"Art pompier" de Meissonier.
L'esclavage est abolie
en mars 1848, c'est la
seconde fois qu'il est abolit après le rétablissement de
Napoléon, celui-ci restera dans les mémoires. En 1794, cette
abolition est aussi la conséquence de celle des colonies qui
l'avaient déjà aboli. Ce n'est pas une République généreuse qui
fait cela, il y a un désintérêt économique, de plus le décrite
maintien l'indemnisation des planteurs, propriétaires d'esclaves et
de fait les anciens esclaves restent du coup des travailleurs pauvres
dans les sociétés coloniales.
Ces avancées sociales
ont leur limite. Par exemple, il y a un rejet du drapeau rouge dans
les premier jour de la République. Dans un tableau célèbre, le
peintre représente deux groupes équivalent, bourgeois et ouvriers,
en réalité, il n'y avait que des ouvriers. A cela s'ajoute une
allégorie, une femme sur un cheval blanc avec un drapeau rouge,
symbole de la révolte des Canuts lyonnais. Le drapeau bleu blanc
rouge était délégitimé par la monarchie de juillet. Finalement
c'est un conflit entre une République libérale (bleu blanc
rouge) ou sociale (rouge). Lamartine
va négocier assez longtemps dans un contexte très tendu pour
imposer le drapeau habituel, en rejetant le drapeau rouge au nom des
victoires de la Révolution dans les autres pays d'Europe. D'où le
fait que ce serait ici que se termine les Révolutions selon Mathilde
Larrère. C'est dans cette maison commune des Parisiens que
s'installe toujours au début les gouvernements momentanés.
Les ouvriers et les
Socialistes auraient voulu un ministère du travail mais on ne leur
concéda que la commission du Luxembourg, sorte d'États généraux
du travail où se trouvaient les principaux métiers. Mais tout les
ouvriers et dirigeants socialistes y discutaient ce qui occupait les
ouvriers mais les isolait de l'activité dans Paris. Par ailleurs
tout cela ne resta qu'au stade de projets de réformes
sociales très riches, qui nourriront le socialisme par la suite mais
restant à l'état de projets.
Les ateliers nationaux
qui furent créés sont cependant en deçà de ce que souhaitait les
Socialistes. Louis Blanc
voulait des ateliers sociaux, dans lesquels il voit la réunion des
ouvriers et la fin du capitalisme. Il souhaitait des ouvriers par
corps de métiers et que les ateliers sociaux passent commandent
auprès de l'État et des autres collectivités, ils produiraient,
vendraient et s'auto-géreraient. C'est donc une organisation
complète du travail de l'économie. En 1848,
les ateliers nationaux sont des chantiers publics où on embauche des
ouvriers indépendamment de leur corps de métier, on leur donne un
travail et un salaire fixé, loin du projet socialiste.
- Les Révolutions en Europe
Mouvement libéral et
national sont très liés car ils viennent de la réaction française
et se heurtent au Congrès de Vienne. Dans la monarchie
traditionnelle, les libéraux réclament et obtiennent la rédaction
de constitutions, des chambres représentant la nation et législative
et la liberté politique. Face à cette vague libérale, les
monarques tiennent leur poste en cédant rapidement, le
chancelier Metternick fuit mais
l'Empereur reste. Les rois se maintiennent sauf à Venise où une
République est proclamée.
Les Monarchistes
évincés, l'espace dans la représentativité est repris par les
Démocrates. A Vienne, après les conditions libérales
acceptées, les agitations continuent et abolissent le
servage, le système féodal en 18??. A Florence et à Rome, la
République est proclamée et évince les rois en février
1849 avec Garibaldi pour Rome. Il
y a instauration du suffrage universel. Dans les États allemands, on
lance l'unification nationale avec une Assemblée Nationale
représentant tout les États allemands est élue au suffrage
universel. Elle se réunie à Francfort et y rédige la constitution
de l'Allemagne, future monarchie libérale avec une couronne au roi
de Prusse.
En Italie on tente une
guerre d'indépendance contre les Autrichiens, le roi du
Piémont-Sardaigne monte une armée contre l'Autriche, reçoit l'aide
de toute l'Italie voire de l'Europe. Puis dans la phase libérale,
les monarques le soutiennent (le Pape lui envoie des troupes). Sous
son drapeau, ce roi affiche 90 000 hommes contre les Autrichiens
qu'il fait évacuer de ???. L'Empire autrichien n'est pas épargné.
La Hongrie fait sécession, les Tchèques ont ??? et les Croates font
sécession des Hongrois.
A Paris, on accueille
cela avec enthousiasme, les souvenirs de 1792 se réveillent. Les
déceptions de 1830 aussi se réveillent. Un mouvement
apparaît, soutenu par les plus radicaux et demande que la France se
porte au secours des peuples en Révolution. Les Parisiens
composent avec les immigrés des différentes nations à Paris des
légions pour aller aider sur place ces Révolutions : la légion des
Riscontous en Belgique, la légion des Polonais en Pologne. Le 15
mai 18??, une manifestation à lieu à Paris pour soutenir les
Polonais, manifestation qui va envahir l'Assemblée Nationale et qui
fait peur à celle-ci. Mais ce nouveau pouvoir ne veut pas renouer
avec 1792, la Seconde République ne veut pas de guerre
révolutionnaire et de nouveau Lamartine après avoir rejeté le
drapeau rouge fait le Manifeste à l'Europe,
dans lequel il rassure les monarques, désillusion en France.
- L'automne des Princes
- L'échec en France
En France, tout
commence paradoxalement par la première élection au suffrage
universel. Au départ, inquiets de son déroulement, les Démocrates
voudraient la reculer pour se préparer, mais les conservateurs ne
veulent pas. Le 23 avril 1848,
dimanche de Pâques, un vote massif a lieu (90% de la population)
se déplace parfois une demi-journée pour voter. Le problème
vient des ruraux qui ont votés conservateurs, la chambre qui sort
est alors comme telle. Certains sont des Modérés, d'autres
Républicains de la dernière heure et enfin les derniers sont
Monarchistes affirmés. La manifestation du 15 mai les a effrayé
et le soir même, ils demandent l'arrestation de la plupart des chefs
radicaux de 1848. Seul Louis Blanc absent ce jour là n'est pas
pris. Les députés enterrent la Révolution sociale. Le
pouvoir du peuple redevient pour la bourgeoisie l'incarnation des
peurs et de la violence.
Pour les députés
conservateurs, il faut aussi arrêter le trou économique que forme
les ateliers nationaux. En effet, les ateliers ne trouvant plus
d'occupations, on payait les ourviers sans demande de travail et les
ouvriers compensaient en discutant politique sociale. Ces ateliers
sont donc fermés le ?? juin 1848. Le 23
juin 1848 après des tentatives de négociations, les
ouvriers se soulèvent. On barricade de nouveau la ville surtout
dans l'Est parisien. Les ouvriers demandent une République
démocratique et sociale, l'association libre du travail aidé par
l'État, … Ils déclarent « Citoyens, songez que vous êtes
souverains ». Le gouvernement réagit fermement, confie
le maintien de l'ordre à Cavaignac
et lui laisse toute latitude. Des conciliateurs tentèrent
d'intervenir pour ne pas que l'armée tire (Hugo, Monseigneur
d'Arves archevêque de Paris, …). Cette émeute est écrasée
dans le sang avec 5 000 morts dans les insurgés, dont 1 500
furent fusillés sommairement après emprisonnement, 3 500 tués sur
les barricades et à cela s'ajoute 25 000 arrestations partis au
bagne. Meissonier soldat qui a réprimé la révolution, traumatisé
a peint cette répression.
Les ouvriers se
séparent de la République, on l'interprète facilement en guerre
civile mais c'est plus complexe. Les insurgés sont majoritairement
ouvriers mais des bourgeois assez nombreux les soutiennent, l'armée
aussi se divise.
La France rédige
ensuite la constitution de la République, où le droit au travail
disparaît. C'est une République présidentielle appuyée sur le
modèle américain avec le contre modèle de la constitution de l'an
I. Les élections ont lieu en décembre
1848, les Républicains ont 4 candidats, les conservateurs un
seul, Louis-Napoléon Bonaparte. Au
final, les voix de gauche se dispersent et celle de droite se
concentrent. En deux ans, Louis Napoléon Bonaparte reprend le
crédo de son oncle et rétablit l'Empire devenant Napoléon III. La
République à perdu le soutien des ouvriers mais aussi des paysans.
Ces derniers dans la Révolution de 1789 sont devenus rapidement
propriétaires et ils ont peur de perdre leurs terres et leurs
privilèges. De plus, au début de la Révolution, il y a un problème
de déficit public que l'État a voulu compenser par une augmentation
de 100% d'impôts, puis plus tard sur les riches via leur mode de
vie, mais ce fut insuffisant.
En Europe aussi c'est
l'échec, les souverains reviennent au trône en supprimant les
constitutions concédées, enterrant les chartes. Seul
Charles-Albert conserve cela. Ainsi les Autrichiens se ressaisissent
et écrasent les troupes du Piémont-Sardaigne. Le roi de Prusse
rejette sa couronne. Partout les Nationalistes et les Libéraux
reprennent le chemin de la prison ou de l'exil.
- Pourquoi ?
L'efficacité de la
réaction montre que l'armée partout est restée fidèle au
souverain et les généraux furent très efficace dans la « guerre
de rue » (Général Bugeaud). Le canon va détruire les
barricades mais aussi achever le peuple. De façon générale,
1848 a permis aux généraux de maintenir leur poste via des
innovations dans cette lutte.
Après 1848, toutes
les capitales européennes ont adapté le plan urbain à la lutte
contre les Révolutions, urbanisme de maintien de l'ordre avec
Haussman en France. Dans les quartiers
populaires, on trace des grandes rues bien larges avec des casernes.
On a donc des forces de l'ordre prêtes à vite intervenir
immédiatement, ces projets s'appellent le Bulletin Voltaire.
La faiblesse des
mouvements tient aussi au fait qu'on a des Révolutions urbaines dans
des pays ruraux. Les Révolutions furent incomprises des populations
rurales souvent apeurées et plus facilement prêtes à soutenir des
politiques d'ordre. C'est d'autant plus vrai qu'elles votèrent
pour des chambres conservatrices puis pour Napoléon Bonaparte.
D'autre part, ces
mouvements révolutionnaires furent fragilisés par leur divisions
internes. Les Libéraux de seconde vague (très sociaux)
poussèrent les Libéraux de première vague (nationaux et libéraux),
effrayés de la radicalisation révolutionnaire rejoignent les
conservateurs. D'où cette tendance des Libéraux de première
vague à réprimer la révolution de leurs ex-compatriotes de seconde
vague.
- Un échec à relativiser
Fin du féodalisme
dans l'Europe, le bastion autrichien l'a achevé. L'esclavage est
aussi aboli. Le suffrage universel est remis en place.
Ce n'est pas non plus
un échec pour les Nationalistes et les Libéraux. Les régimes se
libéralisent forcément un peu. D'autre part, les unifications se
font après 1848 car ils sont parvenus à tirer les leçons de
l'échec. Pour les causes libérales et nationales, cela libère un
espace aux Démocrates sur l'échiquier politique.
1830
fut une revalorisation de la Révolution, possible et souhaitable
moyen d'action avec cette attitude noble des ouvriers. Juin
1848 par contre va délégitimer la prise d'armes dénoncée
comme une guerre civile condamnable car s'opposant à des élus au
suffrage universel.
A cela s'ajoute que la
peur de la bourgeoisie libérale et nationaliste de 1848 qui avait
pourtant cru à la Révolution de 1830. La Révolution charrie
toujours des revendications sociales et démocratiques ce qui
menacent la propriété. Dorénavant, la bourgeoisie ne voudra plus
de la Révolution. Du coup, les mouvements qui suivent ne seront
quasiment plus jamais révolutionnaires. Seuls les mouvements
socialistes sous l'influence marxiste vont donner des révolutions.
Marx appelle non à une autre révolution, mais à une nouvelle
révolution, qui ne serait pas bourgeoise. Il ne fait plus une
Révolution des classes unies mais une Révolution prolétarienne.
Une nouvelle idée de Révolution pousse alors en délégitimant la
Révolution du XIX° siècle.
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