samedi 19 novembre 2011

Géo des Suds 16 - 11

Précédemment : Géo des Suds 09 - 11









  1. La place du religieux


La religion musulmane est très présente sur le Nord de la Côte Ouest africaine, sur la corne et dans le Nord des pays situés sur le Sahara. Les pratiques animistes sont très présentes dans tout les pays et compatibles avec les religions classiques. Les chrétiens sont très présents dans le Sud et le centre de l'Afrique, cette religion a été importée par les colonisateurs, pas la religion musulmane.


Les grandes religions ont aujourd'hui un rôle ambigu. Elles sont des relais de la mondialisation avec l'investissement de grands pays religieux dans les pays où leur religion est fortement représentée (Arabie Saoudite dans les pays du Nord de l'Afrique subsaharienne). Les pays du Nord moins religieux pas

sent pour soutenir les pays d'Afrique par des communautés religieuses très présentes. Pourtant la religion n'a pas de rôle politique déterminant dans les pays d'Afrique, si c'est très fort à l'échelle individuelle, ça ne l'est pas à l'échelle étatique. De plus, on constate une individualisation de la religion. En effet, les religions n'ont pas de solutions aux grands problèmes des Africains. Ces grandes religions perdent du terrain en matière d'influence sur les fidèles au profit des religions pantecotistes. Il y a bien eut des tentatives pour reprendre le contrôle des fidèles en adaptant ces réponses aux préoccupations africaines, par la base, la hiérarchie le refuse.

Les Eglises pantecotistes se réclament davantage dans la proximité avec les fidèles, on se parle, on échange, on quête, on danse, … De plus ces églises ont deux réponse à deux questions principales des Africains : que faire face à la maladie (le mal) ? L'Église évangélique propose de l'exorcisme. Que faire face de l'enrichissement d'une élite urbaine minoritaire : l'Église classique propose de redistribuer, l'Église néoévangélique signale que c'est le profit personnel donc pas besoin de redistribuer aux plus pauvres. On a donc des jeunes entrepreneurs qui réclament un rigueur morale, un fondamentalisme religieux mais ouvert à la réussite personnelle. Au Bénin, plus de 300 Eg

lises néoévangéliques existent, plus de 1000 au ???. Ces nouvelles Églises arrivent à combiner les traits culturels de la religion et le contexte mondial d'autre part. Souvent les fondateurs de ces Églises sont produites par des chefs d'État africain et sont même parfois source de conflits religieux et s'exprime partiellement dans les guerres qui peuvent avoir lieu. De même pour les grandes religions comme au Nigéria depuis 1999 et en 2010 plus de 500 morts eurent lieu dans ce conflit. Pourtant tout n'est pas à cause des religions, c'est aussi un conflit économique entre les éleveurs qui sont mobiles et les paysans fixés sur des terres, un conflit tribal, … Probablement que diverses raisons s'emboitent. Sur le plan politique, les grandes églises perdent du terrain aussi. Surtout depuis que le protestantisme pris part au régime d'apartheid. Le catholicisme ne prend jamais parti dans le débat politique et prône la démocratisation africaine. Dans le pire des cas, des représentants de cet Église sont pris dans la politique du ventre mou.


Le problème est surtout qu'il n'y a pas

dans ces États africains (sauf l'Afrique du Sud), de mode d'organisation des individus permettant de dépasser les clivages communautaires. Cette défaillance d'encadrement à l'échelle nationale (et surtout professionnelle avec des syndicats). La raison de cette absence vient du fait que la classe ouvrière est minoritaire en Afrique, on a surtout des paysans dispersés avec des intérêts divergents. La société civile africaine est trop peu structurée et organisée. Difficile de trouver un interlocuteur local.

L'autre raison est que tout ces encadrements, de la famille aux religions, pratiquent une confusion des systèmes avec un mélange des cadres économiques, politiques, sociaux, … Ce chevauchement des milieux est visible à tout les étages de la société, de l'État au chef d'ethnie ou au chef de famille. En tentant de décentraliser le pouvoir de l'État vers les villages, les familles ou les ethnies, alors on retrouve le même système. Il faut donc réformer l'État et la société en les laissant entre autre évoluer d'eux-mêmes.







L'Afrique dans la mondialisation




Le propos tenu est très général mais exclu l'Afrique du Sud qui s'approche surtout des pays émergents. Les autres pays étant ceux qui ont raté le tournant économique et sont restés des importateurs de matière première. Il y a une opposition entre ce continent pauvre alors qu'il regorge de ressources notamment minières, convoitées par les marchés. L'économie africaine a connu une stagnation de la productivité dans les dernières années. L'économie est peu intensive et gagne peu en productivité avec la même quantité de capitaux investis. Cette économie est très fragile car les matières premières dépendent des tendances des marchés et peuvent donc entrer en crise sur le bon vouloir de celui-ci. Mais les matières brutes ne sont pas la seule ressource, on a des embryons d'industrie qui ont eut lieu mais avec la libération commerciale, la concurrence des produits asiatiques les ont fait échouer (l'industrie textile de Côte d'Ivoire). Le continent sans compétitivité à été marginalisé économiquement. Enfin c'est une économie de rentes.


  1. Un continent en perdition ?


  1. La crise macroéconomique


A. L'économie des rentes


Cette économie de rentes fonctionne sur la seule base des revenus du capital fixe installé. On fonctionne sur une seule ressource. L'argent récupéré des profits qui sont fait ne cherchent pas à consolider l'entreprise, ou la moderniser, ou la diversifier, … L'argent issu des bénéfices assure juste la continuité et les excédents sont mis dans les rapports sociaux tels les enterrements, les mariages, les baptêmes de la communauté. On transforme donc les profits supplémentaires pour obtenir du cash dans ces objectifs. Les programmes d'aide voulant aider ces entreprises à devenir des PME et leur fournissant de l'argent l'investissaient dans les rapports sociaux.

Le contexte vulnérable de l'économie empêche les entrepreneurs d'investir dans une entreprise qui peut s'écrouler à tout instant et donc faire perdre l'argent accumulé. En Afrique, on investit dans les terres qui sont fixes ou dans les transports, mais rarement dans les machines ou les infrastructures. Toute l'économie africaine entre dans ce système.


A cause de ces caractéristiques, les pays africains n'arrivent pas à sortir réellement des trappes de pauvreté. L'argent circule énormément mais pas dans les entreprises ou les activités économiques jugés trop fragiles.

A cela s'ajoute depuis les années 1960, le PIB de l'Afrique subsaharienne a atteint des taux très bas avec une remontée rapide mais aléatoire et fragile. Ainsi sur la décennie 2000, la croissance du PIB est plus faible qu'en Asie, mais en plus elle s'effondre très vite en 2008. Le PIB moyen par habitant et alors de loin le plus faible dans les pays d'Afrique subsaharienne, sauf quelques pays pétroliers un peu au-dessus des autres (Nigeria, Gabon, …). Si l'État gabonais est plus riche que la Zambie, les habitants ne le sont pas forcément davantage. Botswana, Afrique du Sud, Ile Maurice, sont bien au-dessus du lot, on a donc clairement à faire à des pays émergents.


On a donc essayé rapidement de les sortir de leur endettement. Leur dette entre 2000 et 2009 n'a pas diminué, mais elle passe de 60% du PIB en moyenne à 20% en général. Plus de la moitié des prix de leurs exportations servent au remboursement de la dette (56% des bénéfices). Il ne reste donc que peu de choses pour payer les fonctionnaires et encore moins pour développer un programme social et un développement efficace. Autre chose, on leur a conseillé de démanteler leurs appareils douaniers ce qui a détruit leur économie industrielle mais a augmenté les richesses du pays dans la vente des matières premières. On avait donc une stratégie industrielle de substitution aux importations, c'est à dire une industrie locale qui utilise les ressources du pays (des pagnes et des camisoles prenant appuie sur le coton régional). Cela convenait si le marché intérieur est moins cher que le marché extérieur. Le protectionnisme africain favorisait cela, mais avec la libéralisation, ce n'est plus possible, il est moins cher d'acheter ce qui vient de l'étranger. En effet, le coût du travail en Afrique est élevé d'autant que le franc CFA est lié à l'euro et donc plus élevé que les monnaies asiatiques.


L'idéal serait aussi d'avoir plus de gouvernance. Pourtant quand l'État s'est renforcé pour mieux contrôler ces entreprises publics, les instances internationales ont forcé à stopper cette technique pour faire intervenir un partenariat avec des acteurs privés qui ont demandé de reconfigurer l'État en général, cela a décentralisé le pouvoir politique et économique. Ainsi, on leur a imposé de créer des directions régionales ou des agences doivent gérer un domaine particulier avec des représentants et des acteurs de tout bords.


B. Les déséquilibres sectoriels


Pendant les réformes, on a assisté à un appauvrissement, le temps de s'habituer, puis un décollage rapide eut lieu avant de retomber aussi rapidement. On en a conclu qu'on a pas assez travaillé secteur par secteur. On constate donc que l'essentiel de la croissance africaine vient des ressources minières en plein essor, mais ça ne va pas développer le pays. De plus, l'agriculture semble aller mal, elle ne représente pas un point de croissance économique alors que la population travaille pour l'essentiel dans ce secteur. Cela ne produit que peu de richesses. C'est donc les services qui semblent devenir le nouveau secteur, sauf que c'est du service informel (donc pas quaternaire, aide aux entreprises), type coiffeurs, … C'est surtout, comme l'agriculture, un moyen de survie. Seule l'Afrique du Sud est une réelle croissance industrielle.


L'industrie est donc un problème car sa croissance est aux mains d'entreprises étrangères. L'industrie extractive est un avenir avec des ressources très variées et intéressantes. On a donc des entreprises étrangères très séduites. Mais en développement, ce n'est guère le cas. Les chinois très présent au Congo pour extraire de tout, ont fuit le terrain après l'effondrement du marché en ne laissant que des machines et des routes. Aux pays africains de forcer les entreprises à investir dans des projets de développement et de recycler de manière plus adéquat les richesses africaines.


L'agriculture c'est différent. Le continent qui possède de nombreuses terres arables fait des locations de terres arables pour d'autres pays (du Golfe) : le land-rabbing. C'est un immense potentiel mais l'agriculture africaine est archaïque, elle ne connaît pas l'irrigation, n'est pas modernisée, … Elle ne peut donc suffire au développement d'un pays, sauf dans de rares cas, et suffit parfois tout juste aux familles. De plus peu de crédits, d'énergies leur sont fournis.


Les services il y a un vrai terreau, mais pour être producteur de richesses, il faudrait des compétences plus forte, ce qui est difficile quand la population est encore très analphabète. Il faut donc miser sur le long terme : éducation et qualification. On en est loin.


C. Une marginalisation économique inquiétante


Contrairement à nos espoirs, l'Afrique est encore plus marginale dans le commerce économique qu'elle l'était il y a 30 ans. Passant de plus de 6% d'exportations africaines dans le commerce mondial en 1980, puis ensuite chute jusque dans les années 2000 où bénéficiant des investissements chinois, l'Afrique connaît une légère remontée pour atteindre 3% aujourd'hui. C'est donc plutôt une régression. Par ailleurs, la composition des ventes africaines sont essentiellement de matières premières (mais le bénéfice tient aux traitements de ces matières où on trouve la valeur ajoutée et cela se fait dans le Nord) comme le pétrole brut, les cosses de cacao, … Cela représente 70% des exportations. L'Afrique reste une pourvoyeuse de matières premières en arrière-cour pour l'ensemble du monde, comme aux temps coloniaux. C'est donc assez terrible.

Il reste de petites industries (automobiles au Nigéria, …) éparses et marginales.


En sortant de la colonisation, la très grande part des exportations se fait vers l'Amérique du Nord (les deux tiers). Aujourd'hui l'Europe ne représente plus que 40%, l'Amérique du Nord est montée à 24% (surtout du pétrole par les accords AGOA, permettant aux USA sous réserve de démocratisation des États africains d'accéder par des tarifs douaniers avantageux sur le marché africain) et l'Asie entre à 20% avec la Chine qui est le premier partenaire de ces pays. On a donc une diversification des partenaires mais aussi une limite dans le système d'importation et d'exportation du continent qui n'enclenche guère de développement.


On mise enfin sur les investissements étrangers (les IDE) pour développer le continent africain, vu que les pays eux-mêmes ne le peuvent pas. Cela se limite à 2% des flux d'IDE mondiaux par an. C'est donc insignifiant. De plus, si on regarde la répartition de ces IDE sur l'Afrique subsaharienne cela touche essentiellement les pays pétroliers (Nigéria, Soudan, Angola, Gabon, Namibie (gaz), Botswana (diamant), Zambie (cuivre)…). Donc on tourne en rond.

Notons la participation de l'Afrique du Sud vers les pays d'Afrique, solution qui se diffuse toujours dans les ressources minières mais montre les échanges au sein de l'Afrique.

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