mercredi 2 mai 2012

Td géo sociale 30-04


Les rapports sociaux, de sexe dans l’espace

Le patriarcat est une forme de domination masculine. C’est le fait que les femmes travaillent gratuitement pour les hommes notamment par le travail domestique. C’est une base qui explique l’exploitation des femmes par les hommes dans le travail comme dans la sexualité. Il y a une double dimension de la domination : l’exploitation matérielle et l’aspect symbolique : l’aliénation par l’éducation sexiste, les identités sexuées. C’est à la fois des identités de genre et la contrainte à l’hétérosexualité. Cette exploitation des femmes par les hommes produit des classes de sexe. On classe les êtres humains et on les formate en deux catégories binaires, exclusives et hiérarchiques. Elles sont aussi complémentaires. Ce classement est naturalisé. On naturalise l’infériorité des femmes comme on naturalise l’infériorité des Noirs. Il y a une proximité entre système raciste et système patriarcal. C’est un critère arbitraire.

         I.            Rapports de sexe et organisation de la ville

1)       Habitat et travail domestique

Doc 1 et 3 : Comment peut-on faire le lien entre l’assignation des femmes au travail domestique et l’organisation de l’aménagement des villes ? Si on compare les différents types d’espaces urbains quels sont ceux qui paraissent les plus propices à l’émancipation des femmes ? Pourquoi ? Avec quelles limites ?

Les femmes sont assignées au travail domestique et la ville est organisée dans ce sens. Quand elles sont femmes au foyer, même si elles habitent en banlieue, elles ont plus le temps et peuvent aller plus loin pour accéder aux services. A partir du moment où les femmes travaillent elles aussi, le logement va être choisi en fonction de son activité et surtout de sa localisation géographique. Le centre va donc être plus souvent privilégié pour que la femme puisse continuer à s’occuper du travail domestique. Même si elles continuent d’habiter en banlieue, elles ont la nécessité de disposer d’un véhicule et elles sont victimes de se déplacer plus qu’elles ne le voudraient. C’est le phénomène d’une « sur-mobilité » d’après Jean-Pierre Sueur. Elles sont contraintes de faire plus de déplacement, des allers/retours avec le centre ville où sont les services. Les espaces urbains qui paraissent les plus propices à l’émancipation des femmes sont les centres villes par la proximité des services et une zone mieux desservie pour lui permettre de gagner du temps. Seulement les contraintes se situent au niveau du logement notamment qui en centre ville est plus cher pour moins de confort et d’espace.

Les femmes sont encore aujourd’hui assignées au travail domestique. Elles sont encore 80% à effectuer les tâches ménagères en France. Cela structure une des distinctions fondamentales de la ville du public et du privé. La sphère de l’espace public est celle des hommes et la sphère de l’espace privée est celle de la femme. Tout ce qui relève du travail professionnel est plutôt pour les hommes. Le passage de l’appartement à la maison améliore la qualité de vie des femmes car elles peuvent plus organiser leur travail domestique. Mais elle perd la densité urbaine et la sphère de vie se replie plus sur la maison. Les femmes au foyer sont plus libres car elles ont plus de temps libre. Leurs conditions de travail sont améliorées mais elles gardent la même place et sont plus isolées. Le fait que le logement soit moins cher est parfois quelque chose qui leur permet de travailler. Mais elles sont censées apporter un salaire complémentaire. C’est aussi pour cela qu’elles sont moins payées car elles doivent rester dépendantes de leur mari. Il y a une intersection entre rapport de classe et rapport de sexe.

2)       La ville fonctionnaliste : une ville pensée par et pour les hommes actifs

Le fonctionnalisme est le zonage de la ville selon la fonction que cette zone a. Les axes de transports les mieux desservis sont centrés sur le travail notamment des hommes. Le zonage fonctionnel complique la vie des femmes car elles se déplacent beaucoup. Cette complication de la vie des femmes est encore plus forte avec l’accès des femmes au monde du travail. 34% de la population active était des femmes en 1960, elles sont 46,7% en 2010. Mais la différence de salaire est de 27%. Cela vient des temps partiels majoritairement occupés par des femmes, le marché du travail sexuellement segmenté. Cela provient également des compétences attribuées. Les femmes sont peu nombreuses à avoir des postes à forte responsabilité. Le « plafond de verre » est une expression qui illustre la difficile progression de carrière des femmes. Les femmes ont une double journée entre leur travail et leur vie domestique. Le fait d’avoir deux voitures est une condition indispensable pour l’émancipation des femmes ainsi que les espaces centraux pour avoir la proximité des services. Souvent, le choix des couples se fait par rapport au travail de la femme pour qu’elle puisse continuer à s’occuper du travail domestique. Mais il y a certaines limites car le centre devient de moins en moins accessible par rapport au prix des logements. Les femmes sont plus présentes dans les espaces centraux et locatifs.

        II.            Mobilité et accès des femmes à l’espace public

1)       La mobilité des femmes est souvent plus contrainte que celle des hommes

Dans la mobilité quotidienne, les femmes sont beaucoup plus ancrées sur la sphère domestique alors que les hommes sont plus dans la sphère publique. L’espace vécu des femmes s’élargit avec l’amélioration des transports publics. Il y a donc un rattrapage de la mobilité des femmes mais la longueur des trajets est encore 25% inférieure à celle des hommes. La mobilité est souvent contrainte soit par la mauvaise desserte des transports ou par la non motorisation. La contrainte peut être une contrainte de « sous-mobilité ». Mais il y a d’autres contraintes. Les femmes sont obligées de prendre des trajets complexes liés à leur double journée de travail. Plus on vit en périphérie, plus il y a des contraintes de déplacements. C’est souvent aux femmes de conduire les enfants. Cela entraîne une « sur-mobilité » des femmes qui font souvent les « taxis ». La motorisation des femmes, et l’allongement des distances parcourues sont un progrès mais c’est toujours pour concilier la double journée mais la femme reste toujours dans le même rôle.

2)       L’espace public : le domaine des hommes progressivement investi par les femmes

La place des femmes dans l’espace public urbain est variable selon le moment de la journée ou de la semaine. Les espaces sont sexués. On en revient au système patriarcal. De nombreux signes montrent que la femme n’est pas légitime dans de nombreux espaces qui passent notamment la nuit. Elles ne sont pas considérées comme légitimes dans l’espace. Les femmes sont de plus autant exposées dans les espaces publics que dans les espaces privés. L’imaginaire provoque des peurs qui sont inculquées dès le plus jeune âge comme avec des comtes comme Le Petit Chaperon Rouge. Aujourd’hui, il y a une complexité supplémentaire. La mixité sociale provoque un certain discours féministe contre les immigrés car ce sont souvent eux qui embêtent les femmes. Mais cela provient certainement aussi du fait que ces immigrés ne peuvent pas dominer dans les rapports de race, ni dans les rapports de classe.

      III.            Comment analyser la place des sexualités minoritaires dans la ville ?

1)       Homosexuels et transgenres dans le patriarcat et dans la ville

On considère que les homosexuels ne sont pas exploités par les hétérosexuels. Il y a une domination symbolique. Si on pense que l’hétérosexualité est construite on peut comprendre que ceux qui dérogent au système peuvent être un « danger » pour le système. Elle sert in fine à l’exploitation des femmes par les hommes. Mais l’hétérosexualité n’est qu’une « norme ». Dans la ville, il n’y a pas vraiment de place pour les homosexuels. La place dans la ville est une possibilité d’exister et de se rendre visible. L’investissement de l’espace public se fait par des processus d’invasion/succession.

2)       Les rapports de genre parmi la minorité homosexuelle : l’exemple des lieux lesbiens à Paris.

Ce sont les hommes homosexuels qui se sont d’abord rendus visibles. Il y a clairement une domination des homosexuels masculins sur les homosexuels féminins. La Gay Pride est la visibilité des hommes. La rue Saint-Anne et Les Halles sont les deux quartiers gays. Les lieux lesbiens sont beaucoup moins nombreux et plus dispersés Progressivement, il y a de moins en moins de lieux et ils se concentrent à la lisière du quartier du Marais.


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