mardi 20 décembre 2011

Contemporaine 12 - 12

Précédemment : Contemporaine 05 - 12






"Art pompier" de Meissonier.





L'esclavage est abolie en mars 1848, c'est la seconde fois qu'il est abolit après le rétablissement de Napoléon, celui-ci restera dans les mémoires. En 1794, cette abolition est aussi la conséquence de celle des colonies qui l'avaient déjà aboli. Ce n'est pas une République généreuse qui fait cela, il y a un désintérêt économique, de plus le décrite maintien l'indemnisation des planteurs, propriétaires d'esclaves et de fait les anciens esclaves restent du coup des travailleurs pauvres dans les sociétés coloniales.

Ces avancées sociales ont leur limite. Par exemple, il y a un rejet du drapeau rouge dans les premier jour de la République. Dans un tableau célèbre, le peintre représente deux groupes équivalent, bourgeois et ouvriers, en réalité, il n'y avait que des ouvriers. A cela s'ajoute une allégorie, une femme sur un cheval blanc avec un drapeau rouge, symbole de la révolte des Canuts lyonnais. Le drapeau bleu blanc rouge était délégitimé par la monarchie de juillet. Finalement c'est un conflit entre une République libérale (bleu blanc rouge) ou sociale (rouge). Lamartine va négocier assez longtemps dans un contexte très tendu pour imposer le drapeau habituel, en rejetant le drapeau rouge au nom des victoires de la Révolution dans les autres pays d'Europe. D'où le fait que ce serait ici que se termine les Révolutions selon Mathilde Larrère. C'est dans cette maison commune des Parisiens que s'installe toujours au début les gouvernements momentanés.
Les ouvriers et les Socialistes auraient voulu un ministère du travail mais on ne leur concéda que la commission du Luxembourg, sorte d'États généraux du travail où se trouvaient les principaux métiers. Mais tout les ouvriers et dirigeants socialistes y discutaient ce qui occupait les ouvriers mais les isolait de l'activité dans Paris. Par ailleurs tout cela ne resta qu'au stade de projets de réformes sociales très riches, qui nourriront le socialisme par la suite mais restant à l'état de projets.
Les ateliers nationaux qui furent créés sont cependant en deçà de ce que souhaitait les Socialistes. Louis Blanc voulait des ateliers sociaux, dans lesquels il voit la réunion des ouvriers et la fin du capitalisme. Il souhaitait des ouvriers par corps de métiers et que les ateliers sociaux passent commandent auprès de l'État et des autres collectivités, ils produiraient, vendraient et s'auto-géreraient. C'est donc une organisation complète du travail de l'économie. En 1848, les ateliers nationaux sont des chantiers publics où on embauche des ouvriers indépendamment de leur corps de métier, on leur donne un travail et un salaire fixé, loin du projet socialiste.

  1. Les Révolutions en Europe

Mouvement libéral et national sont très liés car ils viennent de la réaction française et se heurtent au Congrès de Vienne. Dans la monarchie traditionnelle, les libéraux réclament et obtiennent la rédaction de constitutions, des chambres représentant la nation et législative et la liberté politique. Face à cette vague libérale, les monarques tiennent leur poste en cédant rapidement, le chancelier Metternick fuit mais l'Empereur reste. Les rois se maintiennent sauf à Venise où une République est proclamée.
Les Monarchistes évincés, l'espace dans la représentativité est repris par les Démocrates. A Vienne, après les conditions libérales acceptées, les agitations continuent et abolissent le servage, le système féodal en 18??. A Florence et à Rome, la République est proclamée et évince les rois en février 1849 avec Garibaldi pour Rome. Il y a instauration du suffrage universel. Dans les États allemands, on lance l'unification nationale avec une Assemblée Nationale représentant tout les États allemands est élue au suffrage universel. Elle se réunie à Francfort et y rédige la constitution de l'Allemagne, future monarchie libérale avec une couronne au roi de Prusse.
En Italie on tente une guerre d'indépendance contre les Autrichiens, le roi du Piémont-Sardaigne monte une armée contre l'Autriche, reçoit l'aide de toute l'Italie voire de l'Europe. Puis dans la phase libérale, les monarques le soutiennent (le Pape lui envoie des troupes). Sous son drapeau, ce roi affiche 90 000 hommes contre les Autrichiens qu'il fait évacuer de ???. L'Empire autrichien n'est pas épargné. La Hongrie fait sécession, les Tchèques ont ??? et les Croates font sécession des Hongrois.

A Paris, on accueille cela avec enthousiasme, les souvenirs de 1792 se réveillent. Les déceptions de 1830 aussi se réveillent. Un mouvement apparaît, soutenu par les plus radicaux et demande que la France se porte au secours des peuples en Révolution. Les Parisiens composent avec les immigrés des différentes nations à Paris des légions pour aller aider sur place ces Révolutions : la légion des Riscontous en Belgique, la légion des Polonais en Pologne. Le 15 mai 18??, une manifestation à lieu à Paris pour soutenir les Polonais, manifestation qui va envahir l'Assemblée Nationale et qui fait peur à celle-ci. Mais ce nouveau pouvoir ne veut pas renouer avec 1792, la Seconde République ne veut pas de guerre révolutionnaire et de nouveau Lamartine après avoir rejeté le drapeau rouge fait le Manifeste à l'Europe, dans lequel il rassure les monarques, désillusion en France.


  1. L'automne des Princes

  1. L'échec en France

En France, tout commence paradoxalement par la première élection au suffrage universel. Au départ, inquiets de son déroulement, les Démocrates voudraient la reculer pour se préparer, mais les conservateurs ne veulent pas. Le 23 avril 1848, dimanche de Pâques, un vote massif a lieu (90% de la population) se déplace parfois une demi-journée pour voter. Le problème vient des ruraux qui ont votés conservateurs, la chambre qui sort est alors comme telle. Certains sont des Modérés, d'autres Républicains de la dernière heure et enfin les derniers sont Monarchistes affirmés. La manifestation du 15 mai les a effrayé et le soir même, ils demandent l'arrestation de la plupart des chefs radicaux de 1848. Seul Louis Blanc absent ce jour là n'est pas pris. Les députés enterrent la Révolution sociale. Le pouvoir du peuple redevient pour la bourgeoisie l'incarnation des peurs et de la violence.
Pour les députés conservateurs, il faut aussi arrêter le trou économique que forme les ateliers nationaux. En effet, les ateliers ne trouvant plus d'occupations, on payait les ourviers sans demande de travail et les ouvriers compensaient en discutant politique sociale. Ces ateliers sont donc fermés le ?? juin 1848. Le 23 juin 1848 après des tentatives de négociations, les ouvriers se soulèvent. On barricade de nouveau la ville surtout dans l'Est parisien. Les ouvriers demandent une République démocratique et sociale, l'association libre du travail aidé par l'État, … Ils déclarent « Citoyens, songez que vous êtes souverains ». Le gouvernement réagit fermement, confie le maintien de l'ordre à Cavaignac et lui laisse toute latitude. Des conciliateurs tentèrent d'intervenir pour ne pas que l'armée tire (Hugo, Monseigneur d'Arves archevêque de Paris, …). Cette émeute est écrasée dans le sang avec 5 000 morts dans les insurgés, dont 1 500 furent fusillés sommairement après emprisonnement, 3 500 tués sur les barricades et à cela s'ajoute 25 000 arrestations partis au bagne. Meissonier soldat qui a réprimé la révolution, traumatisé a peint cette répression.
Les ouvriers se séparent de la République, on l'interprète facilement en guerre civile mais c'est plus complexe. Les insurgés sont majoritairement ouvriers mais des bourgeois assez nombreux les soutiennent, l'armée aussi se divise.

La France rédige ensuite la constitution de la République, où le droit au travail disparaît. C'est une République présidentielle appuyée sur le modèle américain avec le contre modèle de la constitution de l'an I. Les élections ont lieu en décembre 1848, les Républicains ont 4 candidats, les conservateurs un seul, Louis-Napoléon Bonaparte. Au final, les voix de gauche se dispersent et celle de droite se concentrent. En deux ans, Louis Napoléon Bonaparte reprend le crédo de son oncle et rétablit l'Empire devenant Napoléon III. La République à perdu le soutien des ouvriers mais aussi des paysans. Ces derniers dans la Révolution de 1789 sont devenus rapidement propriétaires et ils ont peur de perdre leurs terres et leurs privilèges. De plus, au début de la Révolution, il y a un problème de déficit public que l'État a voulu compenser par une augmentation de 100% d'impôts, puis plus tard sur les riches via leur mode de vie, mais ce fut insuffisant.

En Europe aussi c'est l'échec, les souverains reviennent au trône en supprimant les constitutions concédées, enterrant les chartes. Seul Charles-Albert conserve cela. Ainsi les Autrichiens se ressaisissent et écrasent les troupes du Piémont-Sardaigne. Le roi de Prusse rejette sa couronne. Partout les Nationalistes et les Libéraux reprennent le chemin de la prison ou de l'exil.

  1. Pourquoi ?

L'efficacité de la réaction montre que l'armée partout est restée fidèle au souverain et les généraux furent très efficace dans la « guerre de rue » (Général Bugeaud). Le canon va détruire les barricades mais aussi achever le peuple. De façon générale, 1848 a permis aux généraux de maintenir leur poste via des innovations dans cette lutte.
Après 1848, toutes les capitales européennes ont adapté le plan urbain à la lutte contre les Révolutions, urbanisme de maintien de l'ordre avec Haussman en France. Dans les quartiers populaires, on trace des grandes rues bien larges avec des casernes. On a donc des forces de l'ordre prêtes à vite intervenir immédiatement, ces projets s'appellent le Bulletin Voltaire.

La faiblesse des mouvements tient aussi au fait qu'on a des Révolutions urbaines dans des pays ruraux. Les Révolutions furent incomprises des populations rurales souvent apeurées et plus facilement prêtes à soutenir des politiques d'ordre. C'est d'autant plus vrai qu'elles votèrent pour des chambres conservatrices puis pour Napoléon Bonaparte.
D'autre part, ces mouvements révolutionnaires furent fragilisés par leur divisions internes. Les Libéraux de seconde vague (très sociaux) poussèrent les Libéraux de première vague (nationaux et libéraux), effrayés de la radicalisation révolutionnaire rejoignent les conservateurs. D'où cette tendance des Libéraux de première vague à réprimer la révolution de leurs ex-compatriotes de seconde vague.

  1. Un échec à relativiser

Fin du féodalisme dans l'Europe, le bastion autrichien l'a achevé. L'esclavage est aussi aboli. Le suffrage universel est remis en place.
Ce n'est pas non plus un échec pour les Nationalistes et les Libéraux. Les régimes se libéralisent forcément un peu. D'autre part, les unifications se font après 1848 car ils sont parvenus à tirer les leçons de l'échec. Pour les causes libérales et nationales, cela libère un espace aux Démocrates sur l'échiquier politique.
1830 fut une revalorisation de la Révolution, possible et souhaitable moyen d'action avec cette attitude noble des ouvriers. Juin 1848 par contre va délégitimer la prise d'armes dénoncée comme une guerre civile condamnable car s'opposant à des élus au suffrage universel.

A cela s'ajoute que la peur de la bourgeoisie libérale et nationaliste de 1848 qui avait pourtant cru à la Révolution de 1830. La Révolution charrie toujours des revendications sociales et démocratiques ce qui menacent la propriété. Dorénavant, la bourgeoisie ne voudra plus de la Révolution. Du coup, les mouvements qui suivent ne seront quasiment plus jamais révolutionnaires. Seuls les mouvements socialistes sous l'influence marxiste vont donner des révolutions. Marx appelle non à une autre révolution, mais à une nouvelle révolution, qui ne serait pas bourgeoise. Il ne fait plus une Révolution des classes unies mais une Révolution prolétarienne. Une nouvelle idée de Révolution pousse alors en délégitimant la Révolution du XIX° siècle.

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