mercredi 7 décembre 2011

TD10 HISTOIRE MODERNE

Séance n°10:
Les conflits du travail

Sur ce thème : un ouvrage indispensable< Michelle Perrault : Jeunesse de la grève< Seconde moitié du XIXème siècle : avant que le droit de grève soit reconnue. Le titre même peut induire en erreur avec l’idée que les mouvements de grèves soient liés qu’a l’industrialisation. Grèves existent depuis le Moyen-âge et sont nombreuses durant l’arrêt de travail est une des formes des négociations entre employeurs et travailleurs.

L’intérêt de ces deux articles, nous parles de ces grèves qui sont hors des corporations.

Travailleurs agricoles : les moissonneurs. Mouvement de grèves qui s’organisent en dehors la forme d’organisation la plus connue qui est le compagnonnage : forme d’organisation des compagnons incluent dans les corporations. Organisation illégale qui organisent les seuls compagnons, organisation parallèle, parfois tolérée et parfois réprimée mais structure les conflits entre maitres et compagnons.

3 types de conflits qui sont hors des corporations : mouvement précoces, 17-18ème siècle puis le ludisme qui se développe à partir de la fin du 18ème siècle.

Moriceau : article de 1985 dans La rébellion française de Jean Nicolas

Gayot : article de 1981.

Thème général : Quels sont les conflits du travail à l’époque moderne ?

Lancées des articles et thèses sur le mouvement ouvrier, sur sa genèse, ses ancêtres du XIXème siècle. Histoire du monde ouvrier qui a dominés les années 70.

Après les années 80, cela va retomber et l’on va s’intéresser aux autres acteurs.

Texte de Moriceau :

CNRS Histoire des sociétés rurales

Thèse : Développement des dynasties fermières dans le bassin parisien qui vont agrandir les exploitations et qui vont avoir des modes de culture de plus en plus rationnalisées.

Sources : Justice seigneuriale

Texte de Gayot :

Livre sur la franc-maçonnerie

Animateur d’une équipe de recherche à l’Université de Lille III< Il a fait sa thèse sur les draps de Sedan, publiée en 1998.

Article de 1881, montre qu’il avait déjà commencé à dépouillé les sources sur le sujet.

Type de titre principale: archives sur les autorités nationales< conseil des commerces, conseil du roi. Ces conflits vont remonter de l’échelle locale à l’échelle nationale. En cas de conflits graves, le conseil du roi va intervenir.

Registres et archives de la police et judiciaires. Conflits qui peuvent entrainer des violences, on voit intervenir la police et les juges. On a la mention des conflits une fois qu’ils ont succités assez de troubles une fois qu’ils sont passés devant une instance

Procès en 1748 puis en 1750< conflits du travail ne passent pas vers des juridictions ordinaires mais extraordinaire, c’est l’intendant qui juge c’est conflit. (archive départementale)

Compte-rendu pour ces deux textes :

Conflits sont considérés comme des atteintes à la vie publique, ils sont considérés. On a toujours le point de vue des autorités et de ceux qui se plaignent du conflit, rarement de ceux qui l’on fait< point de vue de la répression.

A Sedan on aussi les dépositions des tondeurs qui sont appelées comme témoins.

v Motivations de ces conflits :

Travailleurs agricoles :

- Salaires< niveau de la rémunération. Moissonneurs : coup importants pour l’ensemble de cette exploitation mais ce sont des manouvriers qui sont employés par équipes de moissonneurs. Une partie est des locaux et d’autres sont des migrants qui viennent d’autres régions. Le prix de la rémunération varie d’une année sur l’autre. C’est quand ils arrivent sur place qu’ils sont au courant des conditions de travail.

A Sedan :

Salaire : Ouvriers les plus qualifiés : les tondeurs< les seuls capables pour s’organiser pour faire pression sur l’employeur.

- Question des apprentis : tondeurs veulent réduire le nombre d’apprentis. C’est souvent une motivation importante des conflits. Nombres de personnes sous-payés qui vont ensuite pouvoir devenir compagnons< régler le nombre d’apprentis, c’est régler l’évolution future du marché du travail.

- Question de l’emploi des ouvriers étrangers< concurrence aux compagnons locaux, permet d’obtenir une plus grande docilité et des salaires plus bas de la part des compagnons.

- Les taches attribuées aux tondeurs : conditions de travail :

o Compagnons non gagés (ils ne sont pas dans des corporations) qu’ils sont payés selon le salaire au rendement< pour un temps donné il y a un salaire minimal mais si ils font plus ils peuvent être payés plus (règlement de 1698 qui prévoit combien de coups de ciseaux ils doivent donnés pour un drap par exemple)

o compagnons gagés qui sont payés au temps (pour le mois, la journée) < ils ne font pas toutes les taches qui ne sont pas payés comme porter les draps.

o Les apprentis sur lesquels les compagnons non gagés essaient de reporter les taches pénibles pour lesquelles ils ne sont pas payés.

Reprend les différents types de cabales faites par Kaplan. Cabales pour l’emploi, pour le salaire, cabales générales< cette distinction est souvent factice selon lui et il est difficile de déterminer les motifs qui sont imbriqués, mêlé. Distinction est un souci de simplification pour les historiens.

v Au niveau de la conjoncture :

Quand se déclenche ses mouvements ?

- Les tondeurs : C’est particulièrement en temps d’abondance que les grèves se déclenchent< période de relance et de dynamisme de l’activité. Tondeurs sont en position de force à ce moment. Il fait le parallèle avec l’étude de Perrault sur les mineurs au XIXème siècle.

« Grèves offensives » : période de bonne conjoncture et « grèves défensives » : période de conjoncture mauvaise

- Les moissonneurs : Juste avant la moisson, un moment où l’on a besoin d’eux. En période de meilleures récoltes, ils sont d’autant plus déterminés à agir. Il y a des variations conjoncturelles qui montrent que ce n’est pas seulement en période de crise que les revendications s’exercent.

v Comment se déclenche une grève ?

Lieu de réunions, privilégiés :

- Cabarets pour les moissonneurs.

- Assemblées générales qui se tient dans des petits villages, en dehors de la ville pour se réunir car on essai que la police soit le plus tard possible au courant.

Réunion qui permettent la discussion entre employés, réunions qui sont pourtant interdites.

2ème étape :

Ces réunions servent à élaborer des revendications qui sont formulées aux fabricants.

3ème étape :

Cessation de travail : il s’agit que tout le monde la respecte. On a des actions collectives en l’absence de toutes organisations collectives reconnues.

A Sedan cela se manifeste par un « Cloch » dit à voix haute. Puis ensuite intimidation et violences si certains ne cessent pas le travail et qui refusent le mouvement collectif. Souvent il y a une gradation (injures, coups, lapidation).

Il y a déjà des termes pour désigner ceux qui continuent à travailler malgrè les interdictions :

- les « jaunes », anachronismes de Moriceau. On parle de jaune au XXème siècle.

- A Sedan : Les « sales »

4ème étape :

Autorités locales, polices voir armées (A Sedan) interviennent. En milieu rural c’est la maréchaussée qui intervient.

Puis éventuellement : répression.

v Evolution de ces mouvements :

Année 1730, se généralise en 1750. Rejoignent ensuite le mouvement de la grande peur (mouvement d’attaque des châteaux dans les campagnes françaises). Mais elles cessent un peu par des conventions entre employeurs (fermiers et laboureurs) qui vont les amener à dominer le marché du travail même ces mouvements persistes au XIXème siècle.

A Sedan, le premier mouvement est connu par le règlement qui finit le conflit en 1698, ensuite il y a les petites cabales qui sont souvent limitées à une ou deux entreprises, puis deux grands mouvements de 1748 (tondeurs réussissent à avoir le dessus) et ensuite de 1750 (ce sont les fabricants qui s’appellent eux-mêmes « les bien intentionnés »< ils portent l’épreuve de force contre les tondeurs car fabricants sont divisés en fonction des relations à avoir avec les travailleurs. Protestants sont favorables à la répression, ils font advenir une nouvelle morale manufacturière et les chrétiens sont plus pour essayer de donner du travail aux tondeurs toute l’année, des salaires négociés pour que chacun puisse survivre ). 1780 : « La cloch finale ».

Ex : Laboche< liberté totale dans le cadre du travail. Absence de régulation quand elle permet d’imposer un rapport de force avec la main d’œuvre.

v Les éléments de force de la main d’œuvre :

Ils sont différents dans un cas comme dans l’autre.

- Moissonneurs :

o Anonymes

o Nombreux

o Solidarité d’origine car beaucoup sont engagés par équipes, ils se connaissent entre eux.

o L’organisation du travail avec ce système d’équipe et chef d’équipe qui négocie les termes oraux du contrat.

- Les tondeurs :

o La qualification : savoir-faire recherché et pas évident car on ne peut les remplacés facilement

o Nombreux

o Solidarité construite par le métier et la reconnaissance du savoir-faire professionnel, pas dès le départ, des fois imposée.

> Organisation de caisses secrètes qui permettent de soutenir le mouvement

> Solidarité aussi en dehors du seul groupe des tondeurs

Conclusion :

Prise de conscience de la part des travailleurs qu’ils sont un tout et de même pour les tondeurs. Finalement, c’est une espèce de modernité (dans le sens capitaliste) des rapports sociaux. Idem a Sedan notamment à partir du privilège.

* Exposé 1 : Le luddisme en France

Premier à avoir brisé une machine. Mouvement prend rapidement de l’ampleur mais de manière relativement pacifique. Beaucoup de répression (pendaisons)

Revendication des ouvriers. Peur de voir les machines diminuer leurs activités.

Pb : En quoi le luddisme est une réaction sociale face à la Révolution industrielle ?

I- L’ère industrielle des changements

Quels changements pour quelle nouvelle ère ?

Révolution industrielle est plus longue et moins intense qu’en Ang. Au cours du XIXème siècle que la machine se développe dans le secteur de l’agriculture et des transports.

Apparition en 1924, de la moissonneuse batteuse par Cyrius Mc Cornick. Puis charrue et engrais chimiques.

Mobilité est augmentée.

Deux secteurs touchés principalement par la mécanisation :

- Métallurgie

- Industrie textile : premier métier à tisser mécanique en 1785 d’Edmund Cortwright

Rendement et production plus efficace mais ce changement n’est pas bien accepté partout.

Acceptation ou peur : l’ouvrier face à l’ère industrielle

Peur de la machine considérée comme un mange gagne-pain.

Ex : femmes sont massivement remplacées.

Mais cette peur n’est pas toujours existante.

Manifestations peuvent être plus ou moins pacifiques< émeutes contre les machines

II- Une réaction violente : le luddisme

Qu’est-ce que le luddisme ? Son idéologie et ces rites

Mouvements créés par les ouvriers. Peur du chômage et de la misère. Réelle crainte d’appauvrissement. Patronat s’enrichie au dépend du peuple : source d’injustice

Qualité des produits est considérée comme moins bonne avec les machines.

A partir de 1820 on tente de lutter grâce à la fiscalité et de pétition qui demande à l’Etat de faire preuve d’humanisme.

Tradition dans la destruction des machines :

- Main d’œuvre qui fait d’abord appelle aux lois

- Puis appelle à la moral< symbolique festive.

- Pétition

- Cohésion sociale : organisation de petits groupes qui s’organise pour rependre le mouvement.

- Machine sont détruites, jetées à l’eau

Un mouvement qui touche une large partie de la population

Deux grands pics d’émeutes :

- 1832< crise économique emmène des émeutes comme à Elbeuf concernant la filature des femmes.

Juillet de 1837 : Manufacture de la laine : ouvriers se réunissent et machine est détruite.

- 1850

Machine est associée au chômage

Oppositions et solutions face au mouvement

Opposant au ludisme : industriels qui essaient d’anticiper les mouvements. Peur de l’élite économique du pays, 1789 est encore présent dans les esprits.

Ces industriels font passer le luddisme comme un frein au développement de l’industrie et de désordre sociale< demande appuie de l’Etat.

Acceptation par la « civilisation » des masses ?

Etat aspire à la « civilisation » des masses, au contrôle< Etat se veut comme un pédagogue. Acculturation de la machine dans les esprits de la population.

Ex : Cours ouvriers sont créés. Idée qui n’est pas très bien accueillie en province.

Monarchie de juillet< volonté d’acculturation.

Reprise :

Longtemps considéré comme un mouvement bizarre, terme de Hauser dans les années 30. Mouvement qui très rapidement a été réprouvé un peu près par tous, y compris par ceux qui se faisaient les portes-paroles de la classe ouvrière< mouvement contre le progrès, contre l’innovation technique, résultat de l’ignorance populaire.

Thompson : S’oppose à l’idée que le mouvement forcement rétrograde, inorganisé mais qu’il y a des logiques et même à travers le discours des idées concernant les rapports économiques et conditions dans lesquelles peuvent se faire les innovations techniques.

L’idée qui prévalait est que ce mouvement est essentiellement anglais et pratiquement inexistant en France< Thèse de Jarrije ( ?) s’oppose à ça

Mouvement dure plus longtemps en France mais apogée se fait en 1811-1812 à un moment de multiples crises en Ang.

En France ce mouvement dure de la fin du XVIIème siècle à 1850.

Mouvement dépend de la conjoncture locale, de la force des groupes locaux.

Territoires et chronologie du luddisme en France

- Dans le Textile :

Certaine mécanique sont introduite notamment dans le coton. Dans les grands centres cotonniers tels que Rouen, Troyes ou Lille.

On s’en prend aux premières machines pour filler le coton. Machines sont identifiées comme des tueuses de bras et pourvoyeuses de chômage.

Relativement bref car pas de tradition d’organisation dans le secteur du coton, concerne essentiellement des femmes, recomposition de la main d’œuvre qui rend veine les organisations.

- Dans la laine : 1830

Filature et tonte des draps. Dans la filature pour faire face au nombre trop importants de fileuses pour approvisionner un métier.

On retrouve des réactions contractées. Dans les régions du Nord : pas de très grandes émeutes, pas de grandes violences car bonne conjoncture et possibilités de retrouver facilement un emploi contrairement au sud et la région de Languedoc< situation déprimée

Les ouvriers des métiers :

Comment les métiers que l’on qualifierait plus comme des métiers de l’artisanat sont aussi touchés par la mécanisation et donc un mouvement luddite important

o Imprimerie : on lutte contre la suppression des presseurs et la féminisation du travail.

o Métier de la décoration : Ebénisterie

o Papier peints : fabrique relativement importante comme celle de Réveillon.

Discours sur la qualité

- Confection et cordonnerie : On cloute de façon mécanique les chaussures, introduction de la machine à coudre.

Boulangerie : introduction du pétrissage mécanique

Ensemble de domaines ou sont introduites de mécanisation qui remettent en cause les savoirs faires et équilibre des fabriques.

Aboutissement dans les années 1850 (à partir de 1848 : pic des émeutes) :

Dans 3 domaines essentiellement :

- Filature de la laine

- Bonneterie

- Agriculture : battage mécanique

Chronologie différenciée et territoires qui répondent toujours à des modalités d’actions. « Grammaire de résistance ouvrière » (Jarrije) qui se traduit par des modalités d’actions relativement similaires.

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