value. C’est un facteur du développement. Les notions importantes sont celles de la centralité et l’accessibilité

 - Les transformations sociales Les transformations sociales sont liées à la désindustrialisation car il y a de moins en moins d’emplois ouvriers et on observe l’émergence d’une petite bourgeoisie. C’est l’émergence numérique d’une nouvelle classe moyenne. La gentrification est aussi une demande de cette nouvelle classe sociale. On veut être au centre pour être près des services et de la culture. Ces quartiers sont aussi des fronts pionniers pour permettre à la classe moyenne de vivre dans le centre-ville alors qu’ils n’ont pas les moyens de vivre dans les quartiers bourgeois.

 En général, la gentrification est un processus lent, dans la plupart des cas on réhabilite. On garde la bâtit ancien mais on l’améliore. On ne fait pas du neuf : pas de la rénovation.

 Voici schématiquement, les étapes de la gentrification :
 Etape 1 : Les « pionniers » cherchent des espaces vacants. Les individus réhabilitent eux-mêmes les espaces. Mais progressivement, cela attirent d’autre gens. Le processus d’embourgeoisement commence à être plus visible dans le quartier.

C’est ce qui attire des propriétaires et des promoteurs (étape 2). Mais là, on effectue des expulsions de ménages populaires.

 A l’étape 3, il y a une multiplication des opérations immobilières mais aussi un intérêt des médias. Le quartier devient à la mode et cela entraine une arrivée des populations plus aisées. Alors ce créent des tensions avec les anciens habitants voir avec les premiers grentrificateurs plus humbles.

 Dans l’étape 4 : le processus est terminé, les prix immobiliers ont fortement augmenté. De nouveaux immeubles et des logements hauts de gamme apparaissent. Le quartier est peuplé de cadres et professions libérales. Il y a un appui des pouvoirs publics à la rentabilisation de ces quartiers. On observe une quasi disparition des classes populaires dans le quartier.

 Sur-gentrification : nouvelle vague de grentrificateurs qui transforment encore le quartier. Nouveaux grentrificateurs encore plus aisés.


 3- Les quartiers gentrifiés, de nouveaux espaces des classes moyennes 


Il se développe dans ces quartiers, un mode de vie petit bourgeois intellectuel qui se diffuse dans les anciens quartiers populaires.
Ce mode de vie est centré sur la consommation et la culture et plus uniquement sur la production. Ce n’est donc pas du tout pour les mêmes populations.
 Les gentrifieurs qui s’installent dans les quartiers cherchent d’abord un logement central peu cher, un logement grand, atypique. C’est aussi une volonté de devenir propriétaire. Les individus n’ont pas vraiment choisis le quartier mais c’est une façon de vivre en centre-ville afin d’avoir les aménités du centre-ville (densité de l’offre culturelle, service, historicité, mode de vie moins normées que dans le périurbain) à un cout moindre.

  Exemple : Le cas du bas-Montreuil en banlieue parisienne 

On parle du bas-Montreuil car la commune de Montreuil est sur une sorte de pente et le haut-Montreuil est plus populaire.
 La commune est au départ, populaire et ouvrière. C’est une commune communiste de la banlieue-rouge.
Le bas-Montreuil est un quartier de petites usines et de petits pavillons populaires.

Dans les années 70, on observe la désindustrialisation et le vieillissement des anciens habitats ainsi que le départ des habitants. Il y a une dégradation et un flottement.
A la fin des années 70-début des années 80, un renouvellement de la population s’opère. Le bas-Montreuil offre une sorte d’habitat bon marché mais très proche de Paris avec le métro. Cela attire des immigrés en situation plus précaires que les habitants qui y résident mais aussi des gentrifieurs plus riches, petites classes moyennes qui veulent retaper les logements.

 Les gentrifieurs réhabilitent les logements : marché important du loft. Ce sont tous des parisiens qui ont fait le calcul entre Paris et Montreuil et ils constatent qu’ils peuvent avoir beaucoup plus grands à Montreuil qu’à Paris. Ils n’ont pas choisis le quartier car à cette époque demeure encore une opposition entre paris et sa banlieue avec une comme frontière symbolique, la présence du périphérique. Cette opposition a été renforcée par la « crise des banlieues ».
Les gentrifieurs ne veulent pas réhabiliter les barres et les tours mais uniquement les petits pavillons. On parle de « travail de gentrification ». Il ne s’agit pas d’habiter un logement mais il faut changer le quartier sinon c’est considéré comme un déclassement. C’est un travail pour faire de Montreuil, un quartier ancien et parisien en effaçant toutes marques de banlieue dans l’espace.
 Ex : Transformations des dalles des jardins ect. Cela permet d’effacer l’image des pavillons de banlieues, cela fait campagnes mais en même temps, parisien.
 C’est une reconversion symbolique. On transforme l’espace en détournant des codes populaires. On garde des objets populaires mais on le détourne. Cela devient un moyen de distinction sociale.

 A cela s’ajoute à Montreuil, des organisations culturelles par des artistes qui se sont installés là-bas.
Aujourd’hui, c’est le milieu du cinéma : le réseau professionnel se fait dans le voisinage. Dans les médias (journaux notamment), on appelle Montreuil, le « 21ème arrondissement de Paris ».
Cette expression a déjà été appliquée à un autre quartier auparavant : Neuilly sur Seine.

 Cette gentrification s’est effectué aussi dans le politique : Passage d’un maire communiste à un maire « vert » se traduit par une opération de transformation de Montreuil. Les pouvoirs publics n’arrivent alors qu’après coup.

 • Les conséquences pour les classes populaires et les résistances :

La gentrification est une appropriation matérielle et symbolique de certains quartiers populaires par la petite bourgeoisie intellectuelle au détriment des classes populaires.  On parle de dépossession du quartier.

La gentrification entraine l’éviction des classes populaires. Une éviction directe ou indirecte, plus ou moins rapide mais progressivement, les classes populaires sont obligés d’aller vivre de plus en plus loin et sont évincés du centre-ville. Cela se traduit dans les prix du logement.


La gentrification alimente la relégation des classes populaires dans certains quartiers de banlieues mais cela continue d’entretenir la périurbanisation. Tout est en lien. La gentrification a des conséquences sur d’autres espaces.

 Mais la gentrification ne va pas s’en résistances.
 Ex : Quartier de Pijp à Amsterdam « le logement est un droit ! Les Yuppies dehors ! » Yuppies

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire