Chapitre 7 – Le RMI.
Le RMI : 1988-2008.
L’Etat définit le montant de l’aide et les conditions mais il est
dispensé par le département.
Public : 25 ans et juqu’a la retraite (après, c’est le minimum
vieillesse) ; les revenus doivent être inférieur au montant du RMI. C’est
un revenu différentiel : on touche la différence. On ne compte pas un
certain nombre de prestation.
Donne accès à 450 euros maximum, donne accès à la CMU, des aides
facultatives de la part de la mairie et autres avantages (carte de transport).
Donne des droits à l’insertion. RMI est calculé tous les trois derniers mois,
pour éventuellement permettre la sortie du RMI.
Ouverture des droits à la CAF : l’Etat ne veut pas donner ce
droit car il préfère utiliser la compétence de la CAF pour que le RMI soit
versé de manière optimale. Si cela avait été l’Etat, cela aurait passé par le
trésor public : trop complexe.
Ouvrir des droits à l’insertion : il y a une politique générale
au niveau de chaque département (produite par une commission départementale
d’insertion) qui va donner lieu à des commissions locales d’insertion et qui
définissent les types d’accompagnement, les problèmes de santé public grave par
rapport aux bénéficiaires du RMI.
La commission locale d’insertion définit le contrat d’insertion.
Nouvelle pauvreté monétaire : révélée par des associations
caritatives mais aussi des rapports. C’est une nouvelle forme de pauvreté, les
pauvres ne sont plus les mêmes : ce sont maintenant des familles et des
actifs, plus seulement des personnes agées. Ce sont des personnes qui échappent
aux filets de la sécurité sociale.
Sur cette base de la nouvelle pauvreté monétaire, le RMI ne s’est pas
affirmé toute de suite : 1988 et test local du RMI, à l’initiative des
collectivités territoriales, dont les communes, qui peuvent proposer des
compléments de ressources dans la prolongation des aides sociales. Ces
compléments sont proposés en contrepartie d’une implication dans une action
d’insertion comme des travaux d’utilité publique.
Des départements vont se saisir du problème en tentant de garantir un
minimum de revenu dans un cadre plus élaboré, assurant à toute personne dont
les ressources sont insuffisantes un minimum vital. Des travaux d’utilité
sociale où ils peuvent bénéficier d’une prestation monétaire. Cette prestation
a pour effet de cibler les bénéficiaires et donc de minimiser l’impact dans les
finances publiques : ce n’est pas un système automatique et permanent
d’allocations.
L’augmentation des emplois précaires laisse sur le carreau toute une
partie de la population en âge de travailler. On va mettre en place un système
pour réinsérer les personnes : l’administrateur est dans l’idée qu’il ne
faut pas mettre les individus en position d’assistés. WRESINSKI fait un rapport
en 1987 où il chiffre à 2,5M de pauvres, revenant sur le processus cumulatif
amenant au basculement dans la très grande pauvreté. Ce rapport marque
l’aboutissement d’une prise de conscience de la nouvelle pauvreté. Le processus
cumulatif est très important : perte d’un emploi, surendettement,
problèmes de santé, etc. faisant boule de neige et enfonçant la personne dans
la pauvreté.
Dans les débats philosophiques et politiques se met en place l’idée de
revenu universel : chaque citoyen se verrait offert un revenu minimum
vital sans condition de ressources. C’est une manière de dire qu’il existe un
revenu socialisable qui ne doit pas dépendre des conditions du marché. Cela
permettrait aux individus de mieux pouvoir choisir leurs conditions de vie,
leur direction de vie. Cette logique est loin de faire consensus et ce n’est
pas ce que propose WRESINSKI, il propose une aide qui se met en place lorsque
les revenus de l’individu sont insuffisants.
Il y a l’idée que le revenu minimum engendre la paresse, freinant la
mise au travail. Dans ce contexte, le candidat-président Mitterrand propose
dans sa lettre aux Français de mettre en place un revenu minimum
garantit : « un moyen de vivre ou plutôt de survivre à ceux qui n’ont
rien, qui ne sont rien, c’est la condition de leur réinsertion sociale ».
Mitterrand est réélu et c’est Rocard qui doit mettre en place le RMI.
En 1988, cette loi est proposé au parlement et elle obtient un quasi
consensus, ce qui est rare.
Consensus posé sur : l’idée qu’il faut sortir les individus de
sous le seuil de pauvreté. Ce consensus existe mais la droite insiste sur le
fait que le revenu minimum, s’il est indispensable, ne doit pas installer les
individus dans une passivité. D’où l’idée de rajouter le concept d’insertion.
Déjà, il ne faut pas que le RMI soit du même niveau que le SMIC, on propose 80%
du SMIC. Ensuite, cette aide ne doit pas être donnée à vie, tous les trois mois
il faut revenir sur les revenus de la personne pour en déduire le montant du
RMI. On avait donc conscience que la protection sociale des salariés laissaient
sur le carreau nombre d’individus, tout comme les aides portant sur une
population spécifique : il fallait donc mettre en place une aide
universelle pouvant sortir les individus de la pauvreté. Certaines prestations
ne seront pas prise en compte dans le calcul de l’aide versé.
On estime entre 350K et 1M de personnes le nombre d’individu pouvant
tomber dans la pauvreté.
Tout va se placer sur la notion d’insertion avec une ambiguïté entre
la gauche et la droite. Pour la droite, il fallait une contrepartie, un
engagement de la personne vers la réinsertion. Du côté de la gauche, BELORGEY
insiste sur le fait qu’il s’agit de défendre un revenu monétaire mais aussi de
mobiliser en masse tous les services de l’Etat et des collectivités
territoriales pour favoriser l’insertion : le devoir d’insertion est plutôt
du côté de la société plutôt que de la personne, qu’on estime naturellement
enclin à retrouver une place stable dans la société.
Idée d’un référent unique qui devra mobiliser les différents acteurs
pouvant permettre la réinsertion. Un contrat : signature entre un individu
et un référent représentant la société, définissant un certain nombre d’actes à
accomplir sur 6 mois / 1 an permettant à la personne de faire un retour dans le
salariat : accompagnement de l’individu dans l’emploi (ANPE) mais aussi
des éléments permettant l’ouverture de droits sociaux comme l’aide au logement,
une aide médicale lorsque la santé des individus est fragile, une aide au
surendettement.
On parle donc de « projet » : on demande à la personne
de se projeter dans l’avenir, avec pour l’idée qu’il y ait un engagement de la
personne, il faut qu’elle se reconnaisse dans ce projet-là : c’est l’idée
qu’en démocratie, les individus doivent être acteur de leur projet, de leur
engagement.
1 => « Je veux travailler », l’individu doit définir sa
volonté de travailler et le travailleur social doit comprendre les raisons qui
empêchent l’individu de travailler : hébergement, logement, formation,
santé, etc. C’est la confrontation entre un désir et la réalité
socio-économique, de la réalité du marché du travail, pour adapter le désir de
l’individu au marché du travail. L’individu signe un contrat (d’avantage
symbolique) qui, si l’individu ne le respecte pas, engage son RMI. Il reste
l’ambiguité de l’engagement de la personne : il faut en contrepartie des
aides que l’individu respecte ses engagements.
Les conditions d’accès au
RMI :
=> L’âge.
Le RMI est donné qu’aux individus de plus de 25 ans. Cela nous
distingue des autres pays européens qui ont mis en place des aides similaires
sans rejeter les jeunes. La France argumente sur le fait qu’en dessous de 25
ans il y a des dispositifs abondants permettant de travailler sur l’insertion
des jeunes mais aussi des ressources monétaires pouvant aider les jeunes. Il y
a aussi l’idée que la famille doit avoir un rôle jusqu’au 25 ans du jeune et si
la famille ne peut le faire, c’est l’Etat qui intervient : on peut
accepter à titre exceptionnel qu’un jeune qui a un enfant à charge ou en
gestation de donner le RMI à l’individu ou alors lui donner si son conjoint a
plus de 25 ans (RMI de couple). On accepte de donner le RSA aux jeunes de moins
de 26 ans si ils ont travailler 2 ans durant les 6 dernières années.
Il y a encore l’idée qu’on risque d’habituer le jeune à l’assistance.
=> Pour les étrangers.
Il était prévu qu’il soit ouvert aux personnes de nationalité
étrangère lorsqu’ils ont une carte de séjour de 10 ans mais avec la montée du
FN, on a demandé à ce que les étrangers aient résidé en France légalement
pendant 3 ans pour avoir accès au RMI.
Le financement du RMI :
Entre 1988 et 2004, la question s’était déjà posée. La gauche était
centralisatrice car elle estimait que le RMI soit gérer partout de la même
manière. Avec la loi de décentralisation de 2004, le RMI reste sur tout le
territoire d’un montant et des conditions d’accès communs.
Le rôle de l’insertion :
Entre 1988 et 2004, on se disait que les départements ne mettraient
pas le même entrain à réinsérer les individus. C’est pour cela qu’il y a un
contrat entre l’individu et l’Etat pour assurer une équité territoriale. C’est
aussi l’idée que l’Etat doit s’engager car il détient le rôle de la solidarité
nationale. L’Etat va garder un droit de regard sur l’insertion sociale et
professionnelle, surveillant que l’insertion était bien présente dans les
départements, sachant que 17% de l’argent alloué au RMI devait être utilisé
pour l’insertion.
1993 : date à laquelle le RMI devient une aide instituée, pendant
5 ans l’aide était en laboratoire. En 1993, c’est l’adoption définitive de la
loi de 1988, suite à la réalisation d’un rapport d’évaluation abordant
l’ensemble des problèmes (conditions d’attribution, sortie du RMI et perte des
aides, rôle du contrat car en 1993 seuls 40% des bénéficiaires avaient signé un
contrat donc on insiste sur le rôle de l’ANPE). C’est la fin des 5 ans
d’expérimentation.
Les changements en 1990
permettant la mise en place définitive en 1993.
Les travailleurs sociaux buttaient sur un certain nombre de
problèmes : l’accès au logement/hébergement, problèmes de surendettement,
problèmes liés à la santé et à l’accès
aux soins.
Comment résolvait-on les problèmes d’accès aux soins avant la mise en
place de la CMU en 1998 ? Les départements prenaient en charge les
difficultés, distribution des « cartes de santé » (le nom varie selon
le département) ouvrant des droits à des soins gratuits dans des dispensaires,
chez certains médecins (qui se faisaient rembourser par le conseil général).
Malgré l’existence de ce type de protection santé, on constatait une
dégradation parmi les bénéficiaires du RMI les plus pauvres, les moins diplômés
notamment pour les soins dentaires et optiques.
La CMU est bien un prolongement de la sécurité sociale mais de façon
non participative, c’est une forme de solidarité nationale. Ensuite, CMC qui
donne une mutuelle aux bénéficiaires du RMI.
Dans les 90’, on met en place des aides permettant une meilleure
protection sociale pour les bénéficiaires sur RMI. Le FSL, fond de solidarité
pour le logement. Pour le surendettement, il y a un travail de prévention et de
traitement du surendettement. La loi contre les exclusions de 1998 avait un
volet d’éducation et d’accès à la culture avec la lutte contre l’illettrisme
devenant une priorité nationale.
La réforme de 2004 :
En 2004 : Revenu Minimum d’Activité. La réforme de 2004 est avant
tout la décentralisation du RMI.
En 2003, Chirac voulait lancer un nouveau mouvement de
décentralisation, et c’est ce qu’il fait en 2004 avec le RMI : c’est le
président du conseil général qui devient responsable devant l’insertion des
individus. Le financement de l’allocation est assuré par le Conseil Général
alors que c’était l’Etat auparavant. Une partie du budget de l’Etat est injecté
dans le département, au prorata des dépenses faites les deux années précédentes
(n-1 / n-2).
On parle maintenant de RMA : l’idée du RMI était de permettre un
SAS de la pauvreté vers le salariat. Seulement, 30% des RMIstes sortent du RMI
car ils retrouvent un travail, ce sont les jeunes diplômés. Mais il y a aussi
ceux qui restent, qui ne trouvent pas de travail. Par des phénomènes de
déclassement, les emplois non qualifiés sont occupés par des personnes
qualifiés ; le contexte géographique/économique a aussi un lien avec leur
absence d’emploi. Il y a aussi des questions de santé qui empêchent le retour à
l’emploi, mais aussi des questions de garde d’enfant. Le RMA, on offre aux
individus des aides pour retourner vers l’emploi, c’est une insistance sur le
fait que les aides ne doivent pas plonger les gens dans l’assistance.
Certaines prestations vont être d’avantage tournées vers un retour à
l’emploi sans prendre en compte le désir des individus de faire tel ou tel
emploi, les actions de socialisation sont réduites alors que les prestations
préparant un retour à l’emploi, comme les ateliers de CV, de lettre de
motivation. Pourtant, ces personnes ne peuvent pas toujours retrouver du
travail à cause de leur formation peu recherchée sur le marché du travail (trop
faible qualifications).
Le RSA :
Le RMI serait une « trappe à inactivité ». On fait aussi le
constat que le retour à l’emploi n’est pas synonyme d’augmentation des revenus,
notamment lorsqu’on a un temps partiel. Surtout que les employeurs recevaient
une partie du RMA pour employer la personne, sans avoir l’obligation de la
prendre à temps complet.
Pour HIRSCH, le RSA serait un moyen de produire une continuité dans
les droits sociaux, qu’on travaille ou pas : lorsqu’on retrouve un
travail, on ne perd pas directement les droits liés aux RSA, comme la mutuelle
(CMC), les aides au logement et l’individu touche plus que si il ne travaillait
pas, ce qui motive les individus à travailler, il est plus avantageux de
travailler que d’être inactif.
Dominique MEDA insiste sur le fait qu’un retour à l’emploi peut être
handicapé par des éléments qui ne sont pas propre à l’emploi, comme un enfant à
garder, etc. Le RSA doit prendre en charge ces difficultés annexes.
Deux types de RSA :
=> L’ancien RMI
=> Le RSA pour ceux qui travaillent
Il y a souvent une sous-utilisation des droits car ils renvoient à une
assistance, ce que les individus refusent : les gens ne veulent pas être
un « travailleur pauvre », ils refusent le stigmate en refusant les
aides qui y sont associés.
31 décembre 2006 : 1,3M de foyer, 2,5M de personnes sont
bénéficiaires du RMI (4% de la population Française). On a affaire à des
profils d’allocataires très diversifiés que ce soit en termes d’âge, de profil
familial, de diplôme et de passé. Le RMI joue bien le rôle de dernier filet de
sécurité de notre société. Surreprésentation des personnes seules, des parents
isolés, les jeunes en difficulté d’insertion.
Le RSA-socle représente 1,554M de foyers, 3,2M de bénéficiaires. Le
RSA-socle comprend l’ancien RMI et l’allocation parent isolé.
Marie ANGUIS fait le constat suivant : on a un profil
d’allocateur très diversifié en termes d’âge, de situation familiale, de
diplôme et de parcours passé. Le RMI/RSA-socle est donc un filet de sécurité
pour l’ensemble de la population. Cela permet à nombre d’individus d’avoir une
couverture sociale : cela ouvre le droit à la CMU.
Cela ne veut pas dire que tous les individus risquent autant d’user le
RMI/RSA : les jeunes sans diplôme sont plus représentés, tout comme les personnes
seules (sans ressources et sans conjoint). Une partie des jeunes entre 25 et 35
ans peuvent n’avoir aucune autre protection que le RMI. On trouve aussi les
parents isolés, qui sont exposés à la fragilité d’être une famille avec de
faibles ressources.
Cette absence de couverture existe alors qu’a été mis en place depuis
plusieurs décennies des protections pour ces personnes, comme l’allocation
parent isolé : des individus ne correspondent pas aux critères de ces
protections et usent donc du RSA.
22% des allocataires du RMI ont moins de 30, 30% pour 30-39 ans, XX
pour les 40-49 ans, 22% ont plus de 50 ans. Il y a une surreprésentation des
moins de 40 ans, c’est produit par notre système de protection qui est basé sur
la cotisation alors même que ces personnes n’ont pas eu les moyens de
travailler et donc de cotiser suffisamment. Au dur à mesure des réformes, le
système d’ASS va être arrêté de plus en plus tôt.
48% des bénéficiaires sont des personnes seules et parmi eux, il y a
2/3 d’hommes. 22% des bénéficiaires sont des parents isolés et
quasi-exclusivement des femmes. Cela marque la difficulté d’être en autonomie
financière par l’emploi.
Aujourd’hui, les bénéficiaires du RSA ont environ les mêmes
caractéristiques.
1988 : 400M foyers ; 2006 : 1,3M de personnes ayant
droit au RMI.
Parmi les bénéficiaires du RMI, on a des personnes qui restent
longtemps dans le dispositif, plus de cinq ans, voir plus de dix ans pour
certains. Cela montre que ce dispositif ne permet pas le retour à l’emploi
alors que le RMI avait été vu comme un sas vers l’emploi stabilisé. Il y a
toutefois un renouvellement de 30% des bénéficiaires, une partie donc sortent
du RMI, le sas fonctionne pour 1/3 d’entre eux. Pourtant, on a un stock de
bénéficiaires qui ne sort pas du dispositif, 1/3 restent plus de 5 ans au RMI.
Le profil
sociodémo des bénéficiaires du RMI :
Un certain nombre d’analystes montre qu’analyser la situation des
bénéficiaires du RMI revient à montrer le rôle central du marché du travail
dans la trajectoire des individus. Lorsqu’on superpose la carte du RMI et la
carte du chômage, il y a une très forte corrélation. Lorsqu’il y a une fluctuation conjoncturelle
du chômage, il va y avoir une fluctuation en différé du nombre d’allocataire du
RMI mais lorsqu’il s’agit d’une diminution du chômage, la diminution du nombre
de RMIstes est moindre. Les allocataires bénéficient donc moins de l’évolution
du chômage que les autres.
Pour avoir une diminution importante du nombre d’allocataire du RMI,
il faut une diminution importante et sur la durée du chômage. Le marché du
travail est l’explication centrale du fait qu’1/3 des RMIstes restent plus de 5
ans dépendant de l’allocation.
Les emplois occupés par les RMIstes sont des CDD, à temps partiel et
qui ne permettent pas d’obtenir l’indemnisation chômage. Leur statut de RMIste
ne renvoie pas directement à une attitude individuelle mais à la structure du
marché du travail.
A cela s’ajoute pour les parents isolés des tensions entre charge
parentale et charge professionnel : le fait de devoir s’occuper d’enfant
ne permet pas d’avoir autre chose qu’un temps partiel pour la plupart.
Les bénéficiaires du RMI ont des niveaux d’étude différents : 1/3
n’ont pas de diplômes et 12% ont des diplômes d’études sup. Pourtant, entre les
34% sans diplôme et les 12% d’études sup, ceux qui ont un diplôme d’études sup
vont plus facilement retrouver un emploi et sortir du RSA. Ceux qui ont des
diplômes du supérieur sont moins nombreux dans le taux des individus RMIstes
depuis plus d’un an. « Tout le monde a des galères mais ces galères ne
sont pas les mêmes ».
Jean-Luc OUTIN, socioéconomiste, montre que le RMI a rempli la
fonction de 3e pilier d’indemnisation du chômage.
En 1994 qui est une année forte de dégradation du marché du travail et
de l’emploi, il y a eu éviction d’une partie des chômeurs de tout système
d’indemnisation, expliquant la hausse des allocataires du RMI.
La diversité des parcours :
=> Différenciation sexuée
-> Pour les hommes :
Perte du travail : 30% des hommes ont perdu un travail ; 25%
deviennent RMIstes car ils ne sont plus indemnisés au chômage. Donc 55% pour
une perte de travail.
-> Femmes : 15% fin d’indemnisation du chômage ; 46% sans
ressources.
=> Situation pro
-> La situation la plus fréquente (49% des cas) : des
personnes qui ont régulièrement travaillé avec de connaitre une rupture dans
leur parcours. 20% viennent du chômage, 18% ont connu l’alternance
emploi/chômage et 11% se sont retiré du marché du travail en arrêtant toute
recherche d’emploi.
-> 31% ont connu longuement l’alternance chômage/emploi précaire.
18% n’ont jamais travaillé ou ont connu de longues périodes
d’inactivités. Chez les femmes, 27% et chez les hommes, 9%.
=> Âge :
-> Jeunes (25-39 ans) n’ont jamais travaillé ou ont connu une
alternance emploi/chômage.
-> Age sup : l’entrée dans le RMI résulte d’une rupture dans
une longue période de travail régulier. (72% des 55-69 ans contre 30% des
jeunes)
Sociologiquement, les bénéficiaires du RMI sont très différents. Les
facteurs de clivage sont les facteurs liés au diplôme et l’âge va jouer car les
motifs d’entrée dans le RMI sont différents avec des parcours long pour les
plus agés et des parcours en point tillés pour les jeunes, le sexe va jouer
aussi car les femmes sont surreprésentés dans les catégories de personnes
n’ayant jamais travaillé.
Le RMI est là comme troisième pilier d’indemnisation du chômage, il
augmente lorsque les critères d’allocation chômage deviennent plus sévères.
En 2006, il a 14% des RMIstes
qui se déclarent en mauvaise ou très mauvaise santé, c’est 4 fois plus que la
population française en générale. Cette moyenne des 14% des une moyenne qu’il
faut croise avec la variable âge : plus les RMIstes sont agés, plus ils
sont limités dans leurs activités quotidiennes.
Lorsqu’on regarde la variable isolement, 40% des isolés se disent en
mauvaise santé et 30% ont une mauvaise image d’eux même. C’est 2 fois plus que
la moyenne des RMIstes.
RSA : c’est une fusion entre le RMI et l’API (dans les 70’ pour donner
aux PI un revenu et des services pour aider à l’insertion pro) produisant le
RSA-socle. Le RSA socle renvoi au RMI et le RSA renforcé renvoi au RMI + API.
Le RSA activité concerne des personnes qui travaillent suffisament pour
dépasser un seuil mais qui n’ont pas des ressources suffisantes, ainsi on
majore leur revenu de 62% sans que cela dépasse 1,04 du SMIC. La personne
continue à toucher l’aide tant qu’elle ne dépasse pas 1,4 SMIC : c’est une
incitation au travail, le travail ne pénalise pas la personne, l’aide s’ajoute
au travail, on ne perd pas lorsqu’on commence à travailler.
Le RSA socle peut aussi être donné à des individus qui travaillent
mais pas assez pour dépasser le seuil du RSA activité
Juin 2011
2M de foyers ayant le RSA => 4,3M d’individus (conjoint + enfants à
charge)
1,5M foyers reçoivent le RSA socle (3,2M de personnes) : 13% des
RSA socle travaillent mais pas suffisament pour avoir le RSA activité.
469K foyers reçoivent le RSA activité (1,1M de personnes)
Le RSA activité augemente de 4% en un an (juin 2010-2011) et le RSA
socle de 3%. Moins fortement que l’année précédente, qui était le début de la
crise.
Le non recours au RSA activité est relativement important :
l’argent que les individus pourrait recevoir n’est pas assez important pour que
les individus aient envie de faire la demande ou bien les individus ignorent
qu’ils peuvent obtenir une aide alors qu’ils travaillent.
Le turn over du RSA activité est plus important que le RSA
socle : 32% par trimestre contre 16% pour le RSA socle. La moitié des
bénéficiaires du RSA activités n’ont jamais eu le RMI contre 18% des individus
ayant le RSA socle. L’insertion est durable pour les individus ayant le RSA
activité, même si membre du précariat alors que les individus ayant le RSA socle
peinent à entrer sur le marché du travail, même précaire. Cette mesure avait
été vu comme une mesure visant à améliorer l’insertion.
Lorsqu’on entre dans le RSA, on signe un document signalant les droits
et devoirs de l’individu : c’est l’entrée dans le work to fare où l’individu doit rentrer dans le marché du travail. Le
taux de signature reste toutefois faible
La région s’occupe de former les individus qui ne sont pas en
entreprise. La politique d’accompagnement du RSA est gérée par le département.
En décembre 2011, un rapport que le RSA a nécessité une adaptation des
départements à cette attribution plein qu’ils avaient. La décentralisation des
compétences ne s’est pas accompagnée d’une décentralisation des moyens. Cela
suppose une compétence sur l’insertion professionnelle des travailleurs
sociaux, ce qu’ils n’avaient pas forcément auparavant.
Travailler 7h par mois pour avoir son allocation : obligation
pour obtenir une compensation financière. Cela produit une distinction entre
les bons pauvres et les mauvais pauvres.
Le RSA représente 1% des dépenses de protection sociale, 0,5% du PIB.
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