vendredi 2 décembre 2011

TD5 HISTOIRE MODERNE

Séance n°5

Le travail en mer

v Exposé

Mémoires du Sieur Lemoine, normalement c’est un écrit fait par une personne sur les évènements qu’il a vécu< Mais ici c’est plus un rapport, rapport fait au secrétariat général de la Marine afin de faire baisser les impôts que subit la ville de Dieppe pour ses importations vers Paris< droit de douane.

Sieur Lemoine est à la fois maire et armateur

Rédaction d’un rapport qui est demandé par le secrétariat générale de la Marine pour connaitre les activités de pêches du royaume.

Guerres à intérêt commercial. 18ème siècle, volonté de rationnaliser la marine. Traité général des pêches< Duhamel du Monceau

Apogée au 16ème siècle mais rasée en 1694 durant la guerre. Subit la concurrence des ports de commerce du Havre et de Rouen.

Equipement des pêcheurs/Rôle de la famille/ qualités du pêcheur.

Qu’est-ce que nous apprend ce texte sur les conditions et pêcheurs de Dieppe.

I- Le travail de la mer

1) Les pêches

3 types à pêches :

- Pêche à pieds : œuvre des pêcheurs les plus pauvres. Notamment par les femmes et les enfants, récoltent des appas utilisés par les pêcheurs

- Pêche côtière : utilisation d’une embarcation. Pêche côtière journalière ou sur plusieurs semaines. Pêche effectuée du printemps à l’autonome< Harengs, Sardine

- Grande pêche : Morue à Terre-Neuve en Islande

2) Un travail difficile

Pêche à la ligne et au filet< travail méticuleux et fastidieux. Petites embarcations.

Travail physique avec conditions difficiles

II- La pêche une affaire familiale

Pêcheur obtient 50% de ce qu’il pêche, l’autre moitié est versée à l’armateur, celui qui fournit le bateau. Mais au fur et à mesure l’armateur prend encore plus de droit et les pêcheurs gagnent plus que 10% de ce qu’il a pêché.

1) Le travail des femmes

Entretenir les lignes et les filets. La famille doit fournir le filet sinon ils doivent payer davantage l’armateur.

2) Une reproduction sociale

Cas particulier de Dieppe. Groupe des pêcheurs s’auto-renouvelle. Nuptialité et fécondité spécifiques des mariages< ils se marient jeunes

50% des pêcheurs sont fils de pêcheurs.

Quartier du Poblet< quartier des pêcheurs.

Reprise par les enfants du métier de pêcheurs. Mousses : jeunes enfants qui vont apprendre la mer. Condition très difficile où l’on commence très tôt. Les mousses représentent 10% de la population maritime

III- Pêcheur et Marine royale

1) Le pêcheur idéal type du matelot

Marine a toujours voulue protégé les pêcheurs pour avoir des recrus. Les pêcheurs sont donc considérés comme le vivier de la marine tandis que les pêcheurs marchands sont considérés comme moins bons et plus fainéants.

Mentalité dû aux travaux et en tant de guerre, les pêcheurs peuvent pratiquer la course< corsaires.

Contre la marine marchande : construction d’un stéréotype< population de pêcheurs qui sont les « paysans de la mer », préservés de la production de la ville, marins qui sont l’image de la corruption urbaine renforcée par la corruption maritime.

2) Le matelot

Ordonnance de Colbert.

Vaisseaux du Roi< Marine de guerre et escorte des marines marchandes en tant de guerre.

Conclusion :

Pêche est un travail difficile qui connait plusieurs formes et demande l’appui de la famille ce qui entraine une reproduction sociale forte.

L’auteur ne parle pas des activités des pêcheurs lorsqu’ils sont au sol ou quand ce n’est pas la saison de pêche< ils sont souvent agriculteurs.

Reprise

Ensemble de texte qui commencent avec Masson du Parc qui réalise en une tournée des côtes de France pour connaitre l’état des pêches car ils sont le vivier de la marine royale. Enquête met l’accent sur la surpêche, certaines de pêches sont néfastes. Aboutie à l’interdiction de certaine technique de pêche. Ex : les dreiges.

Lemoine s’inspire d’un texte anonyme de 1757.

Regard sur le monde des pêcheurs qui est extérieur< regard sur le peuple de la part d’un représentant de l’autorité. Membre de l’élite bourgeoise de la ville mais en même temps il est au contact direct de la population car il est lui-même armateur. Regard orienté vers l’idée que la pêche est utile à la marine royale. Il faut préserver ce peuple et pour cela et il faut lever les taxes, taxes sur le poisson frais notamment. Dieppe s’est spécialisée dans la pêche, mais 1775, période de morosité de l’activité. Lemoine insiste sur la diminution des bateaux de pêches.

Valorisation du travail car représentant d’une monde traditionnel qu’il faut préserver< idéologie de ce texte. Texte qui construit aussi le stéréotype entre marine marchande et pêche. Alors que les activités ne sont pas si dépendantes les unes des autres.

Système particulier de la rémunération à la part. Les pêcheurs ne sont pas à proprement parlé des salariés. Vieux système qui existe depuis le moyen-âge : association du travail et du capital< rémunération des parts que chacun apporte dans l’entreprise de pêche. Un certain nombre de parts sont prévues pour l’armateur, le propriétaire du bateaux, pour ceux qui possèdent les outils (veuves, vieux notamment) et pour ceux qui font le travail de pêche à proprement dit< part des pêcheurs : 25% des parts total au début du 18ème siècle. Plus souvent ce taux descend à 10%. La part des pêcheurs qui ne possèdent pas de filets continue de croitre. ¼ des pêcheurs ne possèdent pas de filet à la moitié du 18ème siècle. Les filets sont un investissement important car il faut avoir 3 forme de filets< capital de 900 livres tournois.

Prolétarisation croissante car les pêcheurs n’ont plus les outils pour exécuter leur travail.

D’où l’importance du travail des femmes. Les familles prennent location de quelques parcelles de terres pour cultiver le chanvre pour un faire des filets. Pluriactivité au sein de la famille. Autosubsistance à l’intérieur de la famille est valorisée par l’auteur. Les femmes font aussi la pêche à pieds et elle est essentielle dans les liaisons terres-mers puisqu’elles ravitaillent les marins et leurs permet de repartir plus vite, plus grande rotation des bateaux< pêche accrue.

L’auteur ne parle pas des ventes du poisson pratiquement jamais assurées par les hommes. Elles font aussi les activités de transformations à terre du poisson.

La famille telle qu’elle est présentée dans le texte, constitution d’un stéréotype d’une famille caractérisée par une démographie différentielle, démographie « naturelle » avec mariage précoce et forte fécondité< apport démographique des pêcheurs dans cette hantise de l’époque de la décadence démographique qui n’assure plus la force des armées.

Mais pourtant à Dieppe la moyenne du mariage est de 29-30 ans pour les hommes. Et pour les femmes de 27-28 ans. La forte fécondité n’est pas évidente non plus : la taille des gens de mer est inférieur à celle des autres populations de la ville. Il y a à cette époque un taux de fécondité de 2.2 enfants par femmes< forte mortalité infantile et très forte mortalité masculine liée aux périls des mers. A cause de la surmortalité masculine- même si à Dieppe la population des pêcheurs est importante- la population des pêcheurs est en léger recul. Entre le milieu du siècle et les années 1780, population passe de 24 à 22%. Image donc complétement contrefaite.

Simplicité des mœurs des populations de pêcheurs et mis en avant. Valorisation du travail nourricier de la pêche comme celui des paysans. Hommes forts robustes et vigoureux. Absence de la peur du danger, utile en cas de guerre.

« Saine constitution de nos premiers aïeux »< Dardel. Ils sont plus proches de la nature et ne « trompent » pas la nature (contrôle des naissances).

Vision véhiculée de la mer dans ce texte et aussi celle de A. Corbin< qui étudie les changements de regard sur les littoraux et les espaces maritimes en particulier. La mer est représentée comme un élément furieux. Elément indomptable et imprévisible (naufrages) qui forge les caractères. Elément aussi nourricier pour la puissance de l’Etat mais aussi pour les populations par le travail qu’elle donne.

Opposition nette tracée à l’intérieur du travail maritime. Identité des pêcheurs et valorisée. C’est cet aspect du « bon pêcheur » qui est opposé au « mauvais matelot » de la marine marchande.

8 janvier 1775 : Déclaration royale qui fait diminuer de moitié les droits sur le poisson frais perçut à Paris.

v Article de Cabantous

Auteur :

Professeur à Paris I, spécialisé dans l’histoire des populations maritimes et l’histoire de la culture.

Il travaille en longue durée, des années 1650 aux années 1840-50.

Ouvrage : les français la terre et la mer, Fayard, 2005< ouvrage de synthèse résultant du fruit des recherches intérieures. Ex : travail sur Dunkerque en 1980. Et un travail de thèse sur les 10.000 marins publié en 1988.

De ces recherches ils tirent des ouvrages avec des problématiques plus spécifiques : les citoyens du large qui date de 1995. Le ciel dans la mer, christianisme des populations maritimes. La guerre et les fers, parlant des mutins de la population maritime.

Histoire culturel : Entre fêtes et cloché, histoire du blasphème< histoire sociale et culturelle du christianisme.

Article :

Article relativement ancien sur le thème de l’apprentissage de la mer.

Source primaires : Textes officielles : édits, ordonnances mais aussi des archives notariées : contrats d’apprentissages. Correspondance administrative< enquêtes. Témoignage direct datant de 1771. Registres des clouages tenu au siège de l’administration et en même temps de juridiction des amirautés chargées de surveiller l’activité de pêche et de juger un certain nombre d’affaires : registres de toutes les navigations. Déclarations à l’amirauté des capitaines dans chaque port (accidents corporel, perte, pillages ect).

Utilise tous les niveaux d’archive que l’on peut trouver en France : archives nationales, départementales, communales.

Problématique :

En quoi l’apprentissage des métiers de la mer se différencie-t-il des autres formes d’apprentissage ? Comment se déroule l’apprentissage des mousses ? Quelle sont les spécificités du travail des mousses.

Apports de l’article:

Un apprentissage pratique, sur le tas. Mais on ne fait pas tout de suite office de capitaine. Il y a donc différentes étapes.

Question de l’âge : 8-10 ans pour Lemoine< apprentissage relativement précoce par rapport à l’apprentissage artisanal. Mais pour Cabantous l’âge moyen est plus tardif vers 12-13 ans.

Apprentissage essentiellement familial< transmission de père en fils. Tableau peut-être cependant nuancé. C’est plus pour les familles de capitaines, un apprentissage familial pour les élites mais qui devient assez faible pour les familles modestes. Idée d’une filiation professionnelle est donc surfaite. Le besoin en main d’œuvre est donc très important. Le régime monarchique a cherché à combler le manque en ayant recours aux enfants abandonnés.

Ces nouveaux mousses viennent du petit peuple urbain et aussi de la grande masse paysanne, ce qui rallonge le temps d’apprentissage, temps d’apprentissage qui n’est pas fixé comme à la norme artisanale.

Violence de l’apprentissage sur le tas.

Que font les apprentis ? Toutes les taches que les officiers ne veulent pas faire : service, cuisine, balayage, corvées d’eaux. Toutes les tâches subalternes même en même temps les techniques élémentaires des bateaux.

« Pédagogie de la correction » : violence est nécessaire à l’apprentissage. Idée de la rudesse de l’apprentissage dépasse le monde maritime et qui est générale à l’époque moderne.

Mortalité supérieure à la moyenne de ces apprentis. Importance de la désertion, tout ce qui ne finissent jamais leur apprentissage. Désertion se retrouve aussi dans le monde artisanal< pressions sociale sur les adolescents pour qu’ils aillent jusqu’à la fin de l’apprentissage.

Conclusion de l’article :

L’apprentissage maritime est un entre- deux, entre les deux modèles d’apprentissage sous l’ancien régime :

- Apprentissage paysans

- Apprentissage artisanal plus formalisé mais dominé aussi par la transmission orale, « le voir » et « le faire »

Article supplémentaire :

Kaplan, Apprentissage dans l’artisanat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire